Mieux protéger les femmes et poursuivre les coupables

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Violences sexuelles contre les femmes et les filles dans les conflits Mieux protéger les femmes et poursuivre les coupables

Le Conseil de sécurité des Nations Unies, actuellement présidé par le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, a adopté le 23 avril la résolution 2467. Cette dernière vise à mieux protéger les femmes et les filles contre les violences sexuelles commises dans les régions en conflit. L’Allemagne a placé cette thématique au cœur de son mandat au Conseil de sécurité.

Temps de lecture: 3 min.

Le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, l’avocate des droits de l’homme Amal Clooney, le Prix Nobel de la paix Nadia Murad et le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas discutent et se concertent.

 Heiko Maas (à dr.) avant le débat au Conseil de sécurité avec le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres (à g.), l’avocate des droits de l’homme Amal Clooney (au milieu à g.) et le Prix Nobel de la paix Nadia Murad (au milieu à dr.)

Photo : Thomas Koehler/photothek.net

« L’adoption de la résolution 2467 constitue une étape décisive vers la cessation de la violence sexuelle en temps de conflit », a déclaré le ministre fédéral des Affaires étrangères après le vote de la résolution au Conseil de sécurité. Il sera désormais possible d’amener systématiquement les auteurs de violences sexuelles à répondre de leurs actes, y compris en appliquant des sanctions ciblées, a-t-il ajouté.

L’Allemagne exerce la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies pendant le mois d’avril 2019. C’est donc M. Maas qui a présidé le débat organisé à l’ONU le 23 avril sur la lutte contre la violence sexuelle en temps de conflit.

Punir les auteurs de violences sexuelles

La résolution 2467 fait suite à l’actuelle résolution 1325. Il était devenu nécessaire d’actualiser cette résolution notamment afin de pouvoir juger les auteurs de violences sexuelles. C’est l’Allemagne en particulier qui a pris l’initiative de cette révision.

La résolution 1325 avait été adoptée en 2000 par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour permettre aux femmes de participer davantage aux processus de paix et de sécurité. Le 11 janvier 2017, le Conseil des ministres fédéral avait adopté le deuxième plan d’action du gouvernement fédéral en vue de la mise en œuvre de la résolution pour la période 2017-2020.

En amont de la réunion, Heiko Maas avait déjà publié avec Angelina Jolie, actrice américaine et cofondatrice de l’initiative de prévention des violences sexuelles dans les conflits, une tribune dans le Washington Post dans laquelle ils exigeaient un durcissement des instruments judiciaires et de poursuite pénale. Ils y donnaient la priorité à une lutte systématique contre la violence sexuelle et ses auteurs et disaient : « Nous aimerions garantir que les auteurs de violences sexuelles rendent des comptes. »

Parmi les victimes figurent également des garçons et de jeunes hommes, eux aussi souvent incapables de se défendre contre les agressions sexuelles. Quant aux enfants nés de viols, ils ont besoin d’affection et de soutien. La résolution 2467 a pour but de protéger et d’aider toutes les victimes.

Faire participer les femmes aux processus de paix

Il existe un autre retard à combler en ce qui concerne la mise en œuvre de l’actuelle résolution 1325, a souligné M. Maas au cours du débat à New York. « Les femmes doivent enfin participer sur un pied d’égalité à tous les processus de paix. C’est absolument nécessaire pour que puissent se cicatriser les blessures de la guerre », a-t-il affirmé. Les femmes doivent être davantage déployées comme agents de maintien de la paix, et l’on doit aux victimes le droit de faire valoir leurs droits en justice.

Outre le chef de la diplomatie allemande, de nombreuses personnalités célèbres s’étaient engagées, déjà avant le vote, en faveur d’une meilleure protection des femmes et des filles contre la violence sexuelle en temps de conflit. Ainsi, Nadia Murad et Denis Mukwege, colauréats du prix Nobel de la paix en 2018, l’avocate des droits de l’homme Amal Clooney et la représentante de la société civile libyenne Inas Miloud étaient intervenus avec fougue devant le Conseil de sécurité.

Le gouvernement fédéral s’engage au niveau international pour renforcer le rôle des femmes dans la consolidation de la paix et la prévention des conflits. « Les femmes, la paix et la sécurité » occupent une place capitale dans le mandat de l’Allemagne au Conseil de sécurité en 2019-2020. L’Allemagne et le Pérou coprésident le groupe informel d’experts sur les femmes, la paix et la sécurité.