Angela Merkel met en garde contre une rupture des relations

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Turquie Angela Merkel met en garde contre une rupture des relations

Il ne serait ni dans l’intérêt de l’Allemagne ni dans celui de l’Europe que la Turquie se détourne définitivement de l’Europe, selon la chancelière fédérale. Cette dernière a mis en garde, dans sa déclaration gouvernementale, contre une rupture des relations.

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Une femme dépose un bulletin de vote dans une urne le 27 mars 2017

D’immenses réserves existent quant à la procédure et au contenu de la réforme constitutionnelle turque

Photo : picture alliance / Mirgeler

Elle a annoncé que l’Allemagne et l’Europe s’efforceraient de maintenir le dialogue. La chancelière fédérale Angela Merkel a mis en garde contre une rupture des relations : « Il ne serait ni dans l’intérêt de l’Allemagne ni dans celui de l’Europe que la Turquie se détourne définitivement de l’Europe, ou inversement », a-t-elle déclaré au Bundestag. Elle a poursuivi : « Nous allons discuter avec sagesse et clarté, au sein de l’Union européenne, de quelles conséquences précises nous estimons appropriées et à quel moment. »

Aucune égalité des chances dans la compagne référendaire

Les immenses réserves exprimées par la Commission de Venise au regard de la procédure et du contenu de la réforme constitutionnelle pèsent lourd, selon la chancelière, qui avait évoqué la situation en Turquie à l’issue du référendum dès le début de sa déclaration gouvernementale concernant le Conseil européen extraordinaire sur le Brexit.

C’est avec grande inquiétude que l’on a pris connaissance du rapport commun de l’OSCE et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe concernant le déroulement de la consultation en Turquie. Le gouvernement turc doit se montrer à la hauteur de ce rapport en répondant aux questions qui y sont posées.

Le rapport contient le reproche selon lequel il n’y a pas eu d’égalité des chances pour les différents camps dans la campagne référendaire. Cela est tout aussi grave que la constatation du fait que les droits démocratiques fondamentaux ont été restreints pendant l’état d’urgence. La chancelière a précisé : « Nous allons suivre très attentivement le comportement de la Turquie dans l’enquête sur les irrégularités. »

Mise en œuvre de la réforme constitutionnelle

Dans ce contexte, la chancelière a également évoqué les nouvelles étapes à accomplir par le gouvernement turc dans la mise en œuvre de la réforme constitutionnelle et dans sa coopération avec le Conseil de l’Europe. On compte notamment parmi celles-ci la procédure de suivi globale décidée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Les immenses réserves exprimées par la Commission de Venise du Conseil de l’Europe au regard de la procédure et du contenu de la réforme constitutionnelle pèsent lourd. Selon Mme Merkel, « la Turquie doit tenir compte de ces préoccupations ».

Détention de Deniz Yücel

En référence au journaliste détenu en Turquie Deniz Yücel, elle a affirmé : « Pour le dire sans équivoque, il n’est pas compatible avec un État de droit que l’exécutif, dans le cas présent l’exécutif turc, émette des condamnations prématurées, comme cela a ouvertement été le cas pour Deniz Yücel. » Le gouvernement fédéral ne gardera pas seulement l’œil sur son devenir, « mais sur l’ensemble des nombreuses procédures répressives en Turquie qui ne faiblissent pas, et ne cessera d’exiger le respect des normes de l’état de droit, y compris de ce bien précieux qu’est la liberté de la presse et d’opinion. »

Les événements de la semaine passée ont fortement dégradé les relations turco-allemandes et turco-européennes. Mais « nous allons continuer de nous efforcer, dans cette situation, de revenir à un dialogue constructif entre l’Allemagne et la Turquie et entre l’Europe et la Turquie. »