L’OTAN favorable à une solution politique en Ukraine

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Sommet du pays de Galles L’OTAN favorable à une solution politique en Ukraine

Un large consensus s’est dégagé à Newport en faveur d’une solution politique au conflit en Ukraine. C’est ce qu’a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel le soir du premier jour du sommet de l’OTAN.

La chancelière fédérale Angela Merkel en conversation avec Christoph Heusgen, directeur de la politique étrangère, de sécurité et de développement à la Chancellerie fédérale

L’Afghanistan également au programme de la première journée du sommet

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Pendant la deuxième journée, les 28 chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN ont discuté des enseignements que l’Alliance peut tirer de cette crise.

À l’issue de la réunion de la Commission OTAN-Ukraine, la chancelière fédérale a déclaré que l’OTAN souhaitait renforcer la coopération avec l’Ukraine, en précisant néanmoins que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN n’était pas au programme.

Le sommet de l’OTAN s’est déroulé les 4 et 5 septembre 2014 à Newport, au pays de Galles. Les chefs d’État et de gouvernement étaient accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères et de la Défense. Il y avait sur place au total 60 représentants gouvernementaux, 4 000 délégués, 70 ministres des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que 1 500 journalistes.

Large consensus sur un règlement pacifique

Dans le contexte de la crise ukrainienne, le président ukrainien Petro Porochenko table sur une solution politique et il est « en contact stable » dans ce dossier avec le président russe, a précisé par ailleurs Mme Merkel, ajoutant : « il faudra voir si les paroles se traduisent par des actes, demain ou dans les jours à venir ».

La chancelière allemande a réaffirmé qu’il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit. Il y a eu sur ce point un large consensus entre les membres de l’OTAN, a-t-elle fait savoir à l’issue des consultations de jeudi soir.

« Nous soutenons l’Ukraine, nous démontrons notre solidarité. Nous sommes prêts à donner plus de poids à nos exigences politiques en adoptant de nouvelles sanctions », a-t-elle poursuivi en résumé de la première journée de réunion.

D’un autre côté, elle a refait passer le message : « Nous recherchons une solution politique. Nous sommes bien entendu disposés à en parler avec la Russie, et avec le président ukrainien en tout premier lieu. » Cette « double stratégie » est selon Mme Merkel la clé du succès.

Frank-Walter Steinmeier appelle à des entretiens directs

Après avoir rencontré le président ukrainien, le chef de la diplomatie allemande a déclaré qu’il appartenait à Moscou et à Kiev de résoudre eux-mêmes le conflit qui les oppose.

M. Steinmeier a exhorté les deux parties à « entamer maintenant des négociations directes sérieuses sur un cessez-le-feu bilatéral », afin d’éviter le pire.

Face aux événements récents, il a cependant dit considérer qu’il y avait également une opportunité « en vue de désamorcer le conflit ». Faisant allusion à la réunion du groupe de contact à Minsk le 5 septembre, le chef de la diplomatie allemande a déclaré que M. Porochenko s’était montré « prudemment optimiste » qu’une nouvelle phase vienne de s’ouvrir pendant laquelle des négociations sérieuses pourraient être menées.

Maintien du soutien aux forces de sécurité afghanes

Le 4 septembre, premier jour du sommet du pays de Galles, les chefs d’État et de gouvernement ont également parlé de l’Afghanistan. Mme Merkel a rappelé que les deux candidats à la présidence du pays avaient laissé entendre qu’ils voulaient parvenir à un accord politique et se mettre bientôt au travail.

La chancelière allemande a fait remarquer que cela était très important « vu qu'il faut une situation parfaitement claire au niveau des accords de sécurité pour qu’une nouvelle mission puisse succéder à la FIAS qui se termine bientôt ». Le but de cette nouvelle mission baptisée « Resolute Support » (Soutien résolu) est d’assister les forces de sécurité afghanes.

L’Allemagne restera présente à Mazar-e-Charif, dans le nord du pays, où elle contribuera à stabiliser la région, a poursuivi Mme Merkel, « sans plus effectuer de mission de combat », a-t-elle néanmoins précisé.

Mme Merkel a insisté dans ce contexte sur les succès de la FIAS : cette dernière a permis d’envoyer huit millions d’enfants à l’école, alors que leur nombre était inférieur à un million au début de la mission. « 40 % de ces enfants sont des filles, avant il n’y en avait pas du tout », a constaté la chancelière. Et elle a ajouté que le revenu national par habitant avait été multiplié par cinq, mais que l’on était encore loin d’une sécurité totale.

À l’heure actuelle, l’OTAN est engagée en Afghanistan dans le cadre de la FIAS (Force internationale d’assistance à la sécurité). Les effectifs se chiffrent à environ 49 000 hommes originaires de 48 pays (dont quelque 1 800 soldats de la Bundeswehr).

L’OTAN tire des leçons des conflits actuels

La deuxième journée du sommet a été dominée par le conflit russo-ukrainien et les leçons à en tirer. Afin de renforcer la défense collective de l’Alliance, les participants ont approuvé un plan d’action.

L’Allemagne contribue largement aux mesures de ce plan d’action « réactivité » (« Readiness Action Plan »), a commenté la chancelière lors de la conférence de presse finale. Elle a donné comme exemple le quartier général du Corps multinational Nord-Est constitué du Danemark, de la Pologne et de l’Allemagne, et situé à Szczecin, en Pologne. « Nous allons augmenter considérablement les effectifs et améliorer sa fonctionnalité », a-t-elle affirmé.

Plus rapide et plus réactive

L’OTAN doit devenir plus rapide et plus réactive, a déclaré pour sa part la ministre fédérale de la Défense, Ursula von der Leyen, à l’issue de sa rencontre avec ses homologues. Pour ce faire, les membres de l’OTAN doivent selon elle renforcer leur coopération déjà étroite. Il convient, a-t-elle ajouté, de maintenir une présence dans les airs, au sol et en mer afin d’assurer notamment la protection de la partie orientale du territoire de l'Alliance.

Une nouvelle plateforme a été créée dans cette optique, a noté Mme von der Leyen. « Concernant l’Afghanistan, il est clair pour tout le monde, alors que la FIAS se termine, que nous voulons conserver et valoriser les expériences que nous avons acquises ensemble – à 50 nations – dans ce pays concernant une bonne coopération et une interopérabilité de haut niveau.

Lutter ensemble contre l’EI

Au sujet de la milice terroriste EI (État islamique) qui poursuit avec une brutalité incroyable les minorités religieuses et ethniques en Iraq et en Syrie, le chef de la diplomatie allemande a souligné qu'une action internationale concertée était nécessaire.

Une intervention militaire ne pourra réussir que si elle s’appuie sur des structures politiques stables, a-t-il constaté. Combattre avec succès l’EI suppose néanmoins, au sein du monde arabe, un accord qui dépasse les conflits d’intérêts. Car « il doit être au moins possible de lutter contre les groupes terroristes islamistes fondamentalistes », a-t-il conclu.