Angela Merkel : une solution européenne nécessaire

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Politique d'asile et de réfugiés Angela Merkel : une solution européenne nécessaire

Une politique d'asile européenne commune est, après le sauvetage de la Grèce, « le prochain grand projet européen où nous devrons démontrer si nous sommes vraiment en mesure d'agir ensemble », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel.

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La chancelière a appelé dans une interview estivale à la chaîne allemande ZDF à une action européenne commune, aussi bien en matière d'aide aux réfugiés que dans la classification de pays d'origine dits « sûrs ». Mme Merkel a affirmé que « nous ne pouvons pas garantir l'asile à toute personne croyant qu'elle a ici une chance de trouver un emploi ».

La misère économique ne constitue pas selon elle une raison d'accorder l'asile. Les pays des Balkans veulent intégrer l'Union européenne, il n'y règne aucune persécution politique. Il ne faut pas éveiller de faux espoirs, « sans quoi nous ne pourrons aider suffisamment ceux qui en ont besoin », a déclaré la chancelière.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a affirmé lors d'une interview qu'une possible augmentation du nombre de pays d'origine sûrs ne devait « pas être un tabou ». « L'Albanie, l'ex-République yougoslave de Macédoine et le Kosovo voulant adhérer à l'UE de leur propre volonté, ils ne peuvent en même temps être traités comme des États persécuteurs », selon M. Steinmeier dans le quotidien Bild.

Prestations en nature ou aide en espèces pour les demandeurs d'asile ?

Des réflexions sont en cours au sein du gouvernement fédéral pour savoir si, en matière de prestations sociales fournies aux demandeurs d'asile, il ne faudrait pas de nouveau donner davantage la priorité aux prestations en nature plutôt qu'à une aide en espèces. Le ministre de l'Intérieur Thomas de Maizière a lancé ce débat. Lors d'interviews, il a plaidé en faveur de la fourniture accrue de prestations en nature aux migrants et pour l'octroi plus rarement de prestations sociales sous forme d'argent liquide.

Le ministère fédéral du Travail examine actuellement dans quelle mesure ces réflexions peuvent être mises en œuvre. Une porte-parole du ministère a déclaré vendredi dernier que, compte tenu des réflexions menées par la Fédération et les Länder concernant la politique migratoire, des discussions avaient lieu à ce sujet.

Le gouvernement fédéral a appliqué cette année la priorité des prestations en espèces. Ce principe est certes en vigueur mais, selon la porte-parole, un octroi prioritaire de prestations en nature est tout aussi possible.

En mars de cette année, la nouvelle loi portant sur les prestations aux demandeurs d'asile est entrée en vigueur. Le gouvernement a ainsi mis en œuvre les prescriptions de la Cour constitutionnelle fédérale. Cette dernière n'impose toutefois pas que les prestations sociales soient fournies plutôt sous une forme ou une autre. La porte-parole a déclaré que les discussions concernant l'aménagement de la loi allaient durer encore un certain temps.

Écourter les procédures d'asile

Concernant la longueur des procédures d'asile, le chef de la Chancellerie fédérale Peter Altmaier avait réclamé leur accélération. « Nous devons nous améliorer. Nous devons devenir plus rapides », a-t-il martelé sur la deuxième chaîne de télévision allemande ZDF le 3 août. Il s'est montré optimiste quant au fait que l'on pourrait absorber la vague de près de 240 000 demandes en suspens. L'objectif, a-t-il poursuivi, est de raccourcir les procédures de façon à pouvoir assurer le droit d'asile et lutter contre les abus.

Les mesures du gouvernement fédéral visant à écourter les procédures font effet. Les demandes d'asile sont d'ores et déjà traitées plus rapidement. D'après les nouvelles données du ministère fédéral de l'Intérieur, le délai moyen de traitement des demandes d'asile est à présent de 5,3 mois, par rapport à 7,1 mois l'année dernière, ce qui représente une réduction considérable. « Nous ne nous satisfaisons pas de cette amélioration et nous voulons raccourcir encore davantage la durée des procédures », a affirmé le 27 juillet un porte-parole du ministère fédéral de l'Intérieur.

Le traitement des demandes est considérablement plus rapide encore pour certains pays d'origine au statut prioritaire. Ainsi, les dossiers des demandeurs du Kosovo sont entre-temps traités dans un délai d'environ deux mois.

Le plan d'action de la Fédération et des Länder porte ses fruits

L'une des raisons de cette amélioration est que le personnel de l'Office fédéral des migrations et des réfugiés a été renforcé. 650 nouveaux postes y ont déjà été pourvus au cours des derniers mois et 1 000 emplois supplémentaires doivent y être créés dans le courant de l'année, d'après un porte-parole du ministère fédéral de l'Intérieur.

Ce renfort de personnel fait partie d'un plan d'action adopté par la Fédération et les Länder lors de leur rencontre le 18 juin, qui prévoit d'accélérer le traitement des demandes d'asile et de réduire les procédures en cours.

Une nouvelle rencontre Fédération-Länder sur le thème de la politique d'asile et de réfugiés est prévue pour septembre.

Participation financière de la Commission européenne

Afin de faciliter l'accueil et l'intégration des migrants ainsi que la mise en œuvre des procédures d'asile, la Commission européenne offre une participation supplémentaire aux coûts financiers dans les 28 États membres. L'Allemagne pourra disposer jusqu'en 2020 d'environ 350 millions d'euros.