« Nos relations avec la Russie sont dans notre intérêt mutuel », a déclaré Angela Merkel. Mais les événements survenus en Ukraine et au sujet de la Crimée nécessitaient une réaction.

Mme Merkel a bien insisté sur le fait que le référendum annoncé sur le statut de la Crimée n’était pas compatible avec la Constitution ukrainienne. Cela a entraîné selon elle une nouvelle escalade de la situation.

Riposte de l’UE à la crise en Crimée

Les événements actuels ont encore une fois influencé les conclusions des 28 chefs d’État ou de gouvernement, a poursuivi la chancelière. Pour cette raison, l’UE a décidé dans un premier temps de suspendre les négociations sur les facilités de visa ainsi que celles sur un nouvel accord fondamental entre l’Union et la Russie.

Demande de création d’un groupe de contact

La chancelière a souligné par ailleurs l’importance de créer un groupe de contact ou de coordination. Ce dernier serait chargé des questions ayant trait à l’intégrité territoriale, aux minorités et à la préparation des élections.

L’Union européenne jouerait un grand rôle au sein de ce groupe de contact. « Nous souhaitons explicitement et voulons la création d’un groupe de coordination ou d’un groupe de contact. Néanmoins, les résultats dans ce domaine ne sont pas encore suffisants pour l’instant », a constaté Mme Merkel.

Plan européen en trois étapes

Concernant la riposte graduée de l’Union européenne (UE), Angela Merkel a décrit ensuite les étapes suivantes sur lesquelles les chefs d’État ou de gouvernement se sont accordés : si le groupe de contact devait ne pas être créé ou ne pas obtenir de résultats, l’Union se réserve le droit, dans un deuxième temps, d’adopter des restrictions en matière de déplacement et de geler les avoirs de certaines personnes. Ces mesures seraient prises en étroite concertation avec les États-Unis.

Dans un troisième temps, pour le cas où la situation en Crimée continuerait de se déstabiliser, voire que des actions militaires soient entreprises, « nos relations avec la Russie pourraient être largement modifiées », a précisé Mme Merkel, avant d’ajouter : « j’espère bien que nous n’en arriverons pas là ».

L’Union européenne souhaite toujours un processus diplomatique et concentre tous les efforts dans ce sens.

Assistance financière et accord d’association

Mme Merkel a également assuré l’Ukraine du soutien financier et politique de l’Union européenne. Il est très important, a-t-elle ajouté, que des aides matérielles parviennent d’urgence dans le pays.

Il s’agit pour commencer de fonds à hauteur d’environ 610 millions d’euros qui pourraient être fournis rapidement. Un milliard d’euros pourrait être débloqué à titre supplémentaire sur la base d’une décision du Conseil de l’UE.

De même, le volet politique d’un accord d’association avec l’Ukraine pourrait être signé dans les plus brefs délais, a rappelé la chancelière. Cela constitue un signe d’amitié et de solidarité avec les Ukrainiens, a-t-elle ajouté.

Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy avait convoqué cette réunion du 6 mars à Bruxelles dans le seul but de parler de la situation actuelle en Ukraine. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, y ont participé. Les chefs d’État ou de gouvernement ont également rencontré le premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk.