Soutien à l’Ukraine sur la voie des réformes

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Arseni Iatseniouk á Berlin Soutien à l’Ukraine sur la voie des réformes

L’Allemagne soutient également les efforts de réformes de l’Ukraine dans le domaine économique. C’est ce qu’a assuré la chancelière fédérale Angela Merkel lors de son entretien à Berlin avec le Premier ministre ukrainien. La mise en œuvre intégrale des accords de Minsk par la Russie demeure la clé du succès, a-t-elle ajouté.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’entretient avec le Premier ministre ukrainien Arseniï Iatseniouk

Des entretiens approfondis : Angela Merkel et Arseniï Iatseniouk

Photo : Bundesregierung/Denzel

À l’issue de sa rencontre avec M. Iatseniouk, Mme Merkel a déclaré qu’elle venait d’avoir un entretien approfondi avec ce dernier sur la situation économique et politique difficile en Ukraine.

La chancelière allemande a salué le programme de réformes entrepris par Kiev. « C’est un programme ambitieux, très volontariste », a-t-elle déclaré après l’exposé impressionnant qui lui en avait été fait par M. Iatseniouk à l’occasion de sa première visite officielle en Allemagne depuis sa prise de fonctions.

Il reste beaucoup à faire

Mme Merkel a par ailleurs qualifié de « succès énorme » le fait que le gouvernement réélu soit parvenu avant Noël à adopter un budget « pas simple du tout » et comprenant de nombreuses nouveautés. « Je sais que les Ukrainiens devront et doivent dès maintenant fournir de gros efforts », a-t-elle relevé, avant d’ajouter que la situation économique n’étant pas facile, il était nécessaire de tout faire pour l’améliorer.

« Le nouveau Parlement élu a montré que Kiev souhaite poursuivre son engagement sur la voie de la transparence et de la démocratie », a constaté la chancelière. « Grâce aux possibilités d’échanges ouvertes à l’Ukraine en direction de l’Europe, des améliorations ont été mises en place mais il reste bien entendu beaucoup à faire », a-t-elle conclu. Elle a promis que l’Allemagne continuerait de soutenir l’Ukraine dans cette voie.

Remerciements à l’Allemagne

M. Iatseniouk a évoqué pour sa part l’accord énergétique trilatéral conclu entre l’Ukraine, l’Allemagne et l’Union européenne. Il s’est félicité à cet égard des succès remportés dans la lutte contre la corruption dans le domaine de l’énergie : « Nous n’avons pas de milliards qui disparaissent dans les poches des oligarques. Nous travaillons aujourd’hui dans la transparence et nous achetons du gaz avec l’aide d’entreprises allemandes et européennes », a-t-il affirmé.

Le Premier ministre ukrainien a remercié Berlin pour l’aide apportée jusqu’ici : « Ce soutien ne nous est pas offert en cadeau. Nous rembourserons cet argent », a-t-il assuré. Il a également insisté sur le fait que l’Ukraine était prête à rendre des comptes selon les normes européennes sur la gestion des fonds de soutien mis à sa disposition.

L’intégrité territoriale, un prérequis

Mme Merkel s’est déclarée en accord avec M. Iatseniouk quant à la nécessité de rétablir l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Les accords conclus à Minsk au mois de septembre avec la Russie demeurent la clé pour stabiliser l’est du pays, a-t-elle rappelé, en disant regretter que tous les points fixés alors ne soient toujours pas appliqués. Certes, des progrès ont été réalisés concernant le respect du cessez-le-feu, a-t-elle constaté, mais ce dernier « reste fragile ».

Il est nécessaire de parvenir à « des progrès visibles, mais pas seulement sur un seul point, les accords de Minsk doivent être mis en œuvre dans leur intégralité », a exigé la chancelière. Les ministres des Affaires étrangères allemand, français, russe et ukrainien travaillent actuellement à la préparation d’un éventuel sommet à Astana, la capitale du Kazakhstan. « Toutefois, nous ne saurons si un tel sommet peut avoir lieu qu’à l’issue des discussions des prochains jours », a nuancé la chancelière.

Pour une feuille de route vers la paix

Un tel sommet ne signifiera pas pour autant la mise en œuvre immédiate de tous les points des accords de Minsk. « Ce que nous pouvons faire consiste plutôt à essayer d’obtenir des progrès visibles, tout en fixant une feuille de route fiable sur les autres points », a estimé Mme Merkel. Au vu des échecs passés, il convient de rétablir la confiance.

« Il faut donc veiller à faire avancer les choses mais avoir en même temps une stratégie. Aucun des points des accords de Minsk ne doit être oublié au prétexte qu’il est sans importance. Ils sont tous importants », a relevé la chancelière.

C’est également, à ses yeux, la condition de la levée des sanctions contre la Russie. À ce propos, elle a dit clairement : « C’est pourquoi je pense que nous voulons voir les accords de Minsk intégralement mis en œuvre avant de pouvoir lever ces sanctions. »

« Malheureusement, la Fédération de Russie n’a pour l’instant pas appliqué un seul point des accords de Minsk », a critiqué M. Iatseniouk. L’Ukraine, de son côté, a rempli sa partie du contrat en adoptant des lois sévères et impopulaires. Et le Premier ministre ukrainien de conclure : « La paix en Ukraine, la paix en Europe et le succès de l’Allemagne et de l’Ukraine, voilà les missions primordiales dont nous nous sommes entretenus aujourd’hui. »