Selon le parlement grec, les ministres des Finances des pays de la zone euro ont à leur tour approuvé un troisième programme d'aide. Le ministre allemand Wolfgang Schäuble a évoqué un « bon jour » et une « opportunité » pour la Grèce.
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Lors d'une réunion extraordinaire à Bruxelles, l'Eurogroupe a délibéré sur les conditions qui avaient été négociées pour l'octroi d'une enveloppe de 86 milliards d'euros. Il a ensuite fait part, tard dans la soirée de vendredi, de son unanimité. Le parlement grec avait déjà approuvé au préalable les mesures de rigueur exigées en liaison avec ce programme d'aide.
C'est « un bon jour dans l'ensemble », a déclaré le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble à l'issue de la réunion extraordinaire à Bruxelles. Il a justifié son approbation par le changement de cap du côté d'Athènes. La « situation est totalement différente de ce que nous avons connu jusqu'en juillet », a-t-il affirmé au regard de la décision du parlement à Athènes.
Il s'agit d'exploiter cette opportunité. « Nous devons néanmoins rester prudents, car ce sont bien sûr de grosses sommes que nous mettons à disposition », a concédé M. Schäuble. Il a souligné qu'après les expériences des années passées, la mise en œuvre allait être « contrôlée très étroitement, pas à pas ».
M. Schäuble avait encore réclamé, avant l'ouverture de la réunion, une participation du Fonds monétaire international (FMI) au plan d'aide à la Grèce. « Un engagement aussi contraignant que possible » de la part du FMI constitue selon lui un préalable. Il importe également que soient appliquées les conclusions du sommet du 12 juillet.
Le 12 juillet, les chefs d'État et de gouvernement des pays de la zone euro avaient convenu d'un troisième plan d'aide à la Grèce. Dans ce cadre, Athènes avait adressé une demande de prêt au Mécanisme européen de stabilité (MES). Une aide financière à la Grèce, comprise entre 82 et 86 milliards d'euros, est prévue pour les trois prochaines années. Le programme d'aide compte de nombreuses exigences de grande portée visant à réformer l'État grec et son économie.
Le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a lui aussi affirmé qu'il était d'une importance fondamentale pour l'Eurogroupe que le FMI poursuive sa participation. Celle-ci est cependant indépendante de la mise en œuvre des réformes. Le FMI doit par ailleurs être convaincu de la soutenabilité de la dette grecque.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s'est dit satisfait de l'accord trouvé à Bruxelles, tous les protagonistes ayant d'après lui tenu leurs promesses et Athènes honorant ses obligations. Selon lui, le message de la rencontre de ce jour est que sur cette base, la Grèce est et reste irrévocablement membre de la zone euro.
Après l'entente entre les ministres des Finances de la zone euro et le « oui » d'Athènes, le Bundestag ainsi que les autres parlements nationaux européens doivent à présent voter le programme d'aide, d’une enveloppe totale de 86 milliards d'euros. Le Bundestag se prépare à se réunir en séance extraordinaire au début de la semaine prochaine.
Si les représentants du peuple devaient eux aussi donner leur accord, la Grèce pourrait dès jeudi prochain se servir des fonds octroyés dans le cadre du nouveau plan d'aide pour rembourser ses dettes exigibles, en l'occurrence 3,4 milliards d'euros qu'Athènes doit payer à la Banque centrale européenne (BCE) pour les emprunts arrivant à échéance et les intérêts correspondants.
La décision du parlement grec et de la réunion de l'Eurogroupe repose sur l'accord de principe auquel sont parvenus la Grèce et ses créanciers. Les trois institutions que sont la BCE, la Commission européenne et le FMI étaient arrivées en début de semaine à un mémorandum d'accord (« Memorandum of Understanding - MoU ») comportant des exigences de réformes pour les prochaines années et une multitude d'actions prioritaires (« prior actions ») qui doivent être validées avant un possible premier versement de la Grèce.