« Le président M. Porochenko a accompli une démarche très courageuse en annonçant, vendredi dernier, un cessez-le-feu unilatéral », a déclaré Mme Merkel mercredi au Bundestag.

Fait important : l’abrogation du droit à une intervention de l’armée russe en Ukraine

Le cessez-le-feu est fixé jusqu’à vendredi, a ajouté la chancelière. « Nous avons besoin de progrès substantiels pour pouvoir engager des discussions de long terme », a-t-elle insisté. Il est tout naturel que l’Ukraine « attende de l’Union européenne une réaction si toutes les parties, dont la Russie, n’apportent pas la contribution nécessaire ».

Mme Merkel a également constaté que les premiers pas étaient déjà faits. Elle a fait mention dans ce contexte du président russe, Vladimir Poutine, qui avait demandé la veille au Conseil de la Fédération (le Sénat) de lever l’autorisation d’intervenir militairement en Ukraine, un point qu’elle a dit considérer comme « psychologiquement important ».

Des progrès encore trop lents

Un autre fait important selon la chancelière est « que le président Vladimir Poutine a condamné hier la destruction en vol d’un hélicoptère des forces ukrainiennes » et, dans ce sens, « il importe que des pourparlers soient engagés dans la région concernée ». Néanmoins, Mme Merkel a déploré que les progrès soient jusqu’ici « encore trop lents » et, de surcroît, que trois passages frontaliers aient « pour ainsi été reconquis » par les séparatistes alors que « l’armée ukrainienne se contente d’observer et s’est engagée à ne rien faire ».

Il demeure essentiel que la Russie surveille efficacement la frontière russo-ukrainienne et empêche l’afflux d’armes et de combattants, a complété le porte-parole Steffen Seibert à Berlin. La Russie doit « user de son influence sur les séparatistes de façon visible », a-t-il argué car, en dépit du cessez-le-feu, « l’initiative de paix est menacée » si des soldats ukrainiens continuent d’être victimes d’attaques.

Priorité à une solution diplomatique

Mme Merkel a réaffirmé la position de l’Allemagne : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour progresser dans les heures et les jours à venir. » Reste à savoir comment le président ukrainien jugera la situation quand il sera à Bruxelles vendredi. Après la signature de l’accord d’association UE-Ukraine, il est probable que Petro Porochenko prenne part brièvement au Conseil européen et y expose la situation actuelle dans son pays.

« Nous faisons le maximum pour aider en toutes circonstances car nous sommes d’avis que les solutions diplomatiques priment sur toutes les autres, et je dis bien toutes les autres », a insisté Mme Merkel. D’un autre côté, elle a rappelé que « si rien ne peut y faire, des sanctions pourront être remises à l’ordre du jour, et cette fois des sanctions de la troisième phase ».