Un message clair à la Russie

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Crise en Ukraine Un message clair à la Russie

L’ensemble de mesures restrictives de l’Union européenne est entré en vigueur, ce qui n’empêche pas la situation de rester tendue à la frontière russo-ukrainienne.

Temps de lecture: 4 min.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a donc appelé une fois encore la Russie à miser sur la désescalade et à retirer les troupes envoyées en renfort à la frontière, a déclaré la porte-parole adjointe du ministère fédéral des Affaires étrangères, Sawsan Chebli, à Berlin.

Le gouvernement fédéral suit de très près l’évolution de la situation à la frontière russo-ukrainienne, a-t-elle noté. Au cours des semaines et des mois passés, de grandes manœuvres militaires des forces russes ont été observées à plusieurs reprises dans la région frontalière.

Situation tendue à la frontière russo-ukrainienne

C’est la raison pour laquelle le gouvernement fédéral a lancé une fois de plus un appel à la Russie pour qu’elle « envoie un signal parfaitement clair en faveur de la désescalade, retire ses troupes envoyées en renfort à la frontière et leur fasse réintégrer leurs bases de stationnement permanentes », a ajouté la porte-parole adjointe. La Russie doit enfin « empêcher que des combattants et des armes puissent passer la frontière ». Cela est apparu on ne peut plus clairement tant dans la Déclaration de Berlin que lors des entretiens menés par le chef de la diplomatie allemande avec son homologue russe, M. Lavrov, a-t-elle conclu.

La ministre fédérale de la Défense, Ursula von der Leyen, s’est déclarée elle aussi inquiète et elle a « exhorté la Russie à maintes reprises à poursuivre le dialogue », a ajouté la porte-parole du ministère fédéral de la Défense, Angelika Niggemeier-Groben.

Une politique d’armement restrictive

Au vu des sanctions de l’Union européenne, le gouvernement fédéral a retiré entretemps l’autorisation donnée auparavant concernant l’exportation en Russie d’un centre d’entraînement au combat. La porte-parole du ministère fédéral de l’Économie, Tanja Alemany, a confirmé cette information.

Cette rupture officielle du contrat garantit à l’entreprise concernée une situation juridique sûre. Le gouvernement fédéral poursuit ainsi sa politique restrictive systématique en matière d’exportations d’armements et va même au-delà des sanctions fixées par l’UE.

Voici le détail des mesures restrictives de l’Union européenne:
- L’UE impose un embargo sur les armes.
- L’accès aux marchés des capitaux de l’UE est nettement restreint pour les banques publiques russes.
- Il est interdit désormais d’exporter vers la Russie des équipements et technologies destinés à la production de pétrole.
- Il est interdit désormais de fournir des biens et technologies à double usage à des utilisateurs finaux militaires russes.
Les textes législatifs élaborés par la Commission européenne le 28 juillet 2014 ont servi de base à cet ensemble de mesures.

Répercussions des sanctions

Concernant les répercussions des sanctions sur le secteur économique allemand, M. Steinmeier avait déclaré lors d’une interview accordée dimanche au « Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung » (FAS) : « D’ailleurs, le fait que les sanctions aient leur prix ne devrait surprendre personne, ceux qui, depuis des mois, exigent des sanctions sévères comme test de crédibilité de la politique européenne encore moins que les autres. Le gouvernement fédéral, et moi-même depuis le mois de mars, sommes en discussion avec les entreprises allemandes afin de maintenir les conséquences à un niveau qui soit au moins calculable », avait déclaré le chef de la diplomatie allemande. En outre, il devrait être possible d’adapter ou de lever les sanctions à partir du moment où les choses bougeront à nouveau sur le plan politique dans la recherche d’une issue à la crise.

M. Steinmeier est convaincu qu’une solution politique au conflit n’est possible que si cette dernière bénéficie du soutien de la Russie. « C’est pourquoi, en dépit de toutes les difficultés en présence, nous maintenons les canaux de dialogue ouverts avec la Russie. » En effet, « comme le montre l’expérience, qui accroît la pression politique pour obtenir de son interlocuteur qu’il se montre disposé à dialoguer doit se montrer lui-même prêt à négocier », a expliqué M. Steinmeier.

Mesures adoptées jusqu’ici par l’UE à l’encontre de la Russie:
Le 17 mars 2014, le Conseil européen inscrit sur une liste de sanctions (« liste noire ») 21 personnes au total. Une décision de principe prise lors du Conseil européen du 16 juillet sert de cadre aux ministres des Affaires étrangères pour des décisions plus concrètes.
Le 22 juillet, le Conseil des affaires étrangères réuni à Bruxelles discute d’un renforcement des sanctions contre la Russie.  Le Comité des représentants permanents (Coreper) est chargé de l’élaboration des mesures. Cet organisme est composé de représentants des États membres ayant rang d’ambassadeurs de leurs pays auprès de l’UE.
Le 24 juillet, le Coreper décide d’étendre la « liste noire » aux chefs des services de renseignement et de sécurité. Dès le lendemain est publiée au Journal officiel de l’Union européenne une liste des sanctions sur laquelle figurent les noms de 15 personnalités ainsi que 18 entreprises et institutions supplémentaires. Les mesures entrent ainsi en vigueur immédiatement.
Le 25 juillet, les représentants des 28 gouvernements de l’UE se mettent d’accord au sein du Coreper pour prendre de nouvelles sanctions économiques. Ils chargent la Commission européenne de formuler des propositions législatives d’ici au 28 juillet.
Le 29 juillet, le Coreper adopte un ensemble de mesures. Ces mesures restrictives ont désormais été officiellement approuvées par les 28 États membres.
Le 1er août, les sanctions entrent en vigueur.