Le ministère fédéral de la Défense cherche des alternatives à la base aérienne turque d’Incirlik. Une équipe recueille donc des renseignements quant à une base aérienne en Jordanie.

L’armée de l’air allemande a stationné à Incirlik des avions de reconnaissance Tornado ainsi que des avions ravitailleurs afin de soutenir l’engagement international contre la milice terroriste de l’État islamique.

La ministre fédérale de la Défense en Jordanie

La ministre fédérale de la Défense Ursula von der Leyen est elle aussi en déplacement en Jordanie. En sus du programme de visites prévu de longue date, la ministre rencontrera également en Jordanie une patrouille de reconnaissance sur place, a déclaré le porte-parole adjoint du ministère fédéral de la Défense, le colonel Boris Nannt, mercredi lors de la conférence de presse gouvernementale.

Le gouvernement fédéral a toujours clairement affirmé que le fait pour des parlementaires du Bundestag de rendre visite aux soldats de la Bundeswehr stationnés à l’étranger doit être « quelque chose qui va de soi », avait souligné dès lundi (15 mai) le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert.

La visite et l’examen d’alternatives tels qu’actuellement en Jordanie sont donc logiques, « la chancelière soutient précisément cette ligne », selon M. Seibert.

Ce refus est absolument inacceptable

"Lors de son déplacement aux États-Unis, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel a abordé le sujet de l’interdiction de visite à l’encontre des parlementaires du Bundestag avec son homologue américain Rex Tilllerson. M. Gabriel a demandé à ce dernier au cours d’un entretien à Washington mercredi après-midi (17 mai) de faire valoir son influence sur leur partenaire commun à l’OTAN : « Je crois que les Américains aussi emploieront les possibilités dont ils disposent pour dire au côté turc que nos relations doivent être différentes de ce qu’elles sont actuellement », a-t-il ensuite déclaré."

Au cours de ces dernières années déjà, il y avait eu des problèmes liés à ces visites. C’est pourquoi le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères, Martin Schäfer, a lui aussi estimé inacceptable le refus de cette visite prévue pour mi-mai. Lors des discussions qui avaient déjà eu lieu autour du droit de visite des parlementaires, le gouvernement avait examiné des sites alternatifs pour un éventuel transfert du contingent allemand.

Ces éventuels sites alternatifs pourraient se situer, selon les déclarations du porte-parole du ministère fédéral de la Défense Jens Flosdorff, en Jordanie, au Koweït ou encore à Chypre. Le transfert serait cependant, en raison de l’effort technique, « plutôt une question de mois, et non de quelques semaines », selon M. Flosdorff.

À la mi-2016, le gouvernement turc avait déjà refusé à une délégation du Bundestag la possibilité de rendre visite aux soldats de la Bundeswehr stationnés sur la base aérienne d’Incirlik. Cette interdiction n’avait pu être levée qu’à l’automne de la même année.

Ensemble contre l’État islamique

Depuis la base d’Incirlik, des aéronefs allemands survolent les territoires de la Syrie et de l’Iraq dans le cadre de missions de la coalition internationale contre l’État islamique. Après les attentats à Paris en novembre 2015, la France avait demandé du soutien dans la lutte contre l’« EI ». L’Allemagne soutient l’alliance internationale au moyen d’avions de reconnaissance Tornado et d’avions ravitailleurs pour le ravitaillement en vol des avions de combat.

Le Bundestag avait décidé le 4 décembre 2015 d’engager des forces armées pour la prévention et la lutte contre les actions terroristes de l’organisation meurtrière « État islamique ».