Des observateurs de l’OSCE, dont des Allemands, restent aux mains des forces séparatistes. Le gouvernement fédéral fait « tout ce qui est en son pouvoir » pour obtenir leur libération, a déclaré le ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.
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Les pays du G7 s’étaient accordés auparavant sur de nouvelles sanctions contre la Russie.
Le chef de la diplomatie allemande a déclaré samedi à Berlin qu’au cours d’un entretien téléphonique, son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, l’avaient assuré de leur aide. De même, a-t-il poursuivi, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’emploie sur place à faire libérer les observateurs dans les plus brefs délais. Dans l’intervalle, une cellule de crise a été mise en place au ministère fédéral des Affaires étrangères.
Vendredi, 13 observateurs de l’OSCE, dont quatre de nationalité allemande, avaient été faits prisonniers à Sloviansk. Concernant les ressortissants allemands, la ministre fédérale de la Défense, Ursula von der Leyen, a fait savoir vendredi soir qu’il s’agissait de trois militaires et de leur interprète. L’essentiel est maintenant selon elle de faire usage de tous les canaux diplomatiques afin que « cette équipe soit libérée immédiatement et puisse rentrer chez elle saine et sauve ».
Le G7 s’entend sur de nouvelles sanctions contre la Russie
Samedi matin, les sept principaux pays industrialisés (G7) s’étaient mis d’accord pour adopter rapidement de nouvelles sanctions contre la Russie.
Dans leur Déclaration, ils se montrent vivement préoccupés face aux tentatives des séparatistes soutenus par la Russie pour déstabiliser l’est de l’Ukraine. Ils réaffirment leur engagement afin d’assurer un environnement pacifique et stable pour les élections présidentielles du 25 mai.
La Russie contribue à l’escalade des tensions
Le G7 se félicite des « mesures positives » prises par l’Ukraine en vue de la mise en œuvre de l’accord de Genève du 17 avril. « À l’inverse, la Russie n’a pris aucune mesure concrète pour appliquer l’accord de Genève », est-il constaté dans la Déclaration.
Au contraire, la Russie a continué à faire monter les tensions par « une rhétorique de plus en plus préoccupante » et des manœuvres militaires en cours à la frontière ukrainienne. Les pays du G7 réitèrent leur ferme condamnation de l’annexion illégale de la Crimée par la Russie et précisent qu’ils ne la reconnaissent pas.
Appliquer rapidement de nouvelles sanctions
Ils sont donc convenus d’agir rapidement pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie. Car il faut que soient assurées des conditions de succès pour un vote pacifique et démocratique aux élections présidentielles ukrainiennes. Des sanctions et des mesures ciblées doivent « accroître le coût pour la Russie de ses actions ». Les actions de la Russie en Ukraine et la réponse de la communauté internationale ont déjà eu « un coût significatif » pour l’économie russe, rappelle le G7.
De même, les pays du G7 soulignent que la voie reste ouverte à une résolution diplomatique de la crise sur la base de l’accord de Genève. « Nous pressons la Russie de nous rejoindre en s’engageant dans cette voie », concluent-ils.
Angela Merkel : l’accord de Genève pas reconnu à ce jour par la Russie
Vendredi, la chancelière fédérale a insisté lors d’une conversation téléphonique avec le président Vladimir Poutine sur le fait qu’elle attendait la « reconnaissance par la Russie » de l’accord de Genève. Elle a dit cela explicitement lors d’une rencontre à Berlin avec le premier ministre polonais Donald Tusk.
La Russie a la possibilité d’amener les séparatistes en Ukraine à suivre une voie pacifique de débat constitutionnel et de préparation des élections. « Malheureusement, de tels signaux n’ont pas été donnés jusqu’à présent », a-t-elle constaté.
Si la Russie devait s’opposer à une solution pacifique en Ukraine, elle devra s’attendre à de nouvelles sanctions de la part des Occidentaux. Dans ce cas, une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sera organisée sous peu, a annoncé Mme Merkel.
L’accord de Genève
Le 17 avril, les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, de la Russie, des États-Unis et la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité avaient adopté des mesures concrètes et pragmatiques pour parvenir à la désescalade de la situation. Les protagonistes ont pris les engagements suivants :
1. Non-recours à la violence
2. Désarmement des groupes armés illégaux
3. Évacuation des bâtiments occupés
4. Amnistie
L’OSCE doit jouer en tant qu’observateur indépendant sur place un rôle dirigeant dans la mise en œuvre de l’accord de Genève.