20e anniversaire de la mise en circulation de l’euro

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Union économique et monétaire 20e anniversaire de la mise en circulation de l’euro

Depuis le 1er janvier 2002, l’euro circule en Allemagne et dans tous les autres pays de la zone euro. Elle qui comptait à l’origine onze membres a été élargie au fil du temps à 19 États et regroupe actuellement plus de 340 millions de citoyens disposant d’une monnaie commune. Aujourd’hui, l’euro se classe en deuxième position parmi les devises les plus utilisées au monde.

Temps de lecture: 5 min.

Des pièces d’un et deux euros posées sur des billets

80 % des citoyens européens sont favorables à l’euro

Photo : picture alliance/Geisler-Fotopress

L’euro est un signe concret et tangible de la paix en Europe. Adopté comme devise officielle par les 19 pays de la zone euro, il a été mis en circulation il y a exactement 20 ans, le 1er janvier 2002.

De nombreux États membres de l’Union européenne aimeraient passer à la monnaie unique. Ils doivent pour cela remplir les critères d’adhésion à la zone euro. Le désir des États membres de renforcer encore progressivement l’Union économique et monétaire montre que la zone euro continue à se développer constamment, même après 20 ans d’existence.

La cote de popularité de la monnaie unique n’a jamais été aussi forte : 80 % des citoyens européens pensent en effet qu’elle est bénéfique pour l’UE.

La naissance de la monnaie unique européenne

Avant que l’euro ne voie le jour, un long processus de négociation, qui s’est étalé sur plusieurs décennies, a été nécessaire. Celui-ci a commencé dès 1951 avec la fondation de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), qui est encore considérée aujourd’hui comme la première étape de la création de l’Union européenne et donc de l’Union monétaire. La CECA rassemble l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas, qui se sont mis d’accord pour mettre en place un marché supranational réglementé pour l’acier et le charbon.

Le succès de la CECA est si grand que les États décident d’y intégrer de nouveaux secteurs économiques. En 1957 naissent ainsi la Communauté économique européenne (CEE) et la Communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA ou Euratom).

En 1979, le Système monétaire européen (SME) est créé. Il permet de stabiliser efficacement les cours des différentes monnaies européennes. L’Europe s’achemine à pas toujours plus grands vers une monnaie commune. Les idées qui serviront à la création de l’euro sont présentées dès 1989 dans le « rapport Delors ». Un premier projet est mis en œuvre un an plus tard, avec la libération complète des mouvements de capitaux entre États membres.

L’euro comme moyen de paiement

En 1993, le traité de Maastricht institue définitivement l’Union économique et monétaire (UEM). Des règles sont établies, que les États signataires doivent respecter pour pouvoir introduire la monnaie unique. Le nom « euro » est choisi par les États en 1995 à Madrid, lors d’une réunion du Conseil européen.

Le 1er janvier 1999, le coup d’envoi de la monnaie unique est donné dans onze pays de l’UE. À partir ce moment-là, l’euro est la seule devise acceptée sur les marchés financiers et pour les paiements électroniques en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en Finlande, en France, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas et au Portugal. Trois ans plus tard, les pièces et les billets entrent en circulation.

En raison du grand succès de la devise, plusieurs États rejoignent la zone euro au cours des années suivantes.

Une carte de l’Europe mettant en évidence les pays de la zone euro et les pays candidats à l’adhésion (Pour plus d’informations, une description détaillée est disponible sous l’image.)

19 pays de l’Union européenne ont adopté l’euro

Le graphique, intitulé « La zone euro en 2022 », est une carte de l’Europe. Les pays de la zone euro apparaissent en bleu (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie, Slovénie). Les pays candidats à l’adhésion à la zone euro apparaissent en orange (Bulgarie, Croatie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Suède, Tchéquie). À côté de la carte figure une pièce d’un euro.

Photo : Bundesregierung

Pays ayant adopté l’euro : Autriche (1), Belgique (2), Chypre (3), Estonie (4), Finlande (5), France (6), Allemagne (7), Grèce (8), Irlande (9), Italie (10), Lettonie (11), Lituanie (12), Luxembourg (13), Malte (14), Pays-Bas (15), Portugal (16), Slovaquie (17), Slovénie (18), Espagne (19). Pays candidats : Bulgarie (20), Croatie (21), Tchéquie (22), Hongrie (23), Pologne (24), Roumanie (25), Suède (26)

Deuxième monnaie mondiale

La réussite de l’euro se manifeste par sa stabilité à long terme. Jusqu’en 2020, son taux d’inflation moyen s’élevait à 1,7 %. À titre de comparaison, dix ans avant l’introduction de l’euro, le taux d’inflation allemand se portait à 2,2 %. Les chiffres définitifs pour 2021, année marquée par la Covid-19, ne sont pas encore connus, mais en raison de la conjoncture exceptionnelle, un taux moyen de 2,6 % est attendu. C’est une conséquence de la pandémie, qui a en effet provoqué des pénuries de matériel, d’équipements et de main-d’œuvre ainsi qu’une hausse considérable du prix de l’énergie. Lorsque les répercussions de la crise seront surmontées, on estime que l’inflation devrait redescendre à 1,8 % à partir de 2023.

Par ailleurs, l’euro est la deuxième monnaie mondiale. Il représente 39 % des transactions financières internationales, et est ainsi presque au même niveau que le dollar (40 %).

L’euro fort, un atout pour l’Allemagne

L’absence de frais de change et de fluctuations des taux entre les pays ayant l’euro comme monnaie est également un avantage. En tant que nation exportatrice, l’Allemagne en profite tout particulièrement : 40 % de ses exportations sont destinées à la zone euro.

Les entreprises bénéficient aussi de la monnaie unique, qui leur permet de réduire leurs coûts et donc de conserver ou de créer des emplois. Il est également plus simple pour elles de s’agrandir, ce qui se traduit par un plus grand choix de produits et des prix moins élevés pour les consommateurs.

Grâce à la monnaie unique, les 340 millions de citoyens de la zone euro peuvent économiser et investir plus aisément. L’euro facilite en outre les voyages, les achats et le commerce.

Une monnaie qui permet de surmonter les crises

La capacité de l’euro à surmonter les crises témoigne également de son succès. Au sein de la zone euro, Chypre, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne ont été particulièrement touchés par la crise économique et financière mondiale de 2008. Les institutions européennes ont alors pris des mesures pour apporter un soutien financier à ces pays et ainsi continuer à renforcer durablement l’UEM.

La réaction rapide de l’UE et de ses institutions, notamment la Banque centrale européenne (BCE) ont permis de redescendre légèrement en dessous de la barre des 2 % d’inflation dans l’ensemble de la zone euro.

En décembre 2020, les chefs d’État et de gouvernement de tous les États membres de l’Union européenne, le Parlement européen et la Commission européenne sont convenus d’un plan de relance pour atténuer les répercussions de la pandémie de Covid-19 sur l’économie et la société. Au total, 2 018 milliards d’euros ont été débloqués dans le cadre du budget européen à long terme et de l’instrument temporaire « NextGenerationEU » pour construire une Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente.

Cela montre que même dans les situations difficiles, l’euro contribue à la réussite de la coopération dans l’ensemble de l’Union européenne.

Dans un article commun, les membres de l’Eurogroupe ont fait une rétrospective sur les 20 ans de l’euro et exposent des priorités pour l’avenir de la monnaie unique. L’article a été notamment signé par le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner.