Présentation de la Stratégie de sécurité nationale
Changement du contexte de politique de la sécurité, monde de plus en plus multipolaire, menaces à l’encontre de la démocratie, de la société et de l’économie, effets de la crise climatique : afin de répondre à tous ces défis et de protéger l’Allemagne et sa population, le conseil des ministres fédéral vient d’adopter la Stratégie de sécurité nationale.
5 Min. Lesedauer

La Stratégie de sécurité nationale répond à de nombreuses questions : qui menace notre pays, et comment ? Et qui est chargé d’empêcher cela ?
Foto: Gouvernement fédéral
« Pour la première fois dans notre histoire, nous avons élaboré une Stratégie de sécurité nationale pour la République fédérale d’Allemagne », a déclaré Olaf Scholz. À l’issue de la réunion du conseil des ministres fédéral, le chancelier fédéral a présenté la stratégie venant d’être adoptée en présence de la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock, du ministre fédéral des Finances Christian Lindner, de la ministre fédérale de l’Intérieur Nancy Faeser et du ministre fédéral de la Défense Boris Pistorius.
Changement de paradigme
« À l’ancien Livre blanc, qui se limitait à la politique de défense, succède une approche globale systématique bien plus complète », a ajouté Olaf Scholz. Déjà prévue par l’accord de coalition des partis formant le gouvernement, l’élaboration de la Stratégie de sécurité nationale a, au cours des 18 derniers mois, été confrontée à un changement radical de paradigme dans le domaine de la politique de sécurité, qui a eu une influence sur elle.
Cette tâche avait en effet été confiée au ministère fédéral des Affaires étrangères « avant le tournant historique que constitue l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avant cette guerre d’agression brutale qui fait rage depuis lors en Ukraine, et avant les explosions des gazoducs Nordstream ». Malgré tous les changements, la mission centrale de l’État est de garantir une sécurité sans faille pour ses citoyens et citoyennes, a indiqué le chancelier fédéral, « car sans sécurité, il n’y a ni liberté, ni stabilité, ni prospérité ».
Selon la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock, la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a montré que « la paix et la liberté ne tomb[ait] pas du ciel ». Les défis que doit relever l’Allemagne pour sa sécurité concernent tous les domaines de la vie. Cela vaut par exemple pour les médicaments, le cyberespace ou encore la propreté de l’eau.
La sécurité allemande a besoin d’une « approche à 360 degrés », a déclaré le ministre fédéral des Finances Christian Lindner. C’est pourquoi tous les ministères ont apporté leur contribution. Cela vaut aussi pour la politique financière, a-t-il ajouté. La pandémie de Covid-19 et la flambée des prix de l’énergie de l’an dernier, entre autres, sont des circonstances qui auraient pu constituer un danger considérable pour la paix sociale « si nous n’avions pas disposé de réserves budgétaires ». Par ailleurs, la stabilité financière internationale et la prévention des crises sont étroitement liées.
Les trois dimensions de l’action politique
« Robustesse. Résilience. Durabilité. Une sécurité intégrée pour l’Allemagne », tel est le titre de la Stratégie de sécurité nationale allemande.
La mission première de la politique de sécurité allemande consiste à garantir que les citoyens et citoyennes puissent continuer de vivre en paix, en liberté et en sécurité en Allemagne. Pour cela, l’Allemagne et ses alliés doivent pouvoir se protéger et se défendre.
Le gouvernement fédéral réaffirme de ce fait son attachement immuable à l’OTAN et à l’UE. La Bundeswehr est renforcée durablement afin de pouvoir assurer sa mission centrale, la défense nationale et collective. La défense et la protection civiles sont elles aussi renforcées grâce à une approche pansociétale.
Le gouvernement fédéral continue d’assumer ses responsabilités en matière de gestion des crises internationales. La sécurité de l’Allemagne est en effet indissociable de la sécurité et de la stabilité d’autres régions du monde.
Pour pouvoir connaître une vie de liberté, il faut une société et une économie capables de résister et de s’adapter, et qui soient dotées d’une grande force intérieure. C’est la raison pour laquelle il convient de protéger et de défendre l’ordre fondamental libéral et démocratique contre les prises d’influence illégitimes venant de l’extérieur.
Avec d’autres partenaires internationaux, le gouvernement fédéral œuvre pour un ordre international libre fondé sur le droit international et la Charte des Nations Unies. L’objectif est également de réduire les dépendances unilatérales liées aux matières premières et aux sources d’énergie en diversifiant les circuits de livraison.
Le gouvernement fédéral soutiendra de manière ciblée des projets relatifs aux matières premières en partenariat avec la sphère économique, et constituera des réserves stratégiques. En outre, la cybersécurité sera renforcée et une plus grande attention sera consacrée à la sécurité spatiale.
Les conséquences de la crise climatique et la menace des fondements de notre existence représentent un danger immense, notamment pour les générations à venir.
Dans la lutte contre la crise climatique, de la biodiversité et des écosystèmes, le renforcement de la sécurité alimentaire mondiale, la prévention mondiale des pandémies, mais aussi dans bien d’autres domaines, le gouvernement fédéral fait de la prévention une priorité, car agir tôt peut sauver des vies.
Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur le site Internet de la Stratégie de sécurité nationale. Retrouvez le texte intégral ici.

Le chancelier Olaf Scholz (2e à partir de la gauche) en chemin pour Conférence de presse fédérale, en compagnie des ministres fédéraux (de gauche à droite) Christian Lindner, Annalena Baerbock, Nancy Faeser et Boris Pistorius
Foto: Gouvernement fédéral/Denzel
La sécurité intégrée, plus que de la défense
La Stratégie de sécurité nationale tire des conclusions pour l’avenir afin de garantir la sécurité de la population. Elle préconise pour cela une politique de la sécurité intégrée. « Il ne s’agit pas seulement de la défense et de la Bundeswehr », a expliqué le chancelier Olaf Scholz. Cela concerne « toutes les facettes de notre sécurité, que ce soient la diplomatie, la police, les pompiers, les équipes de secours technique, la coopération pour le développement, la cybersécurité ou encore la résilience des chaînes d’approvisionnement ».
Pour le chancelier, la stratégie n’est pas « la fin, mais le début » d’un processus continu de coopération entre tous les niveaux de l’État, l’économie et la société visant à renforcer durablement la sécurité. « L’Allemagne est un pays fort. C’est pourquoi nous pouvons aborder les défis qui nous attendent avec assurance et en ayant confiance en l’avenir. »
Pour la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock, la Stratégie de sécurité nationale ne s’adresse pas seulement au gouvernement fédéral, mais à la société tout entière. « La Stratégie de sécurité nationale ne fonctionnera que si nous l’ancrons au niveau européen et transatlantique. » Selon elle, une coopération bien plus étroite avec les partenaires d’autres continents est nécessaire.