Une Union européenne à plusieurs vitesses

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Sommet quadripartite à Versailles Une Union européenne à plusieurs vitesses

La chancelière a lancé un appel à la responsabilité des pays membres de l'Union européenne, les invitant à tracer l'avenir de « l'œuvre de paix » qu'est l'Europe. Pour cela, il faut oser une Europe à « plusieurs vitesses », a souligné Mme Merkel lors d'une rencontre à Versailles en vue du sommet pour les 60 ans des traités de Rome.

Angela Merkel, Paolo Gentiloni, François Hollande et Mariano Rajoy autour d'une table ronde à Versailles

La rencontre quadripartite à Versailles a servi à préparer le 60e anniversaire des traités de Rome

Photo : Bundesregierung/Bergmann

L'Europe reste une « œuvre de paix », a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel lundi soir, à Versailles. Mais si l'Europe reste bloquée et ne continue pas à avancer, cette œuvre de paix risque elle aussi « d'être mise en danger plus rapidement que l'on ne croit ». C'est pourquoi les pays membres de l'UE ont le devoir de tracer l'avenir de cette UE, a insisté Mme Merkel. Tous les participants du sommet de Versailles étaient unanimes sur ce point.

Le président français François Hollande avait invité Angela Merkel et les premiers ministres espagnol et italien, Mariano Rajoy et Paolo Gentiloni, à Versailles pour préparer le sommet-anniversaire du 25 mars à Rome. Le 25 mars 1957, les gouvernements de France, d'Allemagne, d'Italie, de Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg signaient les traités de Rome, qui sont à l’origine de l'Union européenne. Vendredi, une rencontre informelle des 27 chefs d'État et de gouvernement de l'UE aura lieu pour préparer le 60e anniversaire des traités de Rome.

Les traités de Rome sont le Traité instituant la Communauté européenne de l’énergie atomique (Euratom) et le Traité instituant la Communauté économique européenne (CEE). La Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), fondée en 1951, avait posé la première pierre de la construction européenne.

« Tout ce que nous proposons, nous devons aussi nous y tenir »

Angela Merkel a déclaré qu'il était bon de se rappeler les succès de l'UE mais qu'il fallait également dans le même temps échanger sur les problèmes qui se posent. L'Europe se trouve dans une situation difficile et tendue. C'est pourquoi il est important que Rome insuffle de l’élan, de l’optimisme mais aussi du dynamisme et soit le point de départ de l’engagement selon lequel « nous nous tenons à ce que nous proposons ».

La chancelière a évoqué les défis actuels que rencontre l'Europe. Il s’agit de défis venant de l'extérieur comme la mondialisation, la dynamique économique, la protection du climat, la lutte contre le terrorisme et la pression liée aux migrations, et de défis internes comme l'insatisfaction, le chômage, les inquiétudes quant à la place de l'UE dans le monde et la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Le destin de l'Europe est lié à celui de l'Afrique

Selon Angela Merkel, il est surtout décisif de veiller à une UE sûre. Il importe de protéger les frontières extérieures et d'améliorer la coopération dans le domaine de la défense.
Parallèlement à cela, il convient de garantir la prospérité économique et la sécurité sociale. Les avantages d'un marché commun, d'une recherche commune et d'une monnaie commune doivent être pleinement exploités. Faisant référence au destin général de l'Europe, Angela Merkel a déclaré que celui-ci était inexorablement lié à celui de l'Afrique.

Certains pays doivent marcher devant

Pour que l'Europe puisse avancer, il est nécessaire, selon Angela Merkel, que « certains pays marchent devant » et qu'il y ait ainsi une Europe à plusieurs vitesses. Sinon, l'Europe restera « bloquée ». Mais l'Europe doit toujours rester ouverte et il ne faut pas non plus que chaque membre soit nécessairement contraint de participer à un projet.

La chancelière fédérale a par ailleurs plaidé en faveur d'un renforcement de la diversité des régions et des traditions dans les différents pays européens.

Faire avancer l’Europe ensemble

À l'issue du référendum sur la sortie de l'UE organisé au Royaume-Uni, les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays membres restants avaient engagé un processus de réflexion sur l'avenir de l'UE. Lors de la réunion informelle de septembre 2016 à Bratislava, ils avaient convenu de fixer, fin mars à Rome, des orientations pour l'avenir commun de la construction européenne.

À Rome, le gouvernement fédéral compte sur une déclaration des 27 pays membres restants. Dans cette déclaration, l'UE devra montrer une perspective commune pour les années à venir - sur la base de ses valeurs communes et des défis mondiaux en évolution constante.
Lors du sommet extraordinaire de l'UE tenu en février 2017 à La Valette, la chancelière fédérale avait déclaré à ce sujet : « Comme nous l'avions fait dans la déclaration de Berlin à l'occasion du 50e anniversaire de la signature des traités de Rome, nous soulignerons une fois encore l’importance de notre base de valeurs et examinerons, sur cette base, ce que nous avons accompli. »

Il importe à présent de s’interroger sur la manière dont l'UE doit se développer, « comment nous voulons présenter la manière dont nous voyons notre rôle dans le monde, c'est-à-dire quelle contribution nous souhaitons apporter à la mondialisation, de quelles alliances nous voulons faire partie et comment nous nous représentons la coopération multilatérale ».

Le format d'une rencontre quadripartite entre chefs d'État et de gouvernement n'est pas nouveau. En juin 2016 à Berlin et en août 2016 sur l'île italienne de Ventotene, la chancelière fédérale avait rencontré ses homologues français et italien. Ils s'étaient alors également entretenus de l'avenir de l'UE. Les chefs d'État et de gouvernement n’étaient qu’au nombre de trois lors de ces deux rencontres, car le premier ministre espagnol ne gérait que les affaires courantes à ce moment-là en raison de la formation d'un nouveau gouvernement.