La crise consécutive à un essai de bombe à hydrogène par la Corée du Nord ne peut connaître qu’une « solution pacifique, diplomatique », a déclaré la chancelière mardi au Bundestag.
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Mme Merkel avait auparavant plaidé, lors d’entretiens téléphoniques avec les présidents américain, français et sud-coréen, en faveur de sanctions renforcées à l’encontre du pays.
Les agissements de la Corée du Nord constituent « une violation flagrante de toutes les réalités internationales ». Il ne peut exister qu’une « solution pacifique, diplomatique » à ce problème. C’est ce qu’a réitéré la chancelière fédérale Angela Merkel mardi dans un discours prononcé devant le Bundestag. L’Europe a « une voix importante dans le monde », une voix qu’il s’agit d’utiliser afin de résoudre ce conflit pacifiquement, a ajouté Mme Merkel.
Au Bundestag, la chancelière a en outre mentionné ses échanges avec le président sud-coréen Moon Jae-in et le président américain Donald Trump. Tous deux soutiennent les efforts de l’Europe en vue d’une solution pacifique.
Mme Merkel a également annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l’UE délibéreraient prochainement de la crise avec la Corée du Nord lors d’une rencontre qui aura lieu, dans un cadre informel, les 7 et 8 septembre dans la capitale estonienne de Tallinn. La chancelière continue de considérer comme approprié le fait que le Conseil de sécurité des Nations Unies prenne clairement position dans ce conflit.
Dès dimanche (3 septembre), la chancelière fédérale Angela Merkel s’était entretenue par téléphone avec le président français Emmanuel Macron au sujet de la crise avec la Corée du Nord. Lundi (4 septembre), elle a ensuite téléphoné au président sud-coréen Moon Jae-in et au président américain Donald Trump, puis eu une entrevue, mardi (5 septembre), avec le premier ministre japonais Shinzo Abe. La chancelière a annoncé que d’autres entretiens allaient suivre afin de convenir d’une attitude commune concernant le renforcement des sanctions par les Nations Unies ainsi que par l’UE.
Mme Merkel et M. Trump se sont entendus quant au fait que l’essai d’une bombe à hydrogène représentait une « nouvelle escalade inacceptable » du régime nord-coréen. C’est ce qu’avait déclaré lundi soir le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. La communauté internationale doit accroître encore la pression sur le régime nord-coréen. Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit décider rapidement de nouvelles sanctions renforcées.
Selon M. Seibert, la chancelière a confirmé lors de son entretien avec Donald Trump que l’Allemagne s’engagerait, au sein de l’Union européenne, en faveur de sanctions supplémentaires fortes contre la Corée du Nord. L’objectif demeure de faire renoncer la Corée du Nord à ses agissements contraires au droit international et de parvenir à une résolution pacifique du conflit, selon M. Seibert.
Avant cela, la chancelière s’était déjà entretenue lundi avec le président sud-coréen Moon Jae-in, exprimant au président et au peuple sud-coréen sa solidarité. En tant que voisin immédiat de la Corée du Nord, le pays est particulièrement menacé par cette stratégie d’escalade, a rapporté Steffen Seibert à l’issue de l’entretien.
La chancelière et le président ont condamné cette nouvelle provocation du régime de Pyongyang. À travers celle-ci, le conflit atteint une nouvelle dimension. « Au vu de l’incompréhension et de la confrontation dont fait preuve la Corée du Nord, la chancelière fédérale et le président se sont prononcés pour que la communauté internationale décide rapidement de nouvelles sanctions renforcées », d’après M. Seibert.
Sur ce plan, une étroite concertation entre les partenaires est primordiale. L’objectif commun reste d’éviter une escalade militaire et de permettre une solution pacifique.
Dès dimanche, la chancelière et le président français Emmanuel Macron avaient condamné avec la plus grande fermeté le nouvel essai nucléaire de la Corée du Nord. « Cette dernière provocation du dirigeant à Pyongyang a atteint une nouvelle dimension », avaient-ils affirmé après s’être entretenus par téléphone.
Les deux dirigeants sont unanimes sur le fait que la Corée du Nord foule aux pieds le droit international et que la communauté internationale doit donc réagir à cette nouvelle escalade de façon forte et unie. « Parallèlement au Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union européenne doit agir également », selon la chancelière et le président. Mme Merkel et M. Macron se sont prononcés dans ce contexte en faveur également d’un renforcement des sanctions européennes contre la Corée du Nord.
Le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait déjà déclaré que les nouvelles faisant état d’un nouvel essai nucléaire en Corée du Nord éveillaient en lui une vive inquiétude. « Si ces indications se confirmaient, ce serait là une nouvelle violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en vigueur. »
Avec cet essai, la Corée du Nord continue d’exacerber délibérément les tensions sur la péninsule coréenne. « Le régime nous montre une nouvelle fois qu’il représente une menace sérieuse pour la paix mondiale », selon M. Gabriel. Ce dernier s’est dit certain que le Conseil de sécurité des Nations Unies allait à nouveau prendre les mesures nécessaires de façon concertée. Une réaction sera étudiée avec tous les partenaires au sein de l’UE.
Le chef de la diplomatie allemande a aussi fait référence à l’importance du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et au Système de surveillance international sur lequel repose ce traité. C’est son réseau mondial de stations sismiques qui, le premier, avait enregistré et signalé une activité d’une intensité inhabituelle.