L'UE entend mettre en place des « hotspots » d'ici novembre et augmenter considérablement son soutien financier aux programmes d'aide aux camps de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie. Il s'agit là de deux des résultats du Conseil européen extraordinaire qui s'est tenu à Bruxelles. La chancelière fédérale a parlé de discussions très constructives.
La chancelière fédérale Angela Merkel a qualifié de productives les discussions ayant eu lieu dans le cadre de la réunion informelle des chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne de mercredi soir. Elles ont été marquées par « la volonté de relever ensemble les défis auxquels nous sommes confrontés ».
Conformément à l'entente conclue entre les 28 chefs d'État et de gouvernement, les centres d'enregistrement, ou « hotspots », devront avoir été mis en place en Italie et en Grèce d'ici novembre 2015 au plus tard. Ces centres d'enregistrement permettront de mieux organiser la répartition des réfugiés en Europe. La chancelière fédérale a parlé d'un résultat précis. L'entente sur les « hotspots » vient renforcer la décision prise mardi par les ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'UE.
Le Conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE s'était entendu mardi sur la répartition au sein de l'UE de 120 000 demandeurs d'asile, provenant principalement de l'Italie et la Grèce. Cette décision n'avait pas été prise à l'unanimité mais à une nette majorité. Dans les « hotspots », le Bureau européen d’appui en matière d'asile (BEAA), l'agence FRONTEX et Europol travailleront sur le terrain, en collaboration avec les États membres situés aux frontières extérieures de l'UE. L'objectif est de procéder rapidement au contrôle d'identité, à l'enregistrement et à la prise des empreintes digitales des migrants qui arrivent.
Au moins un milliard d'euros supplémentaires devraient être accordés aux programmes d'aide internationaux pour les réfugiés dans les pays voisins de la Syrie, dont les programmes du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le Programme alimentaire mondial. À cela s'ajoutent de nouvelles aides à des pays tels que la Jordanie, le Liban et la Turquie afin qu'ils puissent mieux gérer la crise des réfugiés. L'UE n'avait pas pris conscience, dans le passé, du financement insuffisant des programmes intervenant dans les camps de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie, avait affirmé Mme Merkel avant le début du sommet.
« Nous devons être plus actifs sur le plan de la politique étrangère », avait mis en garde la chancelière. Les chefs d'État et de gouvernement de l'UE se sont, une fois de plus, entendus pour soutenir un processus international de pacification de la Syrie dirigé par les Nations Unies. De plus, l'UE veut favoriser la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye. Car « en définitive, nous ne pouvons lutter de manière efficace contre les causes de la fuite des migrants que si nous parvenons à surmonter ces crises internationales aussi », a déclaré la chancelière à l'issue du sommet.
Les chefs d’État et de gouvernement ont également convenu d'intensifier le dialogue avec la Turquie. Ils souhaitent développer la coopération avec cet important pays d'accueil de réfugiés.
Afin d'assurer un meilleur contrôle des frontières extérieures de l'UE, l'Europe entend mettre à disposition de l'agence FRONTEX, du Bureau européen d’appui en matière d'asile et d'Europol des fonds supplémentaires. Les États membres leur fourniront également un soutien renforcé en matière de personnel et d'équipement. Le financement du nouveau fonds d'affectation spéciale d'urgence de l'UE pour l'Afrique devrait être augmenté en préparation du sommet UE-Afrique qui aura lieu les 11 et 12 novembre à Malte.