La solidarité n'est pas une voie à sens unique

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Aides financières pour la Grèce La solidarité n'est pas une voie à sens unique

Les règles et les conditions existantes concernant les aides financières valent aussi pour le nouveau gouvernement grec. Athènes doit respecter les engagements pris par ses prédécesseurs ; les nouvelles élections ne changent rien aux dettes de la Grèce.

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Le gouvernement fédéral, les ministres des Finances de la zone euro et la Commission européenne sont unanimes sur cette question.

Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem s'est rendu en Grèce. À Athènes, il rencontrera le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras et le ministre des Finances Yanis Varoufakis. Il souhaite discuter avec eux de la poursuite de la coopération de ce pays avec l'UE. La balle est maintenant dans le camp du nouveau gouvernement grec, a indiqué M. Dijsselbloem.

Le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble a déjà assuré la coopération de l'Allemagne : « Nous voulons travailler en collaboration avec le nouveau gouvernement, mais les élections ne changent rien aux règles et aux conditions », a-t-il dit. Si la Grèce sous le nouveau gouvernement a besoin d'aide, cette aide sera accordée exactement de la même manière qu'elle a été accordée sous les anciens gouvernements. « Nous ne faisons pas de différence », a affirmé le ministre fédéral des Finances.

Sursis pour le remboursement

L'économie du pays est sur la bonne voie, même si cette voie demeure difficile. M. Schäuble part du principe qu'une restructuration de la dette grecque ne sera pas nécessaire dans un avenir proche.

« Du moins, la question ne se pose pas actuellement », a affirmé M. Schäuble mardi lors de la réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles. Le financement de la Grèce a été planifé sur le long terme. Ainsi, les bailleurs de fonds internationaux ont accordé à la Grèce un report de paiement d'intérêts, ce qui signifie que le pays ne devra en commencer le remboursement que dans la décennie à venir.

Respect des efforts déployés jusqu'ici

La Grèce connaît une situation plus difficile que d'autres pays, a affirmé M. Schäuble dans une interview accordée à la deuxième chaîne de télévision allemande ZDF. « C'est pourquoi j'ai toujours dit, en Allemagne, qu'il fallait respecter la Grèce ainsi que le fardeau que la population grecque doit porter. » La situation des Grecs est plus difficile que celle que nous connaissons en Allemagne, a-t-il expliqué. « Cependant, les causes des problèmes de la Grèce ne sont pas à chercher à l'extérieur de la Grèce, mais bien en Grèce. »

M. Schäuble ne considère pas que l'Allemagne ou l'UE soient coresponsables de la situation sociale difficile de la Grèce. La population grecque ne souffre pas en raison de décisions ayant été prises à Berlin ou Bruxelles, mais en raison de la défaillance de ses élites sur de nombreuses décennies, a-t-il fait valoir au sein de la commission économique et monétaire du Parlement européen.

La balle est dans le camp d'Athènes

Athènes a reçu 240 milliards d'euros dans le cadre de deux plans d'aide afin d'éviter une faillite de l'État. En contrepartie, la Grèce s'est engagée à mettre en œuvre une politique de restrictions budgétaires et de réforme. La prolongation du deuxième plan d'aide arrive à échéance à la fin février.

En principe, la Grèce continuera de recevoir une aide à l'autoassistance sur la voie des difficiles réformes, selon M. Schäuble. « Si la Grèce choisit une autre voie, cela pourrait s'avérer difficile », a-t-il cependant précisé. Les ministres des Finances de la zone euro ne se font toutefois pas de grands soucis, puisque « le risque de contagion dans la zone euro est minime ».

Plans d’aide à la Grèce
Dans le cadre du premier plan d'aide, Athènes avait reçu 73 milliards d'euros, la contribution de la zone euro s'étant élevée à 52,9 milliards d'euros, et celle du Fonds monétaire international, à 20,1 milliards d'euros. La part de l'Allemagne s'était chiffrée à 15,17 milliards d’euros.
Le deuxième plan d'aide totalise 163,7 milliards d'euros. De cette somme, 153,7 milliards d'euros ont déjà été versés à la Grèce. Les aides proviennent du plan de sauvetage de l’euro, le FESF, et du FMI. La part du lion est portée par le FESF, qui fournit 144,6 milliards d'euros.