Allocution de la chancelière fédérale Angela Merkel à l’occasion de la commémoration du 100ème anniversaire de la Première Guerre mondiale

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Majestés,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Monsieur le Premier ministre, chères et chers collègues,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,

Le 4 août dernier, l’impressionnante commémoration internationale de la Première Guerre mondiale à Liège a montré au monde entier comment la Belgique se souvient : en portant le deuil des victimes et avec respect pour leurs souffrances, dans la mémoire collective de toutes les nations et avec un regard ouvert sur l’avenir. Nous poursuivons aujourd’hui, ensemble, cette commémoration à Nieuport et à Ypres.

Je vous remercie très chaleureusement de cette invitation. C’est un grand honneur pour moi, en tant que chancelière allemande, de m’adresser à vous en ce jour. Après tout ce qui s’est passé, après toutes les souffrances que les Allemands ont infligées aux Belges lors des deux Guerres mondiales et qui ont débuté en 1914 lorsque l’Empire allemand a envahi la Belgique, après tout cela donc, cette invitation ne peut nullement être considérée comme allant de soi.

En août 1914, le gouvernement du Reich et les généraux allemands ne connaissaient qu’une logique militaire sans âme. Soudain, les normes de civilisation n’avaient plus cours. Le nationalisme assombrissait tout jugement.

La Belgique, avec à sa tête le roi Albert 1er, résista. L’inondation de la plaine de l’Yser, qui arrêta l’armée allemande dans sa progression est aujourd’hui encore le symbole de cette résistance. Cet épisode montre également combien la guerre exigea de sacrifices immenses. Les soldats comme les civils en furent les victimes, notamment dans les villes martyres de Belgique.

Avec la première utilisation par l’armée allemande d’armes chimiques lors de la seconde bataille d’Ypres en 1915, un nouveau seuil de cruauté fut dépassé. Ces horreurs de la guerre laissèrent les survivants sans voix, en proie à la peur et au désespoir.

Mesdames, Messieurs, cela s’est passé il y a 100 ans. Alors que nous commémorons ces événements tragiques aujourd’hui dans les champs de Flandre, nous ne pouvons qu’être infiniment reconnaissants pour tout ce qui a changé depuis lors. Après la Seconde Guerre mondiale déclenchée par l’Allemagne, les Belges ont été parmi les tout premiers à tendre la main à leurs voisins allemands en signe de réconciliation. Belges et Allemands ont bâti depuis, pendant plus de six décennies, une amitié sans pareille. J’en remercie tous les Belges du fond du cœur.

C’est une bonne chose que Bruxelles soit aujourd’hui le siège de l’Union européenne. Car elle symbolise la liberté, les valeurs démocratiques et le respect du droit international. Honorer ces acquis de civilisation, les préserver et les défendre aussi partout dans le monde, voilà ce à quoi nous engagent les victimes des terribles guerres. Ce n’est qu’ainsi que nous leur rendons l’hommage qui leur est dû.

Je vous remercie.