Les institutions communes fortes et efficaces telles que les Nations Unies sont indispensables pour y parvenir.

Le slogan « Notre pays d'abord » ne peut que mener à davantage de confrontations nationales et à moins de prospérité. C'est ce qu'a souligné le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel lors de son discours jeudi, à l'occasion de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York. Seule « une responsabilité européenne et internationale d’abord » a permis aux Allemands de trouver la paix et la prospérité, a-t-il ajouté. C'est pourquoi l'Union européenne est aujourd’hui le cadre d’action de la politique allemande.

Désamorcer ensemble les confrontations nucléaires

Dans son discours, M. Gabriel a abordé en particulier les confrontations nucléaires actuelles dans la politique internationale. Dans ce contexte, il a clairement dit : « La communauté internationale n'acceptera pas les provocations nucléaires de la Corée du Nord. » Outre une mise en œuvre rapide des sanctions adoptées, nous devons faire usage de tous les moyens diplomatiques à notre disposition pour désamorcer la situation et trouver un point de départ pour des solutions à plus long terme, selon Sigmar Gabriel.

L'acquisition par la Corée du Nord de l'arme nucléaire n'est un problème ni bilatéral ni régional mais bien un enjeu mondial, a poursuivi le ministre fédéral des Affaires étrangères. C'est pourquoi il est plus important que jamais de préserver l'architecture internationale pour le contrôle des armements et le désarmement.

Les traités doivent être respectés

Les traités et accords existants ne doivent pas être remis en cause et cela vaut en particulier pour l'accord sur le programme nucléaire iranien, a souligné Sigmar Gabriel. Il a plaidé dans ce contexte en faveur d'une confiance renouvelée entre les États-Unis, la Russie et la Chine. Ces pays ont un rôle central à jouer concernant la mise œuvre de l'interdit pesant sur la prolifération des armes nucléaires.

L'Allemagne fortement engagée dans le règlement des crises

Au vu des nombreuses régions en crise dans le monde, M. Gabriel a souligné la nécessité de résoudre les crises et les conflits le plus rapidement possible. « L'Allemagne s'engage dans de nombreuses régions en crise dans le monde par le biais d'un appui politique et humanitaire ainsi que dans le cadre d’un travail de maintien de la paix pratique. C'est la raison pour laquelle les ressources déployées par l'Allemagne pour des opérations civiles en faveur de la paix ont été triplées ces dernières années, a déclaré le chef de la diplomatie allemande.

Outre l'augmentation des aides pour les Rohingyas au Myanmar, Sigmar Gabriel a mentionné les contributions allemandes dans la reconstruction et les mesures de stabilisation en Iraq. Par ailleurs, l'Allemagne a participé de manière intensive dans la recherche de solutions au conflit ukrainien par le biais des accords de Minsk.

Encourager les réformes des Nations Unies

Dans son discours, le chef de la diplomatie allemande a également plaidé en faveur des efforts de réformes des Nations Unies : « Nous devons œuvrer ensemble pour que les Nations Unies soient plus percutantes et plus efficaces. » Pour ce faire, les pays doivent donner plus de moyens et de libertés aux Nations Unies. « En contrepartie, nous devons gagner en efficacité et en transparence en matière d'utilisation des ressources financières », a déclaré M. Gabriel.

En tant que quatrième pays contributeur et en tant que l'un des principaux donateurs d'aide humanitaire au monde, l'Allemagne apporte un soutien financier aux Nations Unies et souhaite à l'avenir aussi fournir une contribution substantielle.

Candidature au Conseil de sécurité

Comme M. Gabriel l'a ensuite expliqué, l'Allemagne veut travailler en partenariat avec tous les membres des Nations Unies, et ce, avec une idée claire : paix et sécurité, justice mondiale et droits de l'homme. « C'est pourquoi mon pays postule à un siège du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2019-2020. »