Il faut éviter que l’urgence s’étende encore davantage, selon le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert.

L’on veille actuellement en premier lieu à « éviter que l’urgence humanitaire, criante des deux côtés de la frontière, s’étende encore davantage », a souligné à Berlin le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. L’Allemagne participe de multiples manières au financement de mesures d’aide.

Augmentation de l’aide aux réfugiés

Pour l’État d’Arakan (appelé « Rakhine » par le gouvernement), dans l’ouest du pays, un million d’euros est déjà prévu cette année pour des projets d’aide, a poursuivi M. Seibert. 11,2 millions d’euros sont mis à disposition par la partie allemande pour sécuriser l’alimentation, fournir l’approvisionnement médical de base ainsi que promouvoir l’emploi des déplacés internes et le soutien aux communes de la région.

L’Allemagne, par l’intermédiaire du Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations Unies, est en outre impliquée à hauteur de 60 millions d’euros dans l’aide humanitaire aux réfugiés qui se trouvent au Bangladesh. Par ailleurs, le gouvernement fédéral soutient les mesures d’aide européennes. « L’UE met désormais trois autres millions d’euros à disposition pour l’aide humanitaire aux Rohingyas dans les deux pays. En mai, elle avait déjà accordé douze millions », a ajouté M. Seibert.

Garantir l’accès aux organisations d’aide

Le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères Martin Schäfer a souligné à Berlin que la communauté internationale avait actuellement un accès trop restreint aux événements de Rakhine et de la province du nord du Myanmar. La communauté internationale doit malgré tout réagir à la situation sur place, totalement inacceptable.

L’approvisionnement humanitaire de la population de Rakhine est à présent primordial. M. Schäfer a expressément sommé le gouvernement du Myanmar de permettre à toutes les organisations d’aide humanitaire et à tous les observateurs internationaux d’accéder à la région.

« Notre objectif doit être de faire en sorte que les personnes au Bangladesh tout comme les déplacés internes de Rakhine puissent réintégrer leurs villages d’origine », selon M. Schäfer. Le gouvernement fédéral abordera notamment ce thème avec ses partenaires à New York lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le gouvernement du Myanmar doit agir

Dès la semaine dernière, le porte-parole Steffen Seibert avait exprimé l’inquiétude du gouvernement fédéral vis-à-vis de la situation dramatique des réfugiés, appelant les parties au conflit à trouver une solution pacifique. « Nous exhortons le gouvernement du Myanmar à se montrer à la hauteur de sa responsabilité pour tous les groupes de population du pays. Et nous en attendons autant de la part de la lauréate du prix Nobel de la paix et conseillère d’État Aung San Suu Kyi. »

Le conflit qui enfle depuis des années entre les rebelles rohingyas et l’armée gouvernementale dans l’État Rakhine au Myanmar avait resurgi dans toute sa violence à la fin du mois d’août. Depuis, des centaines de personnes ont péri dans les affrontements. Selon les données des Nations Unies, plus de 400 000 Rohingyas ont fui vers le Bangladesh.