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Déplacement de la chancelière fédérale en Chine Des innovations en perspective

Dans le discours qu’elle a prononcé devant un public d’étudiants chinois, Angela Merkel a plaidé pour le développement durable et la lutte contre le changement climatique. « Assurer l’avenir et non le sacrifier », tel est l’enjeu selon elle. Sa visite en Chine s’est déroulée sous le signe de la coopération. Outre l’économie et la technologie, le développement de la société était un dossier important de cette rencontre.

Pendant le débat, Angela Merkel aux côtés de Chen Jining, président de l’Université Tsinghua

Débat avec des étudiants de l’Université Tsinghua de Pékin

Photo : Bundesregierung/Kugler

S’adressant aux étudiants de l’Université Tsinghua de Pékin, Mme Merkel a déclaré qu’il était impossible de nos jours de résoudre les grandes questions mondiales sans la Chine, et que l’enjeu consistait désormais à « assurer l’avenir et non le sacrifier ».

Une voix pour le climat

D’ici 2050, la population mondiale aura vraisemblablement atteint les neuf milliards, a déclaré la chancelière allemande. « Nous devons faire en sorte que le fait que la population mondiale augmente n’ait pas forcément pour seule conséquence une surexploitation des ressources. » Le principe du développement durable est valable à l’échelle planétaire, a constaté la chef du gouvernement allemand, et pourtant il n’est pas appliqué partout dans la pratique. « C’est pourquoi nous devons rester mobilisés », a-t-elle ajouté.

Angela Merkel s’est également déclarée en faveur d’un accord mondial sur le climat. « Il nous faut un accord international. Vous savez que nous voulons éviter que le réchauffement planétaire ne dépasse deux degrés Celsius. Ce qui signifie une nette réduction des émissions de dioxyde de carbone assortie d’objectifs contraignants », a-t-elle expliqué aux étudiants chinois.

Dialogue sur les droits de l’homme

Dans son discours, Mme Merkel a également évoqué le dialogue germano-chinois sur les droits de l’homme et l’État de droit, insistant sur le fait qu’il en allait de la liberté de chacun et d’une société plurielle. Elle a dit sans équivoque que le dialogue dans ces domaines était important à ses yeux. Il y a 25 ans, pendant la révolution pacifique en ex-RDA, elle a eu la chance et le bonheur, a-t-elle ajouté, que la liberté et un dialogue ouvert soient tout à coup possibles.

Pendant sa visite, la chancelière avait déjà eu l’occasion auparavant de se rendre au Forum de dialogue germano-chinois à Chengdu qui était centré sur le développement de la société civile. Un développement idéal de la société, « cela veut dire pour nous que chacun puisse se développer librement, que les droits de l’homme soient respectés et que l’on soit libre notamment d’exprimer ses opinions », a déclaré Mme Merkel. Puis elle a fait remarquer que cela concernait tous les domaines, « aussi bien l’art et la culture que, bien entendu, les sciences et la recherche », et que les questions d’environnement étaient elles aussi importantes.

Innover ensemble

Pendant son séjour à Pékin, la chancelière allemande s’est montrée satisfaite des relations bilatérales. Il existe 70 formats permanents de dialogue et de coopération, a-t-elle expliqué. Par ailleurs, il a été décidé d’un commun accord d’organiser à Berlin, au mois d’octobre, les Troisièmes consultations intergouvernementales germano-chinoises, ce que la chancelière a dit considérer comme « une étape décisive ».

L’électromobilité constitue une priorité de la coopération germano-chinoise en matière d’innovation. C’est ce que la chancelière a souligné dans son discours devant la conférence sino-allemande sur ce thème (Sino-German Electric Mobility Conference) qui s’est tenue à Pékin. Il est possible aujourd’hui, en Chine, de poser la première pierre d’infrastructures adaptées aux besoins, a-t-elle constaté, notamment dans la perspective des possibilités de recharge des véhicules électriques. « Il est bien entendu nécessaire que l’électromobilité soit réellement acceptée », a-t-elle conclu.

Avec un volume d’échanges de plus de 140 milliards d’euros en 2013, l’Allemagne est de loin le principal partenaire commercial européen de la Chine. Quant à la Chine, elle est le premier partenaire commercial de l’Allemagne en Asie. La première chambre de commerce chinoise en Europe qui a ouvert ses portes en début d’année à Berlin s’emploie à promouvoir le développement des relations économiques et des investissements.

Questions économiques et sociales

La chancelière allemande s’entretient avec des participants du projet

Visite d’un projet social en faveur des enfants de travailleurs itinérants

Photo : Bundesregierung

À Chengdu, Mme Merkel a rencontré des membres du Forum de dialogue germano-chinois. Elle y a également ouvert une conférence sur l’urbanisation, visité un projet social pour les enfants de travailleurs itinérants ainsi qu’une usine Volkswagen.

S’adressant à son auditoire à l’occasion de l’ouverture de la conférence sur l’urbanisation, Mme Merkel a abordé le problème de la croissance démographique dans les métropoles. Créer des universités, fournir aux jeunes des emplois et des logements et veiller aux systèmes de transport et à l’approvisionnement, tout en devant faire face à la modification de la pyramide des âges, voilà à ses yeux des défis de taille.

Il s’agit donc d’organiser pour l’avenir un processus de croissance urbaine aussi durable et efficace que possible, a-t-elle constaté.

Chengdu est la capitale de la province du Sichuan. Avec ses 81 millions d’habitants, cette province chinoise est aussi peuplée que l’Allemagne.

Développement suivi des relations

La République fédérale d’Allemagne et la République populaire de Chine entretiennent des relations diplomatiques depuis 1972. Ces relations se sont bien développées au fil des décennies et elles se sont intensifiées dans tous les domaines.

Lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Allemagne l’année dernière, les relations entre les deux pays avaient pris la forme d’un « partenariat stratégique global ».

Depuis 2011 ont également lieu des consultations intergouvernementales germano-chinoises. Le premier ministre chinois Li Keqiang était déjà venu en Allemagne en mai 2013, au cours de son premier déplacement officiel à l’étranger. Xi Jinping a effectué pour sa part une visite d’État en Allemagne en mars 2014, lors de sa première tournée européenne en sa qualité de président chinois.

Des divergences de vues persistent entre les deux pays dans le domaine des droits de l’homme, notamment en ce qui concerne les libertés individuelles. Le dialogue sur l’État de droit et le dialogue bilatéral annuel sur les droits de l’homme sont des instruments de coopération importants pour renforcer la primauté du droit.