Le gouvernement et les dirigeants des Länder se sont entendus sur une série de mesures visant à surmonter la crise des réfugiés. Les modifications législatives doivent « pouvoir entrer en vigueur au 1er novembre », a déclaré la chancelière. Elle a ajouté qu'il s'agissait d'un « bon jour pour les communes ». La Fédération est prête à octroyer à l'avenir une aide forfaitaire de 670 euros par réfugié et par mois.
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La chancelière Angela Merkel et le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière ont rencontré à la Chancellerie fédérale les ministres-présidents des Länder, ainsi que le président de l'Agence fédérale pour l'emploi et nouveau directeur de l'Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) Frank-Jürgen Weise. Figuraient à l'ordre du jour de cette deuxième réunion entre la Fédération et les Länder en l'espace de deux semaines des décisions concernant les questions législatives et financières.
« Nous ne pouvons, à nous seuls Allemands, résoudre le défi posé par la crise des réfugiés », a souligné Angela Merkel, appelant une nouvelle fois à la solidarité en Europe. Le gouvernement fédéral et les dirigeants des Länder s'accordent sur le fait qu'il faut avant tout lutter contre les causes des migrations.
Environ 800 000 réfugiés sont attendus en Allemagne en 2015. C'est plus que ce qu'a jamais connu l'histoire de la République fédérale. La Fédération, les Länder et les communes sont confrontés à de grands défis humanitaires, administratifs et financiers.
Les éventuelles incitations inopportunes seront éliminées, selon la chancelière fédérale. Aussi longtemps que les réfugiés seront hébergés dans des centres de premier accueil, les prestations seront fournies autant que possible en nature plutôt qu'en espèces. Dans le cas de personnes devant être reconduites dans leur pays, les prestations seront réduites. Les paiements en espèces seront effectués un mois à l'avance au maximum.
« Nous sommes tombés d'accord sur les pays d'origine sûrs », a annoncé la chancelière. L'Albanie, le Kosovo et le Monténégro doivent compter parmi ces derniers. Les demandes d'asile sans chances d'aboutir qui auront été émises par des requérants de ces pays pourront être traitées plus rapidement, ce qui permettra également de mettre plus vite fin aux séjours de ces personnes en Allemagne.
Les demandes d'asile émanant de ces pays ont fortement augmenté l'an dernier. Plus de neuf sur dix d'entre elles échouent. Même si l'Albanie, le Kosovo et le Monténégro ont été déclarés pays d'origine sûrs, le demandeur d'asile conserve la possibilité de faire individuellement état de sa persécution.
« Il nous faut une répartition équitable des charges », a réclamé Angela Merkel. La Fédération s'implique structurellement, sur la durée et de façon dynamique dans les coûts résultant de l'accueil des demandeurs d'asile et des réfugiés. À l'avenir, la Fédération soutiendra les Länder au moyen d'une aide forfaitaire de 670 euros par réfugié et par mois. Cette allocation sera versée depuis l'enregistrement jusqu'à la conclusion de la procédure.
Il s'agit ainsi de créer un « système qui respire », axé sur la durée des procédures d'asile et sur le nombre de réfugiés. « La Fédération assume deux risques : l'un concerne la durée du traitement et l'autre, le nombre des demandeurs d'asile », a précisé Mme Merkel. De plus, la Fédération participe à hauteur de 500 millions d'euros à la construction de logements sociaux et dépense 350 millions d'euros pour les réfugiés mineurs non accompagnés. Enfin, les sommes jusqu'alors allouées à l'allocation pour les enfants gardés à domicile, qui vient d'être supprimée, iront également aux Länder.