Le Conseil européen s’est achevé sur des résultats concrets notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de coopération dans le domaine de la défense. Par ailleurs, tous les dirigeants de l’UE ont pris position clairement en faveur de l’Accord de Paris sur le climat. Selon la chancelière, ce fut un Conseil de la confiance, de l’espoir et de l’action.
Dans leur conférence de presse commune à l’issue du sommet, la chancelière allemande et le président français Emmanuel Macron ont souligné l’intense coopération franco-allemande, qui a également contribué à la réussite de ce sommet dont la chancelière a dit qu’il avait traduit un nouvel espoir.
Il est apparu clairement une fois de plus que l’organisation de la future Union européenne à 27 avait priorité sur les négociations du Brexit. L’UE des 27 doit se concentrer sur son propre avenir, estime la chancelière. L’objectif de ce Conseil européen a donc consisté à « consolider les fondements et l’avenir de l’Union européenne ».
Voici l’essentiel des résultats atteints :
· Rapide mise en œuvre des mesures contre le terrorisme
La menace qui a émané du terrorisme ces derniers mois concerne tous les pays européens car le terrorisme opère à l’échelle internationale. Il est donc nécessaire que tous les pays membres de l’UE renforcent leur lutte commune contre le terrorisme.
L’une des mesures a été de mieux contrôler les entrées et les sorties dans l’espace Schengen. Le Conseil des ministres de l’Intérieur s’était déjà accordé auparavant sur un système entrée/sortie (entry-exit system ou EES). Il a été décidé de mettre ce système d’information en œuvre rapidement. « Ceux qui souhaitent la liberté de circulation à l’intérieur de l’espace Schengen doivent également avoir la capacité de contrôler ensemble les entrées et les sorties », a déclaré Angela Merkel lors de sa conférence de presse le soir du premier jour du Conseil.
De plus, les chefs d’État et de gouvernement se sont entendus pour accentuer leur lutte contre l’extrémisme en ligne. La propagande de l’EI est en effet captée très rapidement sur Internet par les utilisateurs. C’est pourquoi l’identification de ses contenus et leur suppression aussi rapide que possible sont extrêmement importantes, a poursuivi la chancelière. Par ailleurs, il a été décidé d’améliorer encore les échanges entre les États membres de l’Union concernant les connaissances disponibles sur les combattants terroristes.
· Coopération structurée en matière de défense
L’Union européenne doit assumer une plus grande responsabilité pour sa sécurité et sa défense. Dès le sommet de Bratislava, en septembre 2016, ainsi que lors du sommet de décembre 2016, les 27 dirigeants européens avaient décidé de renforcer leur coopération dans le domaine de la défense. Début juin 2017, la Commission européenne avait présenté un document de réflexion sur l’avenir de la défense européenne.
Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se sont accordés à renforcer encore la coopération européenne en matière de défense. Cela n’est explicitement pas dirigé contre l’OTAN, ont-ils précisé.
Concrètement, ils veulent exploiter la possibilité de « coopération structurée permanente » prévue à l’article 42 du Traité sur l’Union européenne (TUE). Ils veulent ainsi obtenir que des projets concrets ainsi que les critères et les conditions puissent être élaborés dans les trois prochains mois.
La coopération structurée permanente constitue, selon la chancelière allemande, une « véritable valeur ajoutée ». Car elle permet à l’UE de mener des missions, en Afrique par exemple, qui sont orientées, au-delà de l’aspect militaire, sur la recherche de solutions politiques et l’aide au développement. Cette coopération est « une initiative de coopération renforcée qui est ouverte à tous » mais sans que « tout le monde soit obligé d’y participer », a souligné Mme Merkel.
Les participants ont salué par ailleurs la proposition de la Commission européenne concernant un Fonds européen de la défense, lequel doit être maintenant mis en place et développé.
· Une prise de position claire en faveur de l’Accord de Paris sur le climat
L’Accord de Paris sur le climat est entré en vigueur le 4 novembre 2016, créant pour la première fois un cadre international contraignant pour une transition énergétique mondiale. Le 1er juin 2017, le président américain Donald Trump a annoncé le retrait de son pays de l’Accord.
Sur cette toile de fond et dans la perspective du sommet du G20 à Hambourg début juillet, les dirigeants européens ont proclamé leur attachement sans équivoque à l’Accord de Paris. Cet accord reste la pierre angulaire des efforts déployés à l’échelle mondiale contre les dérèglements climatiques. L’Union européenne développera sa coopération avant tout avec les pays les plus menacés.
La chancelière a souligné par ailleurs que l’UE est contrainte à l’innovation technologique en raison de cet accord sur le climat, ce qui, d’un autre côté, est important pour le développement de l’UE.
· Autres sujets abordés lors du Conseil européen
Concernant la politique commerciale, le Conseil européen a proclamé son attachement en faveur d’un système libre mais fondé sur des règles. C’est un engagement important, a constaté la chancelière, à une époque précisément où le protectionnisme revient en force.
En matière de migrations, il a été question des moyens d’endiguer les flux illégaux par la route de la Méditerranée centrale et orientale, ainsi que de la réforme du régime d’asile européen commun (RAEC) et de la coopération avec les pays d’origine et de transit.
La première ministre britannique, Theresa May, a laissé entrevoir pour les négociations sur le Brexit le droit pour les citoyens de l’UE de rester en général au Royaume-Uni. Quiconque y séjourne déjà depuis cinq ans devrait pouvoir conserver ses pleins droits.
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