Une rétrospective

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Les Conférences sur le climat mondial Une rétrospective

En novembre, les chefs d’État et de gouvernement du monde entier se rassemblent en Égypte pour la 27e Conférence sur le climat mondial. Quelle est la genèse de ces conférences ? Depuis quand ont-elles lieu ? Dans quel cadre se déroulent-elles, et quelles décisions ont été prises jusqu’à présent ? Retour sur l’histoire de ces conférences.

Temps de lecture: 5 min.

La 27e Conférence sur le climat mondial (COP, Conference of the Parties) à Charm el-Cheikh s’inscrit dans une longue histoire. Dès les années 1970, les scientifiques ont commencé à échanger sur la hausse de la température de l’air observée à différents endroits de la Terre. Lors de la première Conférence sur le climat mondial en 1979 à Genève, des spécialistes et des représentants des gouvernements ont discuté ces changements climatiques et l’influence de l’homme sur le climat. Le nouveau Programme climatologique mondial devait répondre aux importants besoins en matière de recherche. La création du désormais bien connu Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a également été initiée lors de cette conférence à Genève.

Le GIEC a été créé en 1988 à l’initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement et de l’Organisation météorologique mondiale en tant que comité intergouvernemental. À sa demande, des scientifiques du monde entier rassemblent les dernières données disponibles sur le dérèglement climatique.

Dans le cadre de la deuxième Conférence sur le climat mondial qui a également eu lieu à Genève en 1990, les participants ont, en plus de l’évolution du climat, abordé les moyens de réduire les émissions de CO2. Ils ont ainsi posé les jalons de la création de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 1992.

La quasi-totalité des États du monde s’entendent sur une convention-cadre

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est entrée en vigueur en 1994. Son objectif est de lutter contre le dérèglement du système climatique induit par l’homme. La concentration de gaz à effet de serre doit être stabilisée de manière à laisser aux écosystèmes naturels la possibilité de s’adapter au changement climatique, à assurer la production alimentaire et à permettre une croissance économique durable. À présent, 196 États, soit la quasi-totalité des pays du monde, ont ratifié la CCNUCC.

Dans le cadre de cette convention, des conférences des parties (COP) sont organisées chaque année. Un pas important a été franchi lors de la troisième conférence des parties en 1997 à Kyoto. Avec le « protocole de Kyoto », les signataires s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre nocifs pour le climat.

Le protocole de Kyoto a été adopté en 1997 dans le cadre de la troisième conférence des parties. Pour la première fois, les pays industrialisés ont pris des engagements de limitation et de réduction juridiquement contraignants. 191 États, dont tous les États membres de l’UE ainsi que des pays émergents majeurs tels que le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud, ont ratifié ce protocole. Il a été en vigueur de 2005 à 2020, suite à une prolongation.

La naissance du commerce des émissions

De nouveaux instruments ont également été mis en place avec le protocole de Kyoto, par exemple le commerce européen des émissions. Ce système d’échange oblige les entreprises du secteur énergétique et les industriels à acquérir sous la forme de certificats des « droits à polluer » (quotas) pour chaque tonne de gaz à effet de serre qu’ils émettent. Le nombre de certificats disponibles se réduisant chaque année, l’UE incite ainsi à économiser l’énergie et les gaz à effet de serre.

Les revers

Même si le fait d’être parvenu à un accord international a été une grande réussite, certains détails du protocole de Kyoto ont représenté un vrai défi, et ainsi le protocole n’entra en vigueur qu’en 2005. Ce n’est qu’une fois que les questions de la reconnaissance des puits naturels, de la part nationale de protection du climat, des moyens de financement de l’action climatique et du soutien aux pays en développement ont été clarifiées que le protocole de Kyoto a pu être ratifié à partir de 2001.

Afin de pouvoir prendre effet d’un point de vue du droit international, au moins 55 États de la CCNUCC, représentant ensemble au moins 55 % du total des émissions de CO2 des pays industrialisés en 1990, devaient ratifier le protocole. Cette condition n’a été remplie qu’en 2005. Ainsi, le protocole de Kyoto n’est entré en vigueur que huit ans après son adoption.

En 2009, les éléments centraux d’une nouvelle convention-cadre devaient être définis de manière contraignante à Copenhague, mais les négociations ont échoué. Le protocole de Kyoto devait expirer en 2012, mais il a été prolongé en 2011 à Durban pour une deuxième durée d’engagement. Les négociations relatives à une nouvelle convention-cadre ont également été reportées. Une nouvelle convention devait être adoptée au plus tard en 2015.

Un consensus mondial sur l’objectif du 1,5 °C

En 2015, tous les États du monde ont pour la première fois convenu de limiter significativement le réchauffement climatique pour atteindre un taux nettement en dessous de 2 °C, voire 1,5 °C si possible. À la suite d’un processus de ratification d’une rapidité inégalée, l’Accord de Paris est entré en vigueur en 2016. Avec la ratification, les États sont contraints par le droit international de prendre des mesures visant à atteindre les objectifs fixés.

Avec l’Accord de Paris, tous les pays industrialisés, émergents et en développement s’engagent à contribuer adéquatement à la protection internationale du climat. Le réchauffement climatique doit être limité à nettement moins de 2 °C, voire 1,5 °C si possible, par rapport à l’époque préindustrielle. La capacité d’adaptation au changement climatique doit être améliorée, notamment au niveau de la production alimentaire. Les flux financiers mondiaux doivent être conçus de manière à protéger le climat et à accroître la résilience face aux conséquences du changement climatique. Grâce à une aide financière ainsi qu’un transfert de connaissances et technologique, un soutien est apporté aux pays pauvres dans la mise en œuvre de leurs mesures de lutte contre le changement climatique.

Depuis, presque tous les États ont mis au point des programmes nationaux de protection du climat. Ces programmes sont soumis aux Nations Unies sous la forme de « NDCs » (Nationally Determined Contributions ou contributions déterminées au niveau national) dans le cadre de l’Accord de Paris. L’Allemagne le fait conjointement avec ses partenaires européens.

Les programmes de protection du climat soumis jusqu’à présent aux Nations Unies ne suffisent cependant pas pour atteindre l’objectif d’un réchauffement de 1,5 °C maximum si possible. C’est pourquoi, les efforts doivent être accrus et intensifiés. Avec cet accord, les États s’engagent à présenter de nouvelles mesures beaucoup plus ambitieuses tous les cinq ans. Un grand nombre de ces programmes doit par ailleurs encore être transposés dans des programmes et des mesures concrètes.