Le projet soumis par le gouvernement fédéral prévoit de prolonger le mandat de la MINUSMA jusqu'au 31 janvier 2017. Jusqu'à présent, le nombre de soldats pouvant participer à la mission était de 150 ; ces effectifs pourront être portés à 650 à partir de février 2016.

Stabiliser le Mali reste une priorité de l'engagement de l'Allemagne dans le Sahel. Cela a des répercussions sur la situation dans le reste de la zone sahélienne, ainsi qu'en Libye et dans les pays régionaux voisins.

Le terrorisme, la criminalité et l'appauvrissement peuvent également avoir un fort impact à moyen terme en Europe. Cela vaut en particulier pour le nord du Mali étant donné que cette partie du pays est une région de transit importante pour les réfugiés sur le continent africain.

La paix, priorité suprême

Les parties au conflit malien avaient signé un accord de paix inter-malien les 15 mai et 20 juin 2015. C'était un pas important vers un rétablissement durable de la stabilité dans le pays et l'illustration d'un processus de paix engagé avec succès et bénéficiant de l'appui des parties prenantes. La mise en œuvre de cet accord sera décisive pour une pacification dans la durée, en tout premier lieu du nord du Mali.

L'Allemagne y contribue déjà pour une grande part. Cette contribution se fait essentiellement sous la forme d'un vaste engagement dans le domaine de la politique de développement et d'un soutien politique au processus de paix. En outre, le gouvernement fédéral fournit des moyens de prévention des crises et une assistance humanitaire.

Mandat de la MINUSMA

La MINUSMA a en priorité pour objectif d'appuyer les dispositions prises en matière de cessez-le-feu et les mesures de confiance convenues entre les protagonistes. De plus, elle doit promouvoir le dialogue politique malien et la réconciliation nationale.

L'autorité de l'État doit être rétablie dans tout le pays. Il importe en ce sens de reconstruire le secteur de la sécurité malien pour pouvoir faire respecter la protection des droits de l'homme.

Décharger les partenaires européens

L’augmentation de la contribution allemande remplace en partie les capacités fournies jusqu'ici par les Pays-Bas. Cela ne remet cependant pas en cause l'engagement néerlandais au Mali.

À la suite des attentats de Paris, l'Allemagne avait promis à la France de la soutenir au mieux. Le net renforcement de la MINUSMA donne à la France une plus grande marge de manœuvre pour opérer en Afrique.

Modification des tâches de la Bundeswehr

La participation militaire allemande fournie jusqu'ici à la MINUSMA va se poursuivre. Elle prévoit l'envoi de personnel aux états-majors de commandement de la Mission et d'officiers de liaison. À ces effectifs viennent s'ajouter des capacités de transport aérien tactique et de ravitaillement en vol. Cette contribution a été fournie à titre de soutien aux forces françaises autorisées par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les effectifs fixés à cet effet dans le mandat jusqu'ici en vigueur, à savoir 150 soldats au maximum, ne changent pas et sont intégrés dans le nouveau mandat.

Le gouvernement fédéral a l'intention par ailleurs d'envoyer, à partir de février 2016, un plus grand bataillon de reconnaissance mixte. Il fournit ainsi des capacités dont les Nations Unies ont urgemment besoin.

De même, il compte envoyer des forces de protection des bâtiments et les forces de soutien nécessaires dans les domaines de l'intervention et du commandement et en matière logistique et sanitaire. Le personnel allemand dans les états-majors de la Mission à Bamako et à Gao sera également renforcé. Jusqu'à 500 soldats supplémentaires devront être déployés à cet effet. Le total des effectifs de la MINUSMA pourra ainsi atteindre 650 personnes.

Composante policière de la MINUSMA

Outre la composante militaire, la Mission dispose également d'une composante civile. À ce niveau aussi, l'Allemagne est fortement engagée. En octobre 2015, le nombre de policiers allemands participant à la MINUSMA avait été porté de 10 à 20 au maximum.

Le gouvernement fédéral avait renforcé sa participation à la composante policière de la MINUSMA non seulement sur le plan quantitatif mais aussi qualitatif. Il avait ainsi envoyé à titre supplémentaire, afin de former la police locale, une équipe spéciale de quatre à six personnes spécialisée dans la lutte contre le crime organisé, la criminalité transfrontière et le terrorisme.