Ces dernières années, on a trop laissé traîner les choses, a déclaré Olaf Scholz lorsqu’il est intervenu devant le Bundestag au cours du débat général sur le budget. « Les citoyennes et les citoyens en ont assez de cet immobilisme et moi aussi », a-t-il martelé. 

Appel à l’unité

Le chancelier estime que pour pouvoir relever les défis, il nous faut fournir « un effort national ». C’est pourquoi il a appelé dans son discours tous les acteurs au niveau de la Fédération, des Länder et des communes à se réunir dans un pacte pour l’Allemagne qui rendra le pays plus rapide, plus moderne et plus sûr. Les responsables politiques se doivent de rassembler leurs forces et de s’atteler ensemble à la tâche. « Nous posons aujourd’hui la pierre angulaire de la prospérité et de la stabilité de notre pays pour les dix, vingt, trente prochaines années », a souligné M. Scholz.

Le pacte pour l’Allemagne intervient là où les citoyennes et les citoyens sont le plus en demande d’avancées, c’est-à-dire dans les domaines suivants :
- l’approvisionnement en énergie, qui doit être propre, sûr et abordable
- la construction de nouveaux logements
- la modernisation et la numérisation des infrastructures
- la compétitivité des entreprises
- une administration numérique rapide et performante.

Pour plus d’informations concernant le pacte pour l’Allemagne, veuillez consulter le site (en allemand) Deutschland-Pakt.

Des milliards d’investissements

Nul ne peut être satisfait de voir l’économie stagner, « mais seules des réponses structurelles peuvent résoudre les problèmes structurels », a fait remarquer le chancelier. D’où la nécessité d’accélérer la construction et la planification. 54 milliards d’euros sont prévus pour la rénovation du rail, l’édification de nouveaux ponts, l’Internet à haut débit, des bornes de recharge pour véhicules électriques, la construction de logements sociaux et une économie climatiquement neutre. 58 milliards d’euros issus du Fonds pour le climat et la transformation sont dédiés à l’économie de l’hydrogène et à l’industrie des semi-conducteurs, à l’énergie propre, à la mobilité verte, aux infrastructures numériques et à la rénovation de bâtiments. Plus de 110 milliards d’euros au total sont ainsi consacrés à la protection du climat et à la modernisation de l’économie.

« Les investissements des entreprises internationales en Allemagne dépassent 80 milliards d’euros. Ils portent sur des secteurs d’avenir tels que les biotechnologies et la fabrication de batteries, les écotechnologies, l’acier neutre en carbone et l’intelligence artificielle. L’Allemagne est en train de devenir le site européen des semi-conducteurs, s’est félicité le chancelier, ajoutant que la prospérité du pays était très étroitement liée à l’Union européenne. Selon lui, toute demande de mise en place de nouvelles barrières aux frontières entre les États membres, de démantèlement de l’Union européenne et de coupes radicales dans l’État social ne vise qu’à anéantir délibérément la prospérité.

L’économie ne peut se passer totalement de main-d’œuvre étrangère. Il faut donc appliquer rigoureusement la loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés, a poursuivi le chancelier. Les visas doivent être délivrés plus rapidement. La lutte contre l’immigration irrégulière demeure néanmoins importante. Les procédures de retour doivent être accélérées. 

Des finances solides

La compensation de la progression à froid a permis à 48 millions de contribuables de disposer de revenus nets plus importants par rapport à leurs revenus bruts. L’augmentation des allocations familiales signifie par exemple pour une famille avec deux enfants à charge plus de 700 euros de plus par an, et jusqu’à 500 euros pour le complément familial. Au 1^er juillet, les retraites n’ont jamais autant augmenté depuis des décennies. Plus de 30 ans après la réunification, l’alignement des retraites à l’est sur le niveau des retraites à l’ouest est enfin achevé.

L’Allemagne a surmonté la pandémie, réagi avec détermination à l’attaque menée par la Russie contre l’Ukraine et réussi en l’espace de quelques mois à se libérer de sa dépendance à l’énergie russe. « Nous progressons vers l’objectif qui consiste à donner à notre pays toutes les chances de ne pas avoir déjà vu ses meilleurs jours mais de les avoir devant lui », a affirmé le chancelier, estimant que la cohésion sociale est la condition essentielle pour que tout le monde puisse être associé à ce chemin vers l’avenir de notre pays. « Après trois années de crises exceptionnelles, le budget fédéral 2024 indique un retour à la normale et à un État aux finances solides », a conclu M. Scholz.