Sommet du G7 en Cornouailles
Les pays du G7 ont adopté, en conclusion de leur sommet en Cornouailles, une déclaration commune. Ils luttent contre la pandémie de Covid-19, lancent une initiative mondiale pour les infrastructures et souhaitent agir davantage en faveur de la protection du climat et de la biodiversité. « Le G7 entend s’impliquer dans les grands thèmes qu’il nous faut aujourd’hui traiter », a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel.
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Répartition des vaccins pour surmonter la pandémie de Covid-19, protection du climat et diversité biologique, multilatéralisme fondé sur des valeurs : cette réunion des plus grandes démocraties du monde s’était donné un programme ambitieux. Les chefs d’État et de gouvernement du G7 ont adopté à la fin de leur rencontre en Cornouailles dimanche une déclaration commune. « On peut dire que c’est un engagement sans équivoque pour un monde multilatéral fondé sur des règles qui a été pris ici », a déclaré Angela Merkel.
Le Groupe des 7 s’est réuni ce weekend à Carbis Bay, sur la côte sud-ouest de l’Angleterre. C’est un forum informel composé de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Japon, du Canada et des États-Unis. L’UE est elle aussi représentée à chaque sommet. La Corée du Sud, l’Afrique du Sud et l’Australie, ainsi que l’Inde, étaient invitées en format virtuel.
1er jour – Un pacte pour la santé contre les futures pandémies
Au premier jour, la lutte contre la pandémie de Covid-19 et ses répercussions était au cœur de la discussion. « Nous sommes tombés d’accord sur le fait que la pandémie ne peut être vaincue que mondialement. Et la porte de sortie de cette pandémie, c’est la vaccination », a martelé Mme Merkel. Selon cette dernière, il a été débattu en détail de la garantie d’un accès aux vaccins pour tout un chacun. Les pays du G7 permettent la distribution de 2,3 milliards de doses aux pays en voie de développement à l’horizon 2022.
L’Allemagne y participe dans une très large mesure, en étant le deuxième donateur du mécanisme Covax. Il s’agit là d’un message crucial, selon Angela Merkel, qui a précisé : « Cela signifie que nous apportons notre contribution, et nous allons également offrir au moins 30 millions de doses issues de nos propres commandes. » Elle a ajouté qu’il importait aussi de promouvoir la production mondiale de vaccins.
Les pays du G7 veulent tirer les leçons de la crise du coronavirus en se dotant d’un pacte pour la santé contre les futures pandémies. Dans la « Déclaration de Carbis Bay », ils s’astreignent à une série d’accords en matière de politique sanitaire.
2e jour – Proposer un programme positif
Des thèmes économiques et de politique étrangère ont dominé le deuxième jour de la réunion, sous la devise « Reconstruire en mieux ». « Nous savons qu’il existe, en Afrique par exemple, un énorme besoin d’infrastructures », a admis la chancelière. « Il est dans notre intérêt que l’Afrique connaisse un développement économique raisonné. »
Le G7 a lancé une initiative mondiale en faveur de projets d’infrastructure, afin de proposer aux pays les plus pauvres des partenariats « axés sur des valeurs, de grande qualité et transparents » – un projet visant à contrer la « nouvelle route de la soie » par laquelle la Chine fait progresser l’aménagement d’infrastructures routières, commerciales et industrielles dans un grand nombre de pays. Angela Merkel a souligné que le G7 se devait de proposer un programme positif à de nombreux pays du monde ayant encore besoin de combler un retard.
« Bien sûr, pour les pays qui ont besoin de se développer, seuls les projets concrets comptent », a relevé la chancelière. Cette dernière espère pouvoir présenter de tels projets dès la prochaine réunion du G7, qui se tiendra en Allemagne.
3e jour – Protection du climat et des espèces
Dimanche, c’est la protection du climat et de la biodiversité qui était au centre des débats. « Je me réjouis naturellement de voir les États-Unis d’Amérique réintégrer l’Accord de Paris », a dit Mme Merkel. Cela facilite grandement le travail du G7 sur le chemin de la protection du climat et c’est peut-être là aussi le message symbolique de cette rencontre en Cornouailles. « Nous voulons agir et nous voulons agir pour un monde meilleur. »
Les pays du G7 ont décidé de protéger au moins 30 % des surfaces terrestres et maritimes de la planète d’ici à 2030. Les États participants se sont aussi engagés, d’ici à 2030, à diviser presque par deux leurs émissions de CO2 par rapport à 2010. Par ailleurs, Angela Merkel et le premier ministre australien Scott Morrison ont annoncé, en marge du sommet, avoir adopté un « accord germano-australien sur l’hydrogène ». Il s’agit d’un engagement durable concernant une coopération renforcée dans les domaines de l’innovation technologique, de la recherche et du développement, ainsi que de l’introduction de technologies visant à mettre sur pied une industrie mondiale de l’hydrogène.
Entretiens bilatéraux à l’occasion du sommet
Entre les séances de travail, la chancelière fédérale s’est entretenue à midi le deuxième jour du sommet avec le président américain Joe Biden. Elle a fait part de sa joie de rencontrer M. Biden pour la première fois à cette occasion, soulignant l’importance de sa participation au sommet, car il présente et représente l’attachement au multilatéralisme.
Mme Merkel a aussi rencontré l’hôte de la réunion, le premier ministre britannique Boris Johnson, pour un entretien bilatéral. Il a été question notamment des relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. La chancelière a insisté sur l’importance déterminante d’un vivre-ensemble prospère et de qualité.
Dès le vendredi soir, la dirigeante allemande et les autres chefs d’État et de gouvernement du G7 avaient rencontré la reine d’Angleterre Elizabeth II. Mme Merkel a dit son émotion de se trouver face à trois générations de la famille royale – le prince de Galles et le duc de Cambridge étaient eux aussi présents – dans un jardin botanique, ce qui est aussi une allégorie de la biodiversité.