Aussi bien dans les relations économiques bilatérales que dans la politique migratoire européenne, les deux pays entendent poursuivre leur intense coopération.

Nous voulons relever ensemble les défis du futur, a assuré la chancelière, ajoutant que sa présence en compagnie de M. Gentiloni à une conférence économique germano-italienne à l’issue de leur rencontre à la Chancellerie fédérale illustrait cette volonté. Le sujet de la conférence : la transformation numérique. Selon Mme Merkel, les deux parties sont conscientes de la grande importance de la numérisation comme facteur décisif pour les emplois d’avenir.

Des réponses communes aux migrations

L’Italie et l’Allemagne ont l’intention de préparer ensemble le Conseil européen de Malte qui aura lieu début février et l’anniversaire des traités de Rome au mois de mars, avec la problématique migratoire au premier plan. « Nous travaillerons ensemble à un renouvellement rapide du système juridique européen », a annoncé Mme Merkel, avant de poursuivre que seule une réponse commune dans ce domaine permettrait de préserver la libre circulation au sein de l’espace Schengen.

L’Allemagne et l’Italie coopèrent étroitement dans la lutte contre les causes profondes des migrations, par exemple à travers un partenariat de migration européen avec le Niger et le renforcement du gouvernement d’union nationale en Libye. Les deux pays veulent renforcer ensemble la formation des gardes-côtes libyens.

L’Europe comme perspective

Angela Merkel a réaffirmé que l’Europe avait elle-même son destin en main. « Nous gagnerons la confiance si nous réglons les problèmes », tel est son point de vue. Elle estime que cela inclut les questions relatives à l’emploi, la sécurité intérieure et la croissance économique, la solidarité entre les États membres étant essentielle dans ce contexte.

Le président du Conseil italien Paolo Gentiloni a déclaré pour sa part : « Nous savons que l’Europe traverse une période difficile, mais l’Italie et l’Allemagne sont fermement convaincues que l’UE a un avenir. » Il importe donc de réaffirmer les valeurs européennes. L’Europe doit régler les problèmes majeurs. « Il n’empêche que nous devons présenter l’Europe comme perspective et non uniquement comme faisant partie du passé », a fait remarquer pour finir le chef du gouvernement italien.

Des sociétés ouvertes et des valeurs partagées

Angela Merkel considère en outre que le rôle des deux pays en tant qu’hôtes – l’Italie préside le G7 cette année, et l’Allemagne, le G20 – offre un « vaste champ de coopération ». L’Allemagne et l’Italie sont des « sociétés ouvertes qui défendent des valeurs communes », a insisté Mme Merkel. Elle a conclu en disant que les deux pays étaient attachés aux libres relations commerciales et coopéreraient étroitement dans ce domaine.

Il s’agissait du premier déplacement officiel à Berlin de Paolo Gentiloni, président depuis le 12 décembre dernier du Conseil des ministres italien. Il a occupé auparavant le poste de ministre de la Communication (de 2006 à 2008) et, depuis novembre 2014 jusqu’à sa nomination comme chef du gouvernement, celui de ministre des Affaires étrangères.