L’Allemagne s’engage en faveur de la sécurité et de la stabilité dans la région par le biais d’une importante contribution financière.

L’Allemagne a redéfini les priorités de sa politique de développement : « Nous verserons 1,7 milliard d’euros pour la région des États du Sahel et leur développement pour la seule période allant de 2017 à 2020 », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel.

Mme Merkel a appelé à davantage de soutien international. Il importe de privilégier une approche alliant politique de sécurité et de développement, a-t-elle dit. La sécurité est un aspect de la lutte contre la migration irrégulière, mais il faut également veiller au développement dans les régions, a-t-elle souligné. Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ainsi que des délégations de nombreux pays ont participé à la conférence, envoyant un signal important, selon la chancelière fédérale.

Le G5 Sahel est composé de cinq pays de l’Afrique subsaharienne, soit le Niger, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie et le Tchad.

Force conjointe du G5

Dans le domaine militaire, les États donateurs souhaitent intensifier leur soutien à la « Force conjointe ». La Force conjointe G5 Sahel a été créée l’année dernière. Elle a pour mission de lutter contre le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic de clandestins et la traite des êtres humains. Peu à peu, son financement prend corps. Depuis la mise sur pied de la Force conjointe transfrontalière du G5 Sahel, l’Allemagne a déjà contribué quelque 20 millions d’euros à son approvisionnement en véhicules, à la construction d’une piste d’atterrissage et au développement d’infrastructures.

L’Allemagne a également débloqué 28 millions d’euros supplémentaires depuis l’année dernière. Ces fonds servent à financer des formations, des programmes de police, la mise en place d’infrastructures et des mesures d’accompagnement. L’Allemagne participe en outre à trois missions de formation de l’UE : la mission militaire EUTM Mali, la mission civile EUCAP Sahel Mali ainsi que la mission EUCAP Sahel Niger.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a annoncé lors de la conférence que l’UE verserait 50 millions d’euros supplémentaires en vue du renforcement de la Force conjointe G5 Sahel. L’année dernière, l’UE avait déjà fourni 50 millions d’euros à la Force conjointe.

Nouvelle alliance pour le Sahel

L’Allemagne, la France et l’UE ont également présenté l’initiative conjointe « Alliance Sahel ». Elle a pour mission d’apporter un complément à l’engagement militaire dans la région sahélienne et de fournir une aide en matière de sécurité civile.
Cependant, cela ne suffit pas à apporter des perspectives de vie à la population sur place. Employabilité des jeunes, bonne gouvernance, développement rural, décentralisation, climat et énergie ne sont ici que quelques mots clés. Les projets allant dans ce sens doivent à l’avenir être mieux regroupés et coordonnés. L’Allemagne allouera cette année au moins 180 millions d’euros à de tels projets au titre de la coopération au développement.

Un soutien politique renforcé

Outre la coopération militaire et la coopération au développement, l’UE soutient les pays du Sahel dans le cadre d’un partenariat politique. Elle a mis sur pied des dialogues « UE-G5 » réguliers afin de renforcer la coopération politique avec les États du Sahel. Y sont abordées en priorité les questions relatives à la sécurité, la migration, l’emploi des jeunes, l’aide humanitaire et l’aide au développement à long terme.

L’UE s’engage également en faveur du processus de paix au Mali et de la situation politique dans l’ensemble de la région.

La conférence sur le Sahel a eu lieu à l’invitation du président du Conseil européen Donald Tusk, du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et de la présidence du G5 Sahel. Outre de nombreux chefs de gouvernement européens, y ont participé des représentants de haut rang de la Commission européenne, des pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Mauritanie, Mali et Tchad), de l’Union africaine et des Nations Unies.