Le Royaume-Uni et l’UE « doivent rester de proches partenaires »

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Lettre de départ officielle Le Royaume-Uni et l’UE « doivent rester de proches partenaires »

« Nous n’avons pas souhaité que ce jour arrive, car nous perdons un pays membre important », a souligné la chancelière fédérale. Peu de temps auparavant, le Royaume-Uni avait envoyé sa lettre de départ de l’UE à Bruxelles.

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Le gouvernement fédéral fera tout son possible pour s’assurer que les conséquences du Brexit sur les ressortissants de l’UE vivant au Royaume-Uni soient réduites au minimum.

Vendredi matin, le projet contenant les orientations du Conseil européen pour le retrait du Royaume-Uni de l’UE a été transmis aux États membres de l’UE. « Tous les États membres, et donc l’Allemagne aussi, vont maintenant examiner ce projet avec le plus grand soin. » C’est ce qu’a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, à Berlin. Il a ajouté que ces orientations feraient ensuite l’objet de discussions entre les 27 États membres avant d’être adoptées comme principes de négociation à l’occasion d’une réunion extraordinaire du Conseil européen le 29 avril.

La notification du Royaume-Uni apporte des éclaircissements sur les modalités du Brexit

L’ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l’UE, Tim Barrow, a remis à Bruxelles la lettre de notification du Brexit au président du Conseil européen, Donald Tusk. C’est la première fois dans toute l’histoire de l’Europe unie qu’un État membre souhaite sortir de l’UE. Le 23 juin 2016, le peuple britannique avait voté en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

La lettre de notification du Brexit « nous fournit à présent davantage d’informations sur la manière dont le Royaume-Uni envisage la suite des opérations et quels objectifs il souhaite poursuivre dans les négociations », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à Berlin.

L’Allemagne est « bien préparée »

« Le gouvernement fédéral s’est bien préparé à ce processus et se positionnera, bien sûr, sur toutes les questions qui se poseront », a confirmé Angela Merkel. « Nous, l’Union européenne, mènerons les entretiens à venir de manière équitable et constructive », a-t-elle ajouté.

Mardi soir, lors d’un entretien téléphonique, la première ministre britannique Theresa May a assuré à la chancelière que Londres abordait les négociations dans ce même esprit. « Je souhaite que le Royaume-Uni et l’UE restent de proches partenaires », a souligné la chancelière, ne serait-ce qu’en raison des valeurs communes partagées. « Sur la base de ces valeurs, nous aspirons à un juste équilibre entre droits et obligations. »

« Nous avons besoin les uns des autres » selon Sigmar Gabriel

Le chef de la diplomatie allemande s’est lui aussi exprimé sur le sujet : « Le Royaume-Uni reste notre partenaire tout comme l’UE pour les Britanniques. Nous avons besoin les uns des autres », a-t-il souligné. « Nous devons tout faire pour conserver à l’avenir de bonnes relations amicales avec Londres. »

C’est donc une bonne chose « que les Britanniques aient eux aussi clairement affiché leur volonté d’une Union européenne forte. » Pour l’Allemagne, cela donne une orientation claire dans les négociations, à savoir « que l’Europe des 27 doit rester soudée et que nous ne devons pas seulement préserver le formidable travail de construction européenne mais également continuer de le développer, et que nous devons également nous armer pour faire face à de futures tempêtes », a souligné le ministre fédéral des Affaires étrangères.

La chancelière est certaine que « l’Union européenne est une réussite unique dans l’histoire. Elle continuera de l’être même après la sortie du Royaume-Uni. Nous y veillerons. »

Quelles sont les prochaines étapes ?

À présent, l’UE doit négocier un accord avec le Royaume-Uni fixant les modalités de son retrait, si possible dans un délai de deux ans. Car la remise de la lettre de rupture avec l’UE enclenche l’ouverture de la période de négociations de deux ans prévue dans l’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE). Selon cet article, le Brexit effectif aura lieu au plus tard en mars 2019, sauf si le Conseil européen et le Royaume-Uni décident unanimement de prolonger ce délai.

Ces prochaines semaines, la première priorité de l’UE sera de définir les lignes directrices des négociations à venir. Celles-ci doivent être adoptées à l’occasion d’un Conseil européen extraordinaire, convoqué pour le 29 avril 2017, sans la participation du Royaume-Uni.

Préparation des négociations

La préparation des négociations de séparation entre l’UE et le Royaume-Uni est en cours. À cette occasion, Michel Barnier a été nommé négociateur en chef par la Commission européenne.

Berlin se prépare également : le 18 janvier se réunissait pour la première fois le comité interministériel sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne institué le 16 novembre 2016. Il est présidé par la chancelière fédérale et a pour vice-président le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel.

Vue d’ensemble des différentes étapes :


• Le Traité sur l’Union européenne donne le droit à tout État membre de sortir de l’UE. L’article 50 du Traité définit les modalités de sortie.
• Lors du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE en juin 2016, les électeurs britanniques ont voté pour le Brexit.
• Le 29 mars 2017, la première ministre britannique Theresa May a adressé une lettre de rupture au Conseil européen, laquelle notifie l’intention du Royaume-Uni de sortir de l’UE. Cela enclenche la procédure de sortie officielle.
• Le Conseil européen définira les lignes directrices des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni.
• À présent, l’UE et le Royaume-Uni ont deux ans pour parvenir à un accord de sortie. À l’issue de ces deux ans, le Royaume-Uni ne fera plus partie de l’UE, sauf si le Conseil européen et le Royaume-Uni décident unanimement de prolonger ce délai. Jusqu’à sa sortie, le Royaume-Uni demeure membre de l’UE, avec tous les droits et tous les devoirs que cela implique.
• Le Parlement européen doit donner son approbation avant que le Conseil de l’Union européenne ne puisse conclure l’accord de sortie.