Présidence du Conseil de l’Union européenne
La lutte contre la pandémie de Covid-19 sera au cœur de la présidence allemande du Conseil de l’UE. S’y ajouteront des priorités en matière de politique étrangère et de sécurité, qui ont été esquissées par la chancelière fédérale Angela Merkel. En particulier en temps de crise, l’Europe doit faire preuve de solidarité et assumer davantage de responsabilités, y compris au niveau mondial.
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« Un virus d’un diamètre de 140 nanomètres a eu un impact énorme à l’échelle mondiale », a constaté la chancelière fédérale Angela Merkel, évoquant les problématiques globales actuelles. La gestion de la pandémie de Covid-19 va donc aussi « marquer pendant une période indéfinie et de manière considérable la politique étrangère et de sécurité commune », a déclaré Mme Merkel dans un discours prononcé lors d’une conférence de la fondation Konrad Adenauer. L’Allemagne veut profiter de sa présidence pour renforcer l’Europe sur le plan interne afin d’agir comme un « pôle de stabilité solidaire » vis-à-vis de l’extérieur. « Ensemble, nous voulons renforcer l’Europe », a déclaré la chancelière fédérale.
Cohésion et solidarité seront les mots d’ordre pour y parvenir. Lorsque la pandémie a éclaté, l’Allemagne et ses partenaires européens ont montré à quoi ressemblait la solidarité pratique, a affirmé la chancelière. Seule une Europe renforcée, dotée de valeurs consolidées, peut agir au niveau mondial. « Je considère notre présidence allemande du Conseil de l’UE comme une occasion de poursuivre le développement de l’Europe en tant que force solidaire, efficace et créative, qui assume une responsabilité pour la paix et la sécurité dans le monde », a affirmé Mme Merkel.
Les États-Unis demeurent le principal partenaire
L’Europe a besoin d’une plus grande autonomie. En même temps, « l’Europe ne peut pas exister seule sur la scène mondiale » : elle a besoin de partenaires et d’alliés. Les États-Unis sont le partenaire le plus important de l’Europe, même si « la coopération est actuellement plus difficile que nous ne le souhaiterions », selon la chancelière. Cela est vrai en ce qui concerne la politique climatique et commerciale ainsi que la question de l’importance des organisations internationales dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Mme Merkel a souligné que les relations transatlantiques étaient un pilier central de la politique étrangère et de sécurité qui devait être maintenu dans l’intérêt de l’UE. « Nous ne devons jamais oublier que l’Europe n’est pas neutre », a affirmé la chancelière. « L’Europe fait partie du monde politique occidental. » Selon Mme Merkel, si l’Europe souhaite s’affirmer dans le monde, elle devra prendre davantage son destin en main et en même temps « agir comme un partenaire fiable de la communauté de valeurs et d’intérêts occidentale ».
Relations avec la Russie : donner de nouvelles impulsions
Qu’il s’agisse de cyber-attaques contre des démocraties occidentales ou de l’annexion de la Crimée en violation du droit international : la Russie a montré à plusieurs reprises qu’elle enfreignait des règles fondamentales du droit international. La chancelière condamne fermement ces violations. Pour l’Europe, « c’est la force de la loi, et non la loi du plus fort » qui constitue la base d’une relation constructive, a souligné Mme Merkel.
La présidence allemande du Conseil de l’UE offre l’occasion de donner aux relations avec la Russie des impulsions fondées sur les valeurs européennes. « C’est pourquoi je me suis engagée en faveur d’un dialogue critique et constructif et d’une coexistence pacifique depuis le début de mon mandat », a déclaré Mme Merkel.
Dialogue avec la Chine - affirmer les valeurs occidentales
Dans le contexte des tensions entre la Chine et les États-Unis, un dialogue critique et constructif avec la Chine est d’une importance particulière. En tant qu’acteur majeur du 21e siècle, ce pays occupe une place centrale sur la scène mondiale. Néanmoins, l’UE et la Chine ont des valeurs qui divergent considérablement. L’Europe doit affirmer avec confiance ses valeurs telles que la primauté du droit, la liberté, la démocratie et les droits de l’homme dans sa coopération avec la Chine, selon la chancelière.
Coopération avec l’Afrique fondée sur le partenariat
L’Afrique sera également un axe prioritaire de la politique étrangère de l’UE. Outre la pandémie de Covid-19, le changement climatique, les migrations, l’économie et la sécurité seront à l’ordre du jour du sommet UE-Union africaine en octobre. L’objectif est une coopération approfondie fondée sur le partenariat.