Mobilisation pour les migrants

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Crise des réfugiés en Méditerranée Mobilisation pour les migrants

La chancelière fédérale Angela Merkel a insisté sur les efforts déployés par l’Allemagne pour fournir une aide humanitaire en Méditerranée.

Temps de lecture: 4 min.

La frégate Hessen a recueilli d'autres personnes en situation de détresse

La frégate Hessen a déjà recueilli plus de 700 naufragés

Photo : Bundeswehr/Jonack

Lorsqu’il s’agit de sauver des migrants en situation de détresse en mer, son pays y prend part, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que la lutte contre les trafiquants d’êtres humains ne pouvait toutefois se faire que sur la base du droit international.

Lors d’une conférence de presse commune qui s’est tenue à l’issue du Dialogue de Petersberg, la chancelière allemande et le président français ont abordé la question de l'actuelle politique migratoire et des réfugiés. À propos des dernières propositions de la Commission européenne en matière de réfugiés et d’asile, Mme Merkel a souligné la position concertée entre les deux pays.

Les efforts humanitaires entrepris en Méditerranée ont été renforcés. L’Allemagne participe aux opérations de sauvetage de réfugiés en mer, a rappelé la chancelière. Et s’il est incontestablement nécessaire de lutter contre les trafiquants d’êtres humains, « cela ne peut se faire que sur la base du droit international ». Mme Merkel a poursuivi en disant que « nous avons besoin d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies », et donc qu’on est encore loin d’avoir trouvé une solution.

Lutter contre les causes de la fuite

La chancelière a réitéré la nécessité de lutter contre les raisons qui poussent massivement hommes, femmes et enfants à fuir leur pays pour tenter de gagner l’Europe. À ce sujet, elle a mentionné la rencontre prévue prochainement avec l’Union africaine. « Nous serons ensemble très engagés ici », a-t-elle promis. Après les élections au Royaume-Uni, des entretiens seront menés avec les partenaires britanniques. Angela Merkel a annoncé dans ce contexte une étroite concertation franco-allemande, de même que concernant les propositions de la Commission en matière de réfugiés et d'asile. « Sur ce point, nos deux ministres de l’Intérieur se chargeront d’élaborer des conceptions communes », a-t-elle communiqué.

« Nous sommes bien d’accord que Dublin ne suffit pas vu les nécessités auxquelles nous devons faire face », a-t-elle constaté, avant d’ajouter que de nombreux détails restaient néanmoins à régler.

Le règlement Dublin permet de désigner le pays responsable de l’examen d’une demande d’asile. Il est ainsi garanti que chaque dossier n’est examiné sur le fond que par un seul État membre.

Les ministres de l’UE débattent du sauvetage en mer

Les ministres européens des Affaires étrangères et de la Défense s’étaient réunis la veille (mardi 18 mai) à Bruxelles pour parler de la crise des réfugiés, et plus particulièrement du renforcement du sauvetage en mer. La lutte contre les filières de passeurs avait également été abordée.

Les participants avaient discuté d’une mission de l’Union européenne relevant de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Cette mission comporterait plusieurs phases, dont la première consisterait à dresser un tableau plus précis de la situation en Méditerranée.

Cadre juridique de la mission

Une mission de ce genre exige un certain cadre juridique. Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a déclaré à ce propos qu’il y avait encore beaucoup d’aspects à régler, tant sur le plan juridique que d’un point de vue pratique. Il convient avant tout que l’ONU adopte une résolution en ce sens, ce à quoi elle travaille « dur » actuellement. « Une chose est décisive pour nous : que les grands membres permanents du Conseil de sécurité n’usent pas de leur droit de veto », a-t-il déclaré.

L’essentiel est de sauver des vies humaines

« Nous devons sauver des gens de la noyade », a insisté M. Steinmeier, ce que l’Allemagne fait déjà depuis deux semaines, a-t-il précisé. Le gouvernement fédéral a envoyé deux navires de la Bundeswehr en Méditerranée. La marine allemande a recueilli jusqu’ici plus de 700 naufragés au cours de cinq opérations de sauvetage. Les migrants ont été remis aux autorités italiennes. Ils ont débarqué à Reggio Calabria, dans le sud de l’Italie, et à Pozzallo en Sicile.

La frégate Hessen est actuellement en mission dans la zone maritime située au nord des côtes libyennes. Le ravitailleur Berlin se trouve quant à lui à quai dans le port de Tarente mais ne devrait pas tarder à reprendre la mer.

Les bateaux abandonnés, un risque pour la navigation

Lors des opérations de sauvetage en mer, les embarcations abandonnées ont elles aussi été coulées. Il s’agissait de cinq canots pneumatiques et d’un bateau en bois. Cette destruction est nécessaire par mesure de sécurité nautique, les bateaux abandonnés représentant un danger pour la navigation. En effet, compte tenu de leur taille et du fait qu’ils ne sont pas éclairés, il est impossible de les voir de nuit, même par beau temps. Une collision d’un bateau de sauvetage avec l’un de ces bateaux abandonnés peut donc causer des dégâts au niveau du gouvernail ou du moteur.

Lors d’un sauvetage en mer, il est par ailleurs important de pouvoir détecter et atteindre rapidement les bateaux surchargés de migrants. Or, si l’on effectue une reconnaissance aérienne ou si l’on se trouve à une grande distance, il est impossible de savoir si des passagers se trouvent à bord d’un bateau. Toute perte de temps peut coûter de précieuses vies humaines.