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Le chef du gouvernement chinois à Berlin Poursuivre le dialogue intensif

À une époque d’incertitude internationale croissante, l’Allemagne et la Chine veulent pérenniser leur coopération. C’est ce qu’a réitéré la chancelière fédérale Angela Merkel à l’issue de ses premiers entretiens avec son homologue chinois Li Keqiang. Le premier ministre est en Allemagne pour une visite officielle de deux jours.

Temps de lecture: 7 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel à la Chancellerie fédérale aux côtés du premier ministre chinois Li Keqiang

Les deux dirigeants se dirigent ensemble vers une réunion du Forum germano-chinois

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Lors de sa conférence de presse commune avec le premier ministre Li Keqiang, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné l’atmosphère amicale et d’échange intensif dans laquelle s’est déroulée leur conversation. Au cours des 45 années écoulées depuis l’établissement des relations diplomatiques, la Chine est devenue « un partenaire de plus en plus important, mais aussi un partenaire stratégique ». Cela vaut pour l’ensemble des relations : politiques, économiques, « mais aussi en ce qui concerne la coopération dans des dossiers culturels et sociétaux », a affirmé la chancelière. Elle a remercié son hôte pour les échanges ouverts et intenses.

Relever ensemble les défis planétaires

Mme Merkel a souligné la nécessité, dans le contexte des nombreux défis planétaires, d’assumer une responsabilité et de renforcer le partenariat dans les différents domaines. Cela signifie s’engager ensemble « en faveur d’un ordre mondial fondé sur des règles ». La chancelière s’est dite heureuse d’avoir pu participer à cet échange d’expériences intensif avec les dirigeants chinois dans le contexte de la présidence allemande du G20, qui fait suite à la présidence chinoise de 2016.

Ces échanges ont notamment été fructueux en ce qui concerne la protection du climat, le premier ministre chinois ayant également exprimé son attachement à l’Accord de Paris sur le climat. La République populaire de Chine fera face aux responsabilités qui sont les siennes et s’appliquera à faire avancer la protection du climat dans le monde entier, a déclaré Li Keqiang. Il a également promis des aides à des pays en difficulté dans le cadre de la « coopération Sud-Sud ».

Développer des relations commerciales équitables

Les deux dirigeants se sont entendus pour dire que des nations commerçantes telles que l’Allemagne et la Chine devaient « professer clairement leur attachement au libre-échange », selon la chancelière. Avec un volume d’échanges bilatéraux de 170 milliards d’euros, la Chine était de loin le principal partenaire commercial de l’Allemagne en 2016. L’on souhaite continuer à développer ces « chiffres très impressionnants » et l’« évolution très positive pour les deux parties ». La signature de onze conventions lors de cette réunion illustre bien le vaste éventail de la coopération.

Au total, onze accords et déclarations d’intention de coopérationont été conclus dans les domaines de la technologie aérospatiale, de l’électromobilité, de la technique de recyclage et de l’intelligence artificielle, par exemple. Les partenaires du côté allemand incluent de grandes entreprises telles qu’Airbus, Daimler, Volkswagen et Bosch, mais aussi de petites et moyennes entreprises et des instituts de recherche.

« Nous misons sur des marchés ouverts et un commerce international fondé sur des règles. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) joue, à nos yeux, un rôle essentiel », a insisté Mme Merkel. Les deux pays sont unis dans leur soutien aux règles de l’OMC. L’UE, qui négocie au nom de ses États membres, aspire à une solution qui soit non discriminatoire à l’égard de la Chine et qui, conformément aux règles, assure l’égalité de traitement de tous les États. Un accord de protection des investissements entre l’UE et la Chine doit également être négocié le plus rapidement possible, a ajouté la chancelière.

En ce qui concerne l’ouverture des marchés, Mme Merkel a été très claire vis-à-vis de son hôte sur le fait que des progrès devaient être réalisés : « Nous misons sur une égalité de traitement des entreprises étrangères en Chine. » Dans ce dossier, des cas individuels problématiques surviennent régulièrement et ceux-ci ont été abordés, selon elle.

Promouvoir ensemble l’innovation

Dans le secteur de l’électromobilité, l’Allemagne et la Chine poursuivent « des objectifs similaires ». C’est pourquoi les dirigeants ont discuté des conditions générales s’appliquant aux producteurs allemands en Chine, lesquelles « doivent bien sûr être favorables afin que nous puissions atteindre les objectifs de l’électromobilité ». La chancelière a dit avoir « confiance en la possibilité de trouver des solutions avantageuses ».

Mme Merkel et M. Li ont participé ensemble à une réunion du Forum germano-chinois. Placé sous le haut patronage de la ministre fédérale de la Recherche Johanna Wanka et de son homologue Wan Gang, l’événement avait pour slogan « Façonner l’innovation ensemble ». La chancelière et le premier ministre chinois y ont chacun présenté un exposé d’orientation.

Pour une société civile forte

Mme Merkel se félicite qu’il ait été possible, sous la nouvelle législation en Chine, de trouver une solution en ce qui concerne le travail des fondations politiques allemandes en République populaire de Chine. En effet, tous les bureaux des fondations représentées en Chine ont entre-temps pu être enregistrés à nouveau dans le pays hôte. Elle a dit espérer qu’elles pourront à présent aussi reprendre leur travail d’éducation politique et culturelle auprès de la société civile chinoise.

« Car, de notre point de vue, il est très important que la société civile soit également renforcée par la présence et le travail de différentes organisations non-gouvernementales. » Les deux pays sont gagnants lorsque les sociétés civiles peuvent évoluer, y compris « grâce à la possibilité donnée aux organisations non gouvernementales de travailler de manière libre et raisonnable », a insisté la chancelière. En effet, a-t-elle ajouté, « nous sommes convaincus que nos fondations politiques apportent une contribution tout à fait essentielle ».

Large éventail de thèmes

Le contentieux nucléaire avec la Corée du Nord, dont pourraient découler « des menaces pour la paix dans le monde », a été un thème important de politique étrangère lors des entretiens avec le premier ministre chinois. Les deux dirigeants sont unanimes à considérer « que nous devons appliquer les sanctions. Cependant, nous misons sur une solution négociée », a affirmé la chancelière. Une telle solution est « très, très urgente », et l’Allemagne s’est déclarée prête à y apporter une contribution, a-t-elle ajouté.

Accueil avec les honneurs militaires

La chancelière fédérale Angela Merkel et le premier ministre chinois Li Keqiang se serrent la main - derrière eux de nombreux photographes avec des caméras

Le premier ministre chinois Li Keqiang est venu à Berlin pour mener des entretiens avec la chancelière

Photo : Bundesregierung/Denzel

Mercredi après-midi, Mme Merkel avait accueilli son invité chinois à la Chancellerie fédérale avec les honneurs militaires. Un entretien avec la chancelière ainsi que plusieurs ministres, portant sur des dossiers de politique étrangère et économique, a eu lieu par la suite.

La première journée de la visite du premier ministre s’est terminée par un dîner avec la chancelière fédérale.

La République fédérale d’Allemagne et la République populaire de Chine entretiennent des relations diplomatiques depuis 1972. Depuis, l’Allemagne, tout comme les autres États membres de l’UE, maintient une politique d’une Chine unique. Par ailleurs, la Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne, devant la France et les États-Unis, avec un volume d’échanges d’environ 170 milliards d’euros (en 2016).

Échange intense de visites diplomatiques avec la Chine

Le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi avait déjà été reçu par le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 en février, à Bonn, ainsi que lors du « dialogue stratégique » fin avril à Berlin. Le ministre allemand s’était ensuite rendu, la semaine dernière (23 mai) à Pékin pour des entretiens. Le programme de réformes, le commerce et l’investissement ainsi que l’électromobilité y étaient à l’ordre du jour. M. Gabriel avait également abordé des questions relatives aux droits de l’homme.

La ministre fédérale de l’Économie Brigitte Zypries, le ministre fédéral de la Justice Heiko Maas et le ministre fédéral du Développement Gerd Müller ont aussi effectué des visites en République populaire de Chine pour des rencontres avec leurs homologues.

Le président chinois Xi Jinping viendra aussi en Allemagne début juillet pour participer au sommet du G20 à Hambourg. Le commerce mondial et la liberté d’accès aux marchés selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) seront des éléments importants au programme de cette rencontre au sommet. « La Chine et l’Europe sont en faveur d’un système commercial mondial ouvert », avait souligné Sigmar Gabriel la semaine dernière à Pékin.

Les relations germano-chinoises étaient déjà définies depuis 2004 en tant que « partenariat stratégique dans un contexte de responsabilités globales ». En mars 2014, elles ont été rehaussées et redéfinies en tant que « partenariat stratégique global ». Des consultations intergouvernementales ont lieu régulièrement entre les deux pays depuis 2011. À cela s’ajoutent 60 cadres de dialogue, dont de nombreux sont menés à un haut niveau gouvernemental, notamment un dialogue sur l’État de droit et un dialogue sur les droits de l’homme. Ils visent à renforcer encore davantage les relations entre les deux pays. Lors de sa visite à Pékin en mai, le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait lancé le dialogue « People-to-People », axé sur les sociétés civiles des deux pays.