Réunion de la chancelière fédérale avec les cheffes et chefs de gouvernement des Länder

  • Page d'accueil
  • Archives

  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

LA CHANCELIÈRE FÉDÉRALE : Mesdames, Messieurs, nous avons eu des discussions approfondies et intenses. Vous savez que nous avons décidé le 28 octobre 2020 de vastes restrictions dans plusieurs domaines de la vie publique qui devaient s’appliquer jusque fin novembre. Aujourd’hui, nous avons donc dressé un bilan intermédiaire pour voir ce que nous devons changer, où nous en sommes et quelles recommandations formuler.


Nous avons constaté ensemble que les décisions d’octobre et peut-être même aussi les jours qui les ont précédées ne nous ont pas encore permis de renverser la tendance, mais nous avons cependant pu rompre la dynamique des nouvelles infections. Ces derniers jours, le nombre d’infections est resté constant, mais nous sommes encore loin d’un taux d’incidence hebdomadaire de 50 cas positifs pour 100 000 habitants, qui permettrait aux offices de santé publique d’être de nouveau en mesure de tracer les cas contacts.


Nous tenons néanmoins à exprimer toute notre reconnaissance à la population pour nous avoir permis dans un premier temps de franchir cette étape. En effet, lorsque nous avons décidé de ces restrictions, nous étions en train de vivre une forte croissance exponentielle du nombre de cas. Nous aimerions également demander à la population et même exiger d’elle de continuer de respecter ces règles, car les restrictions de contact constituent la clé du succès, et nous en avons encore besoin davantage. Nous devons réduire encore nos contacts pour que nous puissions atteindre nos objectifs.


Nous nous étions entendus sur le fait qu’aujourd’hui, nous ne pouvions pas encore dire de manière définitive ce que signifie l’évolution du nombre de cas pour fin novembre. Par conséquent, il y aura une autre conférence des ministres-présidents des Länder avec le gouvernement fédéral et la chancelière fédérale le 25 novembre. Dans le cadre de celle-ci, nous voulons non seulement décider des prochaines étapes après le 30 novembre, mais aussi donner des perspectives pour le début de l’année prochaine et pour l’ensemble de la période hivernale afin que nous puissions, dans la mesure du possible, apporter ne serait-ce qu’un peu de prévisibilité dans la situation liée à la pandémie de Covid-19. C’est cette prévisibilité que nous visons. On ne peut certes pas la prévoir à cent pour cent, mais nous voulons dans toute la mesure du possible offrir une sécurité de planification à la population, y compris au-delà de la période de Noël et de fin d’année. De nombreux problèmes de taille se posent dans ce contexte.


Dans notre décision, nous avons encore une fois précisé – et cela correspond également à ce que sont en train d’adopter le Bundestag allemand et le Bundesrat dans la troisième loi relative à la protection de la population – les principes qui guidaient nos actes, toujours en nous basant sur le nombre d’infections et le taux d’incidence, mais naturellement aussi en tenant compte d’autres indicateurs. Comme vous le savez, le taux de reproduction effectif et le temps de doublement du nombre de cas jouent un rôle important. Toutefois, nous étions d’accord sur le fait que le taux d’occupation des lits en réanimation était un indicateur tardif qui ne permettait plus de mettre fin à l’augmentation du nombre de cas. C’est la raison pour laquelle nous devons agir en amont. Tous ces principes, qui se reflètent également dans l’article 28 a de la troisième loi relative à la protection de la population, sont exposés encore une fois dans cette décision.


Nous avons ensuite échangé nos avis sur divers thèmes. Il faut souligner que dans leur majorité écrasante, les Länder n’ont pas voulu procéder à des changements juridiques intermédiaires maintenant, à presque une semaine de la prochaine conférence lors de laquelle de tels changements seront certainement décidés. Nos points de vue ont quelque peu divergé sur cette question. J’aurais pu m’imaginer prendre dès aujourd’hui des décisions en matière de contacts, décisions qui auraient également été mises en œuvre par une législation, ce qui nous aurait permis de gagner du temps. Mais la majorité des Länder était d’avis que nous devrions faire cela à l’issue de la réunion mercredi prochain, faisant donc pour ainsi dire d’une pierre deux coups.


Nous avons cependant souligné encore une fois quel était l’enjeu, et avons ainsi appelé la population à observer certaines règles. Il s’agit, d’une part, d’appliquer cet hiver, pendant la pandémie, des mesures de précaution particulières en cas d’infections respiratoires autres que la Covid-19. L’Institut Robert Koch a formulé des propositions à ce sujet : quand on a des symptômes, il faut consulter son médecin, rentrer directement chez soi et rester chez soi jusqu’à la disparition de ces symptômes si le médecin le recommande. Pourquoi évoquer cela ? Pendant la période hivernale, il y a chaque semaine un très grand nombre de personnes – au moins un million – qui ont des symptômes de rhume pouvant être confondus avec ceux de la Covid-19. Du moins c’était le cas les années antérieures et nous verrons si cela est le cas cet hiver, si tout le monde porte un masque  – peut-être qu’il y en aura moins. Nous devons donc faire preuve de prudence pour éviter que les gens ayant des symptômes pouvant être liés à la Covid-19 ne contaminent d’autres personnes. Dans ce cas, le médecin décide si un test de dépistage est nécessaire. À mon avis, c’est important.


Pour le reste, il convient de renoncer à tout contact non indispensable ; nous thématisons d’ailleurs cela encore une fois en détail. Chaque contact qui n’a pas lieu est un point positif pour la lutte contre la pandémie. Cela signifie que le nombre de contacts doit être limité au strict nécessaire.


Nous insistons donc encore là-dessus : nous devons entièrement renoncer aux fêtes privées. Les rencontres privées entre amis, membres de la famille et connaissances doivent se limiter à un seul autre foyer fixe, c’est-à-dire toujours le même. Cela inclut également les enfants et les jeunes dans les familles. Nous le répétons et le réaffirmons : il convient également de renoncer aux activités de loisirs et aux visites dans les espaces ouverts au public, ainsi qu’aux voyages privés non essentiels et aux excursions journalières touristiques. Il faut éviter les séjours non essentiels dans des pièces fermées fréquentées par le public ainsi que les déplacements non essentiels en transports en commun. Les visites de personnes âgées et vulnérables ne devraient être effectuées que si les personnes ne présentent vraiment aucun symptôme et n’ont pas été exposées à un risque particulier les jours précédents.


En outre, nous avons réitéré notre stratégie en matière de clusters, car l’évolution des courbes d’infection diffère d’une région à l’autre en Allemagne. Des Länder comme le Mecklembourg-Poméranie occidentale, le Schleswig-Holstein ou la Saxe-Anhalt connaissent une diminution nette du nombre de cas depuis quelques jours, tandis que d’autres comptent beaucoup plus de cas. Par conséquent, les mesures que nous avons tous prises sont souvent insuffisantes pour les clusters. Il nous faut donc aller plus loin. Et c’est un souhait qui a été expressément formulé. En effet, il n’est pas dans notre intérêt d’avoir un taux d’incidence de 20 dans certains Länder si ce taux continue d’être nettement supérieur à 50 dans d’autres. Notre objectif est que nous parvenions vraiment à un taux d’incidence qui soit inférieur à 50.


Nous avons discuté de la question des écoles et des structures d’accueil pour enfants. Nous remercions pour commencer tous ceux et celles qui ont contribué à ce que notre principe politique soit efficace : nous voulons en effet que les écoles et les crèches restent ouvertes et nous voulons que soit assuré le bon fonctionnement des écoles, des crèches et des jardins d’enfants. Nous disons également merci à tous ceux et celles qui s’investissent dans le domaine scolaire et préscolaire pour le travail accompli. Nous savons aussi que les Länder se préoccupent chaque jour du fonctionnement des crèches, des jardins d’enfants et des écoles. Nous avons reçu de nouvelles recommandations de la Deutsche Akademie der Naturforscher (l’Académie allemande des naturalistes) Leopoldina qui, selon moi, doivent vraiment être prises au sérieux. Il a été décidé aujourd’hui que les Länder se pencheraient à nouveau, sur la base de ces recommandations, sur la question suivante : que peut-on faire justement dans les clusters pour réduire le nombre d’infections à la lumière de ces informations ?


Nous avons ensuite parlé vaccination. Comme vous le savez, nous avons reçu aujourd’hui une excellente nouvelle concernant un deuxième vaccin de la société Moderna. Après l’information positive de Biontech, c’est un très bon signe. Nous devons donc maintenant bien coordonner entre la Fédération et les Länder les préparatifs logistiques pour les centres de vaccination afin de pouvoir être réellement efficaces lorsque nous disposerons d’un vaccin à inoculer – nous ne savons pas exactement quand nous pourrons commencer à vacciner mais cela peut fort bien venir très rapidement.


Nous avons également évoqué les possibilités de protéger encore mieux les groupes vulnérables ; la Fédération a décidé de fournir, contre versement d’une somme modique, 15 masques FFP-2 par semaine pendant l’hiver aux personnes considérées comme vulnérables. Les détails restent à fixer par le ministère fédéral de la Santé. Ces masques seront accompagnés d’un mode d’emploi très précis pour que les personnes sachent exactement comment les utiliser. En effet, nous sommes conscients de l’aspect financier vu le prix relativement élevé de ces masques par rapport à des masques normaux. Nous voulons donc permettre à toute personne qui fait partie d’un groupe vulnérable de pouvoir s’en acheter. Nous nous baserons sur les conseils donnés par la Commission fédérale des médecins et des caisses d’assurance maladie qui est la mieux placée, également sur le plan technique, pour prendre une telle décision. Cette mesure prendra effet à partir du mois de décembre. La loi relative à la protection contre les infections attribue pour cela un pouvoir réglementaire au ministre fédéral de la Santé.


Nous avons trouvé une solution pour soutenir les hôpitaux qui accueillent un nombre croissant de patients atteints de la Covid-19 de façon à ce que certaines opérations puissent être reportées sans que ces hôpitaux soient pénalisés financièrement. Nous voulons gérer cette affaire un peu mieux qu’au printemps. La réglementation d’alors avait coûté beaucoup d’argent et avait été très générale. Mais je pense que maintenant, nous avons trouvé une bonne réglementation.


Nous proposons quelque chose pour la numérisation des offices de santé publique, où la situation évolue également, et soutenons encore une fois nettement l’application Corona-Warn-App.


Globalement, c’est une bonne décision pour un bilan intermédiaire.


Je pense que nous allons devoir préparer très soigneusement la prochaine conférence des ministres-présidents des Länder, qui sera appelée à prendre des décisions bien plus poussées et sur une plus longue durée, notre objectif restant inchangé : pouvoir assurer à nouveau le traçage des cas contacts en repassant à un taux d’incidence hebdomadaire de 50 cas positifs au maximum pour 100 000 habitants. Il nous reste donc un bon bout de chemin à faire, mais il y a une bonne nouvelle : nous avons réussi pour l’instant à stopper la croissance exponentielle du virus et tout le monde s’en réjouit.