« Notre système éducatif doit assurer l’égalité des chances »

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Sommet sur l’éducation 2023 « Notre système éducatif doit assurer l’égalité des chances »

La ministre fédérale de l’Éducation Bettina Stark-Watzinger a appelé à une nouvelle culture de la coopération entre Fédération et Länder. Face aux grands défis de notre temps, « il nous faut un changement de cap en matière d’éducation », a souligné la ministre lors du Sommet sur l’éducation qui se tenait à Berlin. Il s’agit de renouveler les promesses d’ascension sociale.

Temps de lecture: 4 min.

La ministre fédérale de l’Éducation Bettina Stark-Watzinger aux côtés d’Astrid-Sabine Busse

La ministre fédérale de l’Éducation Bettina Stark-Watzinger aux côtés d’Astrid-Sabine Busse, sénatrice de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Famille du Land de Berlin

Photo : BMBF/Hans-Joachim Rickel

En 2021, 630 000 jeunes n’étaient ni scolarisés ni en formation ou encore sans travail ; près de 50 000 jeunes décrochent chaque année ; et un enfant sur cinq ne dispose pas de compétences suffisantes en allemand ou en mathématiques lors de son passage vers l’école préparant à l’enseignement post-obligatoire. Ces résultats glaçants le confirment : le paysage éducatif traverse une crise.

« Le ciment de la société »

Pour la ministre fédérale de l’Éducation, il n’est pas question de s’en accommoder, c’est pourquoi elle a convoqué à Berlin un sommet de deux jours sur l’éducation. « Notre système éducatif doit assurer l’égalité des chances, afin que chacun puisse atteindre ses objectifs », a affirmé la ministre lors de l’ouverture de l’événement. Réaliser ses ambitions grâce à ses efforts et performances personnels, telle est la promesse de l’ascension sociale. Et « c’est là le ciment de la société », même si c’est encore trop souvent l’origine sociale qui l’emporte sur la réussite scolaire, selon Mme Stark-Watzinger.

La ministre avait convié à ce sommet sur l’éducation à Berlin un millier de représentantes et représentants de la Fédération, des Länder et des communes, ainsi que du monde de la recherche et de la société civile. Deux jours durant, ils ont discuté des défis que rencontre actuellement le système éducatif. Ce sommet sur l’éducation constitue l’initiation du renouveau de la promesse d’ascension sociale et d’une nouvelle culture de la coopération, notamment entre la Fédération et les Länder. L’orientation du sommet sur l’éducation a été définie par les partis au gouvernement dans l’accord de coalition.

Au cœur du sommet sur l’éducation : les écoles font face à des défis immenses. Les répercussions de la pandémie de coronavirus étaient déjà à elles seules énormes. Les élèves ont dû composer avec les fermetures d’établissements et les cours à distance, les enseignants appliquer de nouvelles méthodes de cours numériques, les parents soutenir leurs enfants dans l’enseignement à domicile.

À cela s’ajoutent des problèmes tels que le manque d’enseignants, le mauvais état de nombre de bâtiments scolaires et une numérisation souvent insuffisante. Par ailleurs, les écoles se doivent actuellement d’intégrer en classe les enfants qui fuient la guerre en Ukraine.

Nécessité de faire « équipe pour l’éducation »

Au regard de cette masse de défis, la ministre a appelé tous les responsables à coopérer mieux et plus étroitement. « Cette rencontre doit envoyer le signal suivant : nous tous qui sommes responsables faisons équipe pour l’éducation. » La ministre intègre à cette équipe les communes avec leur capacité d’organisation sur place, les Länder avec leur autonomie en matière de culture et d’éducation, et la Fédération « là où elle peut vraiment apporter une valeur ajoutée ». Ce qui importe par ailleurs est l’engagement de la société civile, mais aussi l’expertise indépendante des spécialistes de l’éducation.

Mme Stark-Watzinger a annoncé la fondation d’un groupe d’action composé d’acteurs impliqués, qui discutera des questions d’éducation en suspens au sein d’un « processus structuré ». « Dépassons-nous, innovons et apprenons de nos erreurs. »

Employer de façon ciblée les fonds destinés à l’éducation

Au cours des nombreuses discussions qui ont animé le sommet sur l’éducation, une question récurrente a été celle de la dotation financière des écoles et du système éducatif. Cela a concerné aussi bien le plan de rattrapage post-pandémie, par lequel la Fédération finance à hauteur d’un milliard d’euros le rattrapage des retards d’apprentissage chez les enfants et les jeunes, que le projet de programme pour de meilleures chances dans l’éducation, avec lequel la Fédération compte également fournir près d’un milliard d’euros pour soutenir quelque 4 000 écoles en difficulté sociale.

Certains demandent si l’argent suffit. D’autres, s’il est employé de façon ciblée. La ministre a délivré ce message : « L’éducation coûte de l’argent et l’éducation est un trésor. Mais l’argent seul ne saurait résoudre les problèmes. » Il est plus important de veiller à ce que l’argent « arrive là où il y en a le plus besoin ». Le « principe du saupoudrage » doit appartenir au passé, a ajouté Mme Stark-Watzinger.

Davantage de pragmatisme

La ministre a en outre plaidé en faveur de solutions pragmatiques, par exemple dans la mise en œuvre de la numérisation des écoles. En la matière, l’une ou l’autre règle du fédéralisme se heurte en effet à ses limites lorsque la protection des données, par exemple, est interprétée différemment dans les 16 Länder.

Le sommet sur l’éducation, selon Mme Stark-Watzinger, envoie un signal clair de la part de tous les acteurs : nous voulons ce renouveau, nous voulons nous auto-évaluer et convenir ensemble de ce que nous avons en commun. Le sommet sur l’éducation n’est « pas une fin, mais un commencement ».

À l’origine, ce sont les Länder qui sont compétents pour l’éducation et les écoles. La Fédération les soutient toutefois, dans le cadre de sa responsabilité nationale, notamment :

par la loi sur la qualité des crèches : en 2023 et 2024, la Fédération investit 4 milliards d’euros au total dans l’éducation pré-scolaire.

par l’aménagement de la journée complète en école primaire : la Fédération débloque 3,5 milliards d’euros pour permettre la réalisation progressive, à partir de 2026, du droit à un accueil toute la journée.

par le « pacte numérique pour l’école » : la Fédération dédie 6,5 milliards d’euros à la numérisation des écoles.