Poursuivre les efforts de mise en œuvre des accords de Minsk

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Le premier ministre ukrainien en visite à Berlin Poursuivre les efforts de mise en œuvre des accords de Minsk

L’Allemagne continuera d’épauler l’Ukraine sur sa difficile voie de réformes. Elle soutiendra également la tenue d’élections en toute sécurité dans la région du Donbass. C’est ce qu’a assuré la chancelière fédérale Angela Merkel à son nouvel homologue Volodymyr Groïsman qui séjourne à Berlin à l’occasion de sa première visite officielle.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel reçoit le premier ministre ukrainien Volodymyr Groïsman

La chancelière fédérale Angela Merkel s’est entretenue avec le premier ministre Volodymyr Groïsman de l’économie et de la sécurité en Ukraine

Photo : Bundesregierung/Kugler

Cinquante jours après l’entrée en fonction du nouveau gouvernement ukrainien, la chancelière fédérale Angela Merkel a rencontré le premier ministre Volodymyr Groïsman pour un échange de vues. « Nous avons mené un entretien très amical et ouvert au sujet de la situation en Ukraine », a constaté Mme Merkel lors de la conférence de presse qui a suivi. Elle souhaite « de tout son cœur au premier ministre tout le succès possible ». L’Allemagne « fera tout ce qui est en son pouvoir pour épauler l’Ukraine ».

Un processus de réforme difficile

L’Ukraine se voit confrontée à une multitude de défis, autant sur le plan économique qu’en matière de politique intérieure. « L’Ukraine traverse un processus de réforme difficile après une paralysie de longue haleine », a expliqué la chancelière fédérale. Il s’agit notamment de mettre en place un nouveau système judiciaire et de lutter contre la corruption.

« Mais il convient en premier lieu de montrer à la population qu’après une phase difficile de transition, les conditions de vie s’améliorent également. » Cela ne s’est cependant pas encore produit, et le revenu moyen a même plutôt baissé.

Développement des relations économiques

La coopération économique avec l’Ukraine est donc au premier plan. La conférence économique commune qui s’est tenue au mois de février dernier à Berlin sera par conséquent suivie d’une deuxième conférence en octobre à Kiev. Celle-ci a pour objectif d’éveiller l’intérêt d’investisseurs allemands pour le potentiel économique de l’Ukraine. Cela sera également l’occasion d’inaugurer la Chambre de commerce extérieur allemande.

L’Allemagne soutient de façon très concrète les réformes et les efforts de décentralisation de l’Ukraine par le biais d’un crédit financier que cette dernière peut utiliser à sa guise. Ce crédit doit principalement être utilisé pour améliorer l’efficacité énergétique, a insisté Angela Merkel.

Le Donbass : une région en crise

Au vu de la situation sécuritaire qui reste tendue autour des villes de Donetsk et de Louhansk situées dans la zone de conflit de l’est de l’Ukraine, la chancelière fédérale a déploré le fait qu’il n’y avait toujours pas de cessez-le-feu stable dans la région. « Cela est très regrettable, car de ce fait, des troubles se produisent inévitablement tous les jours dans ces zones, mais aussi dans tout le pays. »

Indépendamment de cela, l’Allemagne et l’Ukraine appellent à la mise en œuvre des accords de Minsk. « Je vais évidemment rester en contact avec le président Porochenko qui en est principalement responsable », a garanti Mme Merkel.

Travailler à la loi électorale

Dans le cadre de réunions de travail au format Normandie, l’Allemagne et la France tentent dans l’immédiat de soutenir les intérêts de l’Ukraine afin que les frontières du pays soient rétablies. Les travaux battent leur plein, « mais nous n’avons pas encore atteint le stade auquel un entretien à l’échelon politique s’avèrerait prometteur », selon la chancelière.

Le projet de loi électorale fait désormais l’objet de négociations entre la Russie et des experts juridiques et représentants de l’OSCE. Il est essentiel « de procéder dans le bon ordre ; ainsi, en amont de concertations relatives à une loi électorale, une certaine phase de cessez-le-feu est assurément nécessaire, au cours de laquelle ce dernier sera également stable », a précisé la chancelière fédérale.

Les entretiens politiques, quant à eux, dépendent à ce jour des progrès dans le détail, si bien qu’aucune date précise n’a encore été fixée pour la prochaine réunion au sommet en format Normandie. Dans l’ensemble, l’objectif est de rendre de nouveau possible une vie meilleure aux habitants du Donbass et de pouvoir organiser des élections selon les normes de l’OSCE. « Il s’agit d’un processus ardu, mais je pense que le jeu en vaut la chandelle », a souligné Angela Merkel.

Le 6 juin 2014, la chancelière fédérale Angela Merkel avait rencontré Vladimir Poutine, Petro Porochenko et François Hollande en Normandie, en marge des cérémonies de commémoration de la Seconde Guerre mondiale. C’était la première rencontre des chefs d’État russe et ukrainien depuis le début de la crise. Depuis, les rencontres et les entretiens entre des représentants de ces quatre pays sont dits au « format Normandie ». 

Objectif : libéralisation des visas à l’automne

Le thème cher à l’Ukraine de la libéralisation du régime des visas est à l’ordre du jour pour cet automne. L’Ukraine a rempli toutes les conditions nécessaires. Dans l’UE, on travaille désormais à la mise en place d’un mécanisme qui permettrait, lors de périodes de danger, de suspendre l’exemption de visa. Cette décision découle des expériences qui ont fait suite à la libéralisation des visas avec la Serbie, lorsque le nombre de demandes d’asile est monté en flèche.

Cependant, cette question n’a « dans un premier temps rien à voir » avec la mise en œuvre du référendum britannique de sortie de l’UE, a assuré Angela Merkel. Le premier ministre Volodymyr Groïsman a déclaré que l’Ukraine respecterait toutes les étapes législatives nécessaires.