Thème principal de la visite de la chancelière à Berne
L'Allemagne et la France se prononcent pour des quotas obligatoires en matière de répartition des réfugiés dans l'UE. C'est ce qu'a affirmé la chancelière fédérale en marge d'entretiens avec la présidente fédérale suisse à Berne. Angela Merkel a loué la bonne gestion par la Suisse du grand nombre de réfugiés.
La chancelière et la présidente fédérale suisse Simonetta Sommaruga ont également discuté de l'OSCE, de l'Ukraine et de la Turquie
Photo : Bundesregierung/Bergmann
Mme Merkel a souligné que l'Allemagne et la Suisse, compte tenu de leur socle de valeurs, étaient absolument d'accord sur la question des réfugiés. S'il est bien entendu que les procédures d'asile doivent être menées conformément à l'état de droit, celles-ci doivent cependant être conclues en un court délai et apporter des éclaircissements.
À ce sujet, l'Allemagne pourrait tout à fait s'inspirer de l'expérience de la Suisse. Angela Merkel a mis en avant la réussite de la Suisse en matière de centres d'enregistrement de réfugiés et dans la répartition entre les différents cantons des personnes reconnues comme demandeurs d'asile.
« Le sujet des réfugiés nous concerne tous »
L'unanimité règne également quant au fait que des quotas obligatoires d'accueil de réfugiés doivent être instaurés dans l'UE. Dans ce contexte, Angela Merkel a fait référence à la position commune de la France et de l'Allemagne sur des quotas obligatoires pour répartir équitablement les réfugiés dans l'UE, position adoptée à l'issue d'un entretien téléphonique avec le président français François Hollande jeudi et qui devrait être à présent transmise aux institutions européennes, comme l'a dit la chancelière. « Le sujet des réfugiés concerne tous les Européens. La Convention de Genève s'applique dans chaque pays de l'UE », a rappelé Mme Merkel.
Il faut réagir avec célérité, justesse et solidarité. L'Allemagne est prête à élaborer une clé de répartition qui ne prendrait pas seulement en compte la démographie mais aussi les possibilités économiques de chaque pays. Angela Merkel a souligné que l'on pouvait apprendre de la procédure suisse concernant la répartition des réfugiés.
Berne, 3 septembre 2015 : La chancelière allemande, Angela Merkel, est accueillie par Simonetta Sommaruga, présidente fédérale de la Confédération suisse, à l’aéroport de Berne-Belp
Les deux responsables politiques se rendent ensuite sur la place de la Collégiale, dans la vieille ville de Berne
La chancelière fédérale est accueillie avec les honneurs militaires. Après les hymnes nationaux, elle passe en revue la formation d’honneur de l’armée suisse
Vue sur l’Aar du haut de la plateforme de la Collégiale
Angela Merkel et Simonetta Sommaruga discutent d’une multitude de sujets d’actualité à la Maison Béatrice von Wattenwyl
Au cœur de leur entretien : la politique d’asile et de réfugiés, mais aussi la situation en Ukraine, en Turquie et en Syrie et les relations entre la Suisse et l’Union européenne
Les entretiens se poursuivent pendant le déjeuner commun
Concernant la problématique des réfugiés, on peut s’inspirer de l’expérience de la Suisse, constate la chancelière allemande au cours de la conférence de presse finale
À la fin de son déplacement en Suisse, la chancelière allemande reçoit le titre de docteur honoris causa de l’Université de Berne
Faire « ce que commandent la morale et le droit »
La chancelière a précisé que l'Allemagne ne faisait ni plus ni moins que ce que commandent la morale et le droit. Les pays de l'UE tels que la Suède, l'Autriche et l'Allemagne ne peuvent cependant être laissés seuls face à cette mission.
La présidente fédérale suisse Simonetta Sommaruga a remercié la chancelière fédérale Angela Merkel à l'issue de leur entretien pour s'être exprimée sans ambages contre la haine, l'incitation à la violence et la xénophobie. Elle a mis en avant les positions concordantes de leurs deux pays ainsi que leurs valeurs communes. Mme Merkel a déclaré que la dignité de l'être humain était une valeur chrétienne profondément ancrée et qu'il était du devoir de tout État d'accorder protection aux personnes en détresse.
La chancelière a saisi l'occasion de sa visite pour remercier à nouveau pour leur travail les nombreux bénévoles qui apportent leur aide, ainsi que la police et les fonctionnaires.
Après s'être entretenue avec la présidente suisse, Mme Merkel a reçu le titre de docteur honoris causa de l'université de Berne. Elle a ensuite tenu un discours et participé à un débat.