La chancelière fédérale a salué le président ukrainien dont c’était la dixième visite à Berlin. Elle a rappelé à cette occasion l’ouverture des relations diplomatiques entre les deux pays en 1992, en se félicitant de l’étroite amitié qui s’en est suivie.

Soutenir l’Ukraine par les paroles et les actes

En particulier pendant les deux ans et demi qui se sont écoulés depuis le début du conflit dans l’est de l’Ukraine, cette amitié « a largement fait ses preuves », a souligné Mme Merkel. L’Allemagne, a-t-elle assuré, souhaite continuer à « soutenir l’Ukraine par les paroles et les actes ».

L’Allemagne et l’Ukraine entretiennent des relations diplomatiques depuis le 17 janvier 1992, soit 25 ans. Après l’effondrement de l’U.R.S.S., l’ancienne République soviétique avait recouvré son indépendance le 24 août 1991.

Poursuivre un processus de paix difficile

La poursuite du processus de paix et le niveau actuel de la mise en œuvre des accords de Minsk ont dominé cette fois encore l’entretien des deux responsables. « Nous venons tout juste d’apprendre ces dernières heures que le cessez-le-feu n’est pas observé », a déploré la chancelière allemande. D’autres soldats ont perdu la vie, ce qui porte à plus de 10 000 le nombre de morts depuis le début du conflit.

Le long de la ligne de contact avec les zones contrôlées par les séparatistes prorusses, la situation sécuritaire reste « inquiétante ». Il est donc essentiel de tout faire pour aller de l’'avant, dans le respect des accords de Minsk, « même si cela s’avère très difficile », a poursuivi la chancelière.

Seul le format Normandie peut amener la stabilité

Seules des négociations en format Normandie avec la France peuvent permettre d’instaurer la paix, l’intégrité territoriale en Ukraine et une situation politique stable. C’est le chemin à prendre, a affirmé Mme Merkel, « même si ce chemin est difficile ».

Format Normandie
Le gouvernement fédéral et le président Petro Porochenko unissent leurs efforts depuis plus de deux ans pour parvenir à une solution pacifique du conflit dans l’est de l'Ukraine. Le 12 février 2015, la chancelière allemande, Petro Porochenko, François Hollande et Vladimir Poutine avaient négocié les accords de Minsk. Depuis, des négociations sont menées à différents niveaux en « format Normandie » ou « N4 » - du nom de la première rencontre de ce type le 6 juin 2014. Ces négociations portent sur la mise en œuvre concrète de l’ensemble des mesures de Minsk, en priorité le cessez-le-feu, le retrait des troupes et les réformes politiques. Lors de leur dernière réunion au sommet le 19 octobre, à Berlin, les participants ont adopté une « feuille de route » concrète.

La chancelière salue les réformes économiques

« Nous parlerons aussi aujourd’hui bien entendu de la situation économique en Ukraine », a poursuivi Mme Merkel. Elle a expressément salué la politique de réformes du gouvernement ukrainien dans cette situation précaire. L’Ukraine doit appliquer un « programme difficile du FMI » et elle a jusqu’ici « franchi toutes les étapes », s’est réjouie la chancelière. L’Allemagne, a-t-elle ajouté, fournit en ce sens une assistance-conseil afin d’aider à la poursuite de la restructuration économique de toute l’Ukraine.

Tant Mme Merkel que M. Porochenko se sont félicités de l’amélioration des données économiques « après une période réellement ardue et de sévères réformes ». 1 200 entreprises avec participation de capitaux allemands opèrent ainsi actuellement en Ukraine. Par ailleurs, une chambre de commerce et d’industrie allemande a ouvert ses portes dans le pays, a rappelé la chancelière. « Nos exportations vers l’Ukraine ont augmenté de près de 17 % au cours des trois premiers trimestres 2016, a conclu avec satisfaction Mme Merkel.

Entretiens avec MM. Gabriel et Lammert

Après leur entretien à la Chancellerie fédérale, Angela Merkel et Petro Porochenko se sont rendus ensemble sur la Breitscheidplatz. Un ressortissant ukrainien avait perdu la vie le 19 décembre sur le marché de Noël lors d’un attentat terroriste.

Le président ukrainien a également eu un entretien l’après-midi au ministère fédéral des Affaires étrangères avec Sigmar Gabriel, le nouveau chef de la diplomatie allemande. Dans la matinée, il avait déjà rencontré le président du Bundestag Norbert Lammert.