La Russie doit user de son influence

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Prise d’otages en Ukraine La Russie doit user de son influence

Le gouvernement fédéral condamne avec la plus grande fermeté la capture d’observateurs de l’OSCE par des séparatistes prorusses. Le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a exhorté la Russie à user de son influence pour les faire libérer.

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Observateurs de l'OSCE

Une équipe de l'OSCE est chargée de surveiller l'application de l'accord de Genève (archives)

Photo : picture-alliance/ dpa

Lors de sa visite en Norvège, le chef de la diplomatie allemande a déclaré : « La situation en Ukraine est préoccupante et se détériore en ce moment de jour en jour. » Il faut « rapidement trouver une solution à ce nouveau pic de la crise », a insisté le ministre. « J’ai joint nos interlocuteurs russes au téléphone à de nombreuses reprises et indiqué de manière pressante que la Russie devait désormais elle aussi user de son influence pour aboutir à une libération aussi rapide que possible », a affirmé M. Steinmeier.

Il a incité la Russie à appliquer enfin l’accord quadripartite de Genève. « L’accord de Genève aurait pu être la base d’un début de désescalade global. Mais nous n’en sommes pas au point où tous les participants démontrent une réelle volonté de traduire ce document dans les faits », a-t-il critiqué.

Libération sans condition exigée

Le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, avait dit clairement lundi que les observateurs militaires de l’OSCE, dont quatre Allemands, étaient retenus captifs en toute illégalité et sans aucune raison. « Le gouvernement fédéral condamne avec la plus grande fermeté cette prise d’otages », avait-il déclaré. Et il avait ajouté qu’il s’agissait d’une montée des tensions qui était directement dirigée contre la communauté internationale.

La veille, les hommes capturés avaient été présentés à la presse par des miliciens armés. Le fait d’avoir exhibé publiquement ces prisonniers est « répugnant et bafoue de manière éclatante la dignité des personnes concernées », a déclaré le chef de la diplomatie allemande. À ses yeux, cet acte est « en contradiction avec toutes les règles de comportement et toutes les normes spécialement conçues pour des situations tendues comme celle-ci ».

M. Seibert a lancé un appel sans équivoque aux « responsables autour du maire autoproclamé de Sloviansk » pour qu’ils « relâchent ces hommes immédiatement, sans condition et sans qu’il ait été porté atteinte à leur intégrité corporelle ».

Le gouvernement fédéral soutient les efforts intenses déployés par l’OSCE pour obtenir la libération de ses observateurs. Le fait que l’un des prisonniers ait été remis en liberté pour raisons de santé constitue, de l’avis du porte-parole du gouvernement allemand, un premier pas positif, mais il faut qu’y succède la libération de tous les prisonniers.

Il est grand temps que la Russie coopère

M. Seibert a exhorté Moscou à reconnaître activement l’accord de Genève et à s’engager en faveur de la libération des otages : « Il est du devoir des dirigeants russes d’agir, tant publiquement que sur le plan interne, pour faire libérer les otages, de se distancier sans aucune ambiguïté de tels actes et de faire pression sur les forces prorusses dans l’est de l’Ukraine précisément pour obtenir cette libération. »

M. Seibert a ajouté que le gouvernement fédéral menait des entretiens à tous les niveaux afin de mettre un terme le plus rapidement possible à cette prise d’otages illégale.

Engagement en faveur de l’accord de Genève

Les préoccupations exprimées par le G7 face aux tentatives des séparatistes pour déstabiliser l’est de l’Ukraine se montrent tout à fait justifiées. On attend toujours de la Russie qu’elle désapprouve catégoriquement les agissements des séparatistes, a déclaré M. Seibert.

Il a constaté que Moscou continuait de ne pas prendre position clairement en faveur de l’accord de Genève, et à plus forte raison de ne pas participer activement à l’application de cet accord, contrairement à ce que la chancelière fédérale avait exigé lors d’un entretien avec le président Vladimir Poutine la semaine dernière.

M. Seibert a insisté pour que la Russie s’engage en faveur de l’accord de Genève. « Le gouvernement russe doit montrer publiquement qu’il apporte son plein soutien à la Déclaration de Genève et qu’il appelle les groupes armés prorusses en Ukraine à renoncer à la violence et à déposer leurs armes. » Moscou doit contribuer à la désescalade et retirer ses troupes, a-t-il ajouté.

Jusqu’à présent, la Douma n’a cependant pas mis un terme à l’autorisation du président d’intervenir militairement en Ukraine, a poursuivi M. Seibert, avant de rappeler qu’au contraire, les troupes russes déployées le long de la frontière ukrainienne avaient été renforcées.

Des sanctions supplémentaires

« Nous ne prônons pas une solution militaire », a insisté M. Seibert. « C’est bien pourquoi nous prendrons résolument un autre type de mesures, des sanctions si nécessaire. Lors d’une réunion exceptionnelle du Comité des représentants permanents auprès de l’Union européenne (COREPER) qui s’est tenue lundi à Bruxelles, il a été décidé que quinze nouvelles personnes feraient l’objet d’une interdiction de voyage et d’un gel de leurs avoirs à l’intérieur du territoire de l’UE.

L’accord de Genève
Le 17 avril, les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, de la Russie, des États-Unis et la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité avaient adopté des mesures concrètes et pragmatiques pour désamorcer la situation. Les protagonistes ont pris les engagements suivants :
1. Non-recours à la violence
2. Désarmement des groupes armés illégaux
3. Évacuation des bâtiments occupés
4. Amnistie
En tant qu’observateur indépendant sur place, l’OSCE doit jouer un rôle dirigeant dans la mise en œuvre de l’accord de Genève.