Léger rapprochement des parties au conflit

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Sommet à Paris sur l'est de l'Ukraine Léger rapprochement des parties au conflit

Bien que le calendrier initial n'ait pu être respecté, la chancelière fédérale voit malgré tout des progrès dans le processus de mise en œuvre des accords de Minsk. À Paris, il a été convenu de nouvelles étapes vers une stabilisation de la situation dans l'est de l'Ukraine.

La chancelière fédérale Angela Merkel s'entretient avec les présidents français, russe et ukrainien

Angela Merkel s'entretient avec les présidents français, russe et ukrainien de la mise en œuvre des accords de Minsk

Photo : Bundesregierung/Denzel

La chancelière fédérale Angela Merkel a rencontré à Paris les présidents français, russe et ukrainien. C'est au format dit « Normandie » qu'ils ont délibéré de la situation dans l'est de l'Ukraine et de l'application des accords de Minsk.

Mme Merkel : les deux parties ont fait un pas l'une vers l'autre

Cette rencontre a été pour la chancelière fédérale Angela Merkel et le président François Hollande l'occasion d'évaluer, entre les présidents Vladimir Poutine et Petro Porochenko, de nouvelles possibilités de stabilisation de la situation en matière de sécurité dans l'est de l'Ukraine.

« Les deux parties ont fait un vrai pas l'une vers l'autre », a déclaré Angela Merkel à l'issue des entretiens qui ont duré près de quatre heures. « Nous nous sommes réunis ici cet après-midi pour nous entretenir dans une phase nettement plus calme concernant les affrontements militaires. » Le cessez-le-feu négocié dans les accords de Minsk est largement respecté depuis le 1er septembre. Ce sommet intervient toutefois à un moment critique, car des dates importantes du calendrier politique se profilent dans l'est de l'Ukraine.

Selon Mme Merkel, il résulte de cette rencontre « que le président russe s'est lui aussi engagé à faire en sorte que les conditions nécessaires soient à présent réunies très rapidement au sein du groupe de travail politique du Groupe de contact trilatéral, afin que les élections puissent avoir lieu conformément à ce qui a été convenu à Minsk ».

Mme Merkel estime cependant que le calendrier prévu dans les accords de Minsk ne pourra être respecté. « Je crois que nous avons atteint aujourd'hui ce qu'il y avait à atteindre. Si nous pouvons poursuivre le processus de cette manière, alors il y a un espoir que les étapes soient quand même franchies, même avec un peu de retard sur ce qui avait été initialement prévu par l'ensemble de mesures de Minsk. » La chancelière a ajouté que cela représenterait encore beaucoup de travail et un processus lourd. « Je ne peux pas non plus dire si nous connaîtrons des revers après la journée d'aujourd'hui. Mais dans l'ensemble, il ressort quelque chose de positif du fait que nous ayons pu nous entretenir de cette manière et discuter de façon intensive et très détaillée. »

Mise en œuvre des accords de Minsk

Lors de sa conférence de presse conjointe avec la chancelière fédérale, le président François Hollande a expliqué que quatre aspects avaient été au cœur des entretiens. En ce qui concerne la sécurité, il a ainsi déclaré : « Nous avons voulu nous assurer que le retrait des armes légères, qui avait été approuvé par un accord il y a quelques jours, puisse commencer dès demain matin à minuit ». L'OSCE doit « avoir un accès, libre et sûr, sur l'ensemble du territoire ukrainien jusqu'à l'accès même à la frontière », afin de contrôler l'application des mesures.

Le processus politique a lui aussi été abordé entre Mme Merkel, M. Hollande, M. Porochenko et M. Poutine. Mme Merkel a affirmé que le président russe s'était engagé à faire en sorte que les élections prévues aient lieu dans le respect du droit ukrainien. L'amnistie qui doit être accordée à tous les candidats se présentant aux élections dans l'est de l'Ukraine a elle aussi été débattue. Un accord a été trouvé quant au fait qu'un statut spécial provisoire devrait être attribué dans un premier temps aux régions de l'est de l'Ukraine à partir d'une échéance électorale qui reste à définir, a poursuivi le président français.

La situation humanitaire a également été abordée par les quatre chefs d'État. « Nous avons décidé que les points de passage seraient multipliés, qu'il y aurait une ouverture aux organisations humanitaires, Croix Rouge, Médecins Sans Frontières... et que le processus de l'échange des prisonniers devrait se poursuivre à un rythme accéléré », a déclaré François Hollande.

Sur le plan économique, Mme Merkel et MM. Hollande, Poutine et Porochenko ont aussi parlé de l'approvisionnement en gaz de l'Ukraine par la Russie. Un accord à ce sujet est déjà paraphé et doit à présent être exécuté, selon François Hollande. Sur ce point, les quatre interlocuteurs ont convenu d'une rencontre entre leurs ministres des Affaires étrangères début novembre afin de faire le point sur ce processus.

Le 6 juin 2014, la chancelière fédérale Angela Merkel avait rencontré en Normandie Vladimir Poutine, Petro Porochenko et François Hollande en marge des commémorations de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agissait de la première rencontre entre les chefs d'État russe et ukrainien depuis le début de la crise. Depuis lors, les rencontres impliquant des participants des quatre pays sont dites en format Normandie.