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Angela Merkel à la conférence de Munich sur la sécurité Respecter le droit international

Lors de la conférence de Munich sur la sécurité, la chancelière fédérale a souligné le rôle de la communauté internationale dans la gestion des défis actuels. À propos de la crise ukrainienne, elle a déclaré : « Nous souhaitons œuvrer pour la sécurité en Europe en partenariat avec la Russie, et non contre la Russie. »

Temps de lecture: 5 min.

Discours de la chancelière fédérale Angela Merkel lors de la 51e conférence de Munich sur la sécurité

Angela Merkel : Qui souhaite garantir la sécurité et la stabilité doit accepter les règles de la communauté internationale

Photo : Bundesregierung/Steins

Après l'échange de vues vendredi soir entre la chancelière fédérale Angela Merkel, le président français François Hollande et le président russe Vladimir Poutine, le conflit en Ukraine a fait l'objet d'un intérêt particulier de la part du public.

Il n'est pas certain que ces entretiens portent leurs fruits, a expliqué Mme Merkel. Mais François Hollande et la chancelière sont convaincus qu'il vaut dans tous les cas la peine d'essayer. « Je crois qu'il en est de notre devoir, ne serait-ce que pour les personnes concernées en Ukraine. »

La Russie a bafoué l'ordre de paix construit après la Seconde Guerre mondiale, dont l'importance a été soulignée par la chancelière au début de son discours. La Russie ne respecte pas non plus l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ni même sa souveraineté étatique et le droit international. Ce comportement est clairement en contradiction avec l'Acte final d'Helsinki, a fait remarquer Mme Merkel.

Œuvrer ensemble pour la sécurité

« C'est pourquoi l'UE fait clairement savoir, conjointement avec nos partenaires transatlantiques, qu'une politique visant une modification violente des frontières n'a pas sa place au XXIe siècle. » Selon Mme Merkel, personne n'a intérêt à ce que l'Europe se trouve à nouveau divisée, ni même à déclencher une confrontation avec le risque d'une escalade incontrôlable.

« Nous souhaitons œuvrer pour la sécurité en Europe en partenariat avec la Russie, et non contre la Russie », a souligné la chancelière. Cela vaut pour l'ordre sécuritaire européen et transatlantique mais également pour la gestion des défis internationaux communs, de la prolifération des armes de destruction massive à la lutte contre le terrorisme international.

Donner corps aux accords de Minsk

Dans ce contexte, Angela Merkel a souligné l'importance de l'ordre international. Cela suppose cependant que toutes les parties concernées aient la volonté de respecter les principes de base de cet ordre. Pour cela, la Russie doit également contribuer à la résolution de la crise ukrainienne.

« Ce conflit ne doit pas être résolu par la voie militaire », a insisté la chancelière fédérale. Dans le débat qui a suivi, Mme Merkel s'est opposée à des livraisons d'armes à l'Ukraine. Les avancées dont a besoin l'Ukraine ne peuvent pas être atteintes par encore davantage d'armes, a-t-elle déclaré.

« Qui souhaite garantir sur le long terme la sécurité, la stabilité et le bien-être de sa population doit, du fait de son appartenance à la communauté internationale, accepter les règles de cette même communauté internationale. Nous, Européens, nous engagerons toujours ensemble, aux côtés de nos partenaires, pour défendre nos valeurs et l'ordre de paix européen », a poursuivi la chancelière dans son discours.

Rôle particulier de l'OSCE

La chancelière a souligné les rôles importants joués par l'OTAN et en particulier par l'OSCE. En tant que forum de dialogue et d'instauration de la confiance en Europe, l'OSCE a explicitement démontré sa valeur l'année dernière.

S'agissant de l'instauration de la confiance et de la coopération, il importera de manière décisive que tous les États participants souscrivent aux principes de l'OSCE « et ce dans les paroles comme dans les actes », a ajouté Angela Merkel.

Engagement pour l’accord de libre-échange

Du point de vue de la chancelière, l'intégration des intérêts économiques est également un élément important pour la résolution des conflits. Angela Merkel a qualifié le protectionnisme et le cloisonnement de « recettes avortées du passé ». Elles ne sont pas adaptées à l'époque d'aujourd'hui qui est marquée par des accord de libre-échange.

« C'est pourquoi, du côté allemand, nous nous engagerons également avec la plus grande fermeté pour la conclusion d'un accord de libre-échange avec les États-Unis d'Amérique, car nous ne voulons pas rester spectateurs et voir l'Europe se laisser distancer par l'ensemble de la région asiatique qui multiplie la signature d'accords de libre-échange », a déclaré Mme Merkel.

Dans ce contexte, la chancelière fédérale a souligné l'objectif à long terme d'avancer sur la voie de la création d'un espace économique commun de Vladivostok à Vancouver en passant par Lisbonne. La chancelière soutient les entretiens nécessaires à cette fin, y compris ceux entre la Commission européenne et l'Union eurasienne. Pour que de tels entretiens puissent avoir lieu et que cela débouche à plus forte raison sur un succès, il convient cependant bien évidemment de sortir de la crise ukrainienne sur la base du droit international.

Lutte contre le terrorisme islamiste

S'agissant des multiples foyers de conflit actuels, la chancelière a évoqué en particulier la situation en Syrie, en Iraq et au Nigéria : « L'implosion de l'ordre étatique en Syrie a de graves répercussions sur la région. Le groupe terroriste EI menace la stabilité de la Syrie, de l'Iraq et de toute la région. L'EI persécute et assassine toutes les personnes qui ne se soumettent pas à sa volonté et ne se cantonne pas aux frontières. »

L'on observe la même chose actuellement en Afrique de l'Ouest. Le groupe terroriste Boko Haram se sert de la faiblesse des structures étatiques, profite des désavantages réels ou présumés dont souffrent de larges couches de la population et tyrannise des personnes innocentes au-delà des frontières du Nigéria par des actes terroristes barbares.

Angela Merkel s'est félicitée de ce que la communauté internationale, y compris de nombreux États arabes et musulmans, se soit opposée avec détermination à ces meurtres. L'Allemagne continuera de profiter d'être actuellement à la présidence du G7 pour travailler de façon intensive à endiguer durablement l'afflux de combattants et de financements qui alimentent le terrorisme international, a assuré la chancelière.

Poursuite du soutien international à l'Afghanistan

Concernant la situation en Afghanistan, la chancelière fédérale a expliqué : « Nous avons surtout atteint notre objectif principal : l'Afghanistan ne représente plus aucune menace terroriste internationale. » La situation sécuritaire quotidienne de la population vivant en Afghanistan est cependant tout sauf satisfaisante : la corruption et l'économie de la drogue ne sont pas suffisamment endiguées et l'on est toujours dans l'attente d'un véritable processus de réconciliation.

C'est pourquoi tout doit être mis en œuvre pour conserver ce qui a été atteint et continuer d'avancer. « En termes de sécurité, l'Afghanistan aura besoin, même après 2016, d'un important soutien international, et ce pas uniquement sur le plan financier ». Telle est la conviction de la chancelière.