Des efforts supplémentaires s’imposent, selon Angela Merkel

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Conflit ukrainien Des efforts supplémentaires s’imposent, selon Angela Merkel

Les combats doivent cesser durablement dans l’est de l’Ukraine et ce, le plus rapidement possible. La chancelière fédérale Angela Merkel et le président russe Vladimir Poutine se sont accordés sur ce point au cours d’un entretien téléphonique.

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Ils ont également affirmé que de nouveaux efforts visant le renforcement du cessez-le-feu devaient être déployés.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’est aujourd’hui à nouveau entretenue avec le président russe Vladimir Poutine. Une fois de plus, l’entretien a porté principalement sur la situation dans l’est de l’Ukraine et la poursuite de la mise en œuvre des accords de Minsk.

Mettre fin aux combats de manière durable

Au cours des derniers jours, les combats ont, encore une fois, fait de nombreuses victimes dans la région du Donbass, dans l’est de l’Ukraine. Face à cette récente escalade de la violence, les deux interlocuteurs ont exprimé l’espoir de voir bientôt cesser complètement et durablement les opérations de combat. La chancelière fédérale a appelé le président russe à agir en ce sens auprès des séparatistes.

Les deux dirigeants ont salué les efforts déployés dans le cadre de la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui ont fortement contribué à l’amélioration de la situation humanitaire.

La chancelière fédérale et le président russe étaient d’avis que des efforts supplémentaires devaient être déployés afin de renforcer le cessez-le-feu. À cette fin, Mme Merkel et M. Poutine ont demandé à leurs ministres des affaires étrangères ainsi que leurs conseillers de rester en contact étroit.

Depuis une semaine, de durs affrontements ont lieu à nouveau dans l’est de l’Ukraine, faisant de nombreuses victimes. La situation de la population, notamment dans la localité d’Avdiivka, a été par moments catastrophique. Près de 20 000 personnes sont restées sans électricité et sans eau pendant plusieurs jours par -15° C.

La Russie porte la principale responsabilité

Lundi, lors de la conférence de presse gouvernementale, le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, s’est félicité que les combats aient diminué pendant le week-end dans l’est de l’Ukraine. Les lignes électriques ont pu être réparées à Avdiivka, a-t-il précisé.
Considérant les grandes souffrances de la population d’Avdiivka, il est particulièrement important, « que les combats cessent de manière durable afin de permettre précisément ce genre de travaux de remise en état des infrastructures endommagées, notamment celles permettant l’approvisionnement en eau ».

M. Seibert a dit vouloir rappeler dans ce contexte que « les séparatistes massivement soutenus par la Russie jusqu’à aujourd’hui port[aient] la principale responsabilité du conflit qui se déroule dans l’est de l’Ukraine, une région qui continue de faire partie intégrante du territoire ukrainien ».

Nécessité d’une surveillance par l’OSCE

Le gouvernement fédéral a remercié les observateurs de l’OSCE sur place pour leur travail périlleux. « Ils sont mobilisés 24 heures sur 24 et ils ont fortement contribué à ce que des trêves locales puissent être négociées et respectées », a affirmé M. Seibert. D’où l’exigence, déjà maintes fois formulée, « que les observateurs de l’OSCE doivent continuer à se voir garantir un accès sûr et sans entraves aux zones de combat ».

Le conflit se concentre sur les villes d’Avdiivka, située sur le territoire contrôlé par l’armée ukrainienne, et d’Iasinouvata, contrôlée par les séparatistes. Les observateurs de l’OSCE ont comptabilisé le week-end dernier 8 600 violations du cessez-le-feu autour de ces deux villes.

Les armes lourdes non autorisées

Lors de la conférence de presse gouvernementale du mercredi 1er février, Steffen Seibert avait réaffirmé « que le gouvernement fédéral [condamnait] expressément cette dernière escalade dans l’Est ukrainien ».

Les deux parties au conflit sont « appelées à respecter de toute urgence le cessez-le-feu convenu et à cesser de se provoquer mutuellement », a-t-il poursuivi. Le gouvernement fédéral condamne en particulier l’utilisation d’armes lourdes. Conformément aux accords de Minsk, ces dernières ne devraient même pas être déployées aux abords de la ligne de contact, a-t-il rappelé.

C’est pourquoi le porte-parole avait appelé, au nom du gouvernement fédéral, à l’instauration d’une « trêve humanitaire immédiate ». Cet appel s’adressait explicitement à toutes les parties au conflit.

Lors de sa visite à Berlin le lundi 30 janvier, le président ukrainien Petro Porochenko avait informé Mme Merkel que les séparatistes tiraient depuis les quartiers d’habitation de Donetsk et Iasinouvata à l’arme lourde sur les positions ukrainiennes, précisant que ces tirs avaient déjà fait plusieurs morts.

Les sanctions maintenues

Le gouvernement fédéral et ses partenaires européens et transatlantiques demeurent persuadés « que la levée des sanctions dépend de la mise en œuvre complète des accords de Minsk », a souligné le porte-parole allemand. Il a ajouté : « Notre travail intensif, en format Normandie - c’est-à-dire avec la France, l’Ukraine et la Russie -, consiste à progresser vers la réalisation des accords convenus. »

M. Seibert a concédé que ces avancées n’étaient « absolument pas satisfaisantes » car l’on ne peut toujours pas parler d’un cessez-le-feu durable, avant de conclure : « Néanmoins, nous ne cesserons d’exiger ces avancées et d’œuvrer en ce sens, et ce, bien entendu avec les deux partenaires. »