Mieux protéger les frontières extérieures de l'UE

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Conseil des ministres franco-allemand Mieux protéger les frontières extérieures de l'UE

L'Allemagne et la France se prononcent pour une protection renforcée des frontières extérieures de l'UE. Cela s'avère nécessaire pour des raisons de sécurité mais aussi de confiance des populations, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à l'issue de l'édition 2016 du Conseil des ministres franco-allemand qui s'est tenu à Metz.

La chancelière fédérale Angela Merkel et le président de la République française François Hollande en conférence de presse

Angela Merkel : l'Allemagne et la France vont coopérer dans la lutte contre les causes de migration

Photo : Bundesregierung/Denzel

La chancelière fédérale Angela Merkel a évoqué un « Conseil des ministres franco-allemand très fort sur le plan émotionnel » à l'heure du centenaire de la bataille de Verdun, où se reflète l'histoire des deux pays dans toute son ampleur, « avec ses hauts et ses bas ».

Le président François Hollande a ajouté que les relations mutuelles étaient guidées de manière décisive par « la constance et la confiance ». Il existe une volonté commune de trouver des solutions et la meilleure voie pour l'Europe. « Je suis aujourd'hui très satisfaite car, si je sais que les tâches ne sont pas toutes définitivement accomplies, nous y travaillons ensemble », a résumé Mme Merkel.

Front commun face aux défis

La chancelière a souligné qu'au vu des grands défis auxquels l'UE était confrontée en matière de mondialisation, l'Allemagne et la France avaient montré par leur coopération, notamment ces derniers mois, « que nous n'avons pas uniquement la volonté, mais que nous voulons aussi vraiment prouver notre réussite en différents points ».

Dans ce contexte, elle a fait référence à la crise de l'euro : « Je crois que nous avons, dans une certaine mesure, bien résisté aux premières attaques, mais que nous avons encore du travail ». Elle a également évoqué le conflit en Ukraine : « À travers le format Normandie, nous devions montrer clairement que l'Europe aussi bien que l'Allemagne ou encore la France étaient prêtes à défendre un principe fondamental de l'ordre de paix européen après la Seconde Guerre mondiale, qui est celui de l'intégrité territoriale ». C'est ce à quoi les ministres des Affaires étrangères continuent de s'atteler « par un travail minutieux et laborieux ».

La crise des réfugiés est un test

Par ailleurs, nous autres Européens, en raison de la guerre en Syrie et de la crise des réfugiés, « nous sommes soudain trouvés devant l'obligation de décider si nous voulons mieux protéger les frontières extérieures de l'Europe, c'est-à-dire l'espace Schengen, ou si nous voulons revenir à une protection par chaque pays de ses frontières nationales ». Pour des raisons de sécurité mais aussi de confiance des populations, « nous devons montrer que nous pouvons protéger les frontières extérieures », a revendiqué Angela Merkel.

Les réalités territoriales imposent une nécessaire coopération avec les pays voisins de l'UE tels que la Turquie et la Libye, mais également des responsabilités inhérentes. Ainsi, les projets communs de politique étrangère et de défense sont aujourd'hui largement plus nombreux qu'il y a un an.

Coordination dans la lutte contre le terrorisme

Concernant les attaques terroristes que la France a dû affronter, l'Allemagne a compris « qu'il relève de notre responsabilité commune d'y réagir maintenant ». Cela se reflète dans la coopération des ministres de l'Intérieur, mais aussi des Affaires étrangères et de la Défense, a expliqué la chancelière. C'est pourquoi les projets correspondants au niveau européen seront accélérés car, comme cela ne cesse de se vérifier, « face à l'évolution rapide du monde globalisé, l'Europe doit elle aussi se montrer plus réactive ».

Protection vers l'extérieur, liberté d'évolution à l'intérieur

La protection des frontières extérieures est également selon Mme Merkel la condition nécessaire pour que les ministres du Travail et de l'Éducation puissent lancer tous les projets si importants pour les personnes, « c'est-à-dire qu'elles puissent se rendre visite, qu'elles puissent entreprendre des initiatives communes, qu'elles soient en mesure d'apprendre la langue ensemble ou encore, comme les jeunes du « Café du monde » qui sont arrivés chez nous en tant que migrants, qu'elles puissent parler de ce qui nous unit et de ce que nous devons faire, ensemble, afin que l'intégration fonctionne mieux ».

Après leur arrivée à Metz, Angela Merkel et François Hollande avaient visité ensemble le « Weltcafé/Café du monde », un projet social organisé par l'Office franco-allemand pour la Jeunesse. 80 jeunes Allemands et Français à besoins spécifiques y ont participé pour débattre du thème « Intégration et égalité des chances ». Ils ont ensuite présenté les résultats de leurs travaux à la chancelière et au président.

Pour une juste répartition des charges

L'Europe doit encore convenir de son « partage des charges », a réclamé Mme Merkel, car il n'est « pas si facile » de répartir équitablement les charges en interne. L'Allemagne et la France y travaillent cependant « de façon très intensive ». Cela est aussi valable pour la présidence du G20 que l'Allemagne s'apprête à exercer.

Le fait qu'un Conseil franco-allemand à l'intégration soit sur le point d'être créé, selon le rapport de la ministre-présidente de Sarre Annegret Kramp-Karrenbauer et du ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault, apporte un soutien au travail de la déléguée du gouvernement fédéral à la Migration, aux Réfugiés et à l'Intégration Aydan Özoguz via des projets très concrets.

Au cours de la visite du « Café du monde », Annegret Kramp-Karrenbauer et Jean-Marc Ayrault avaient remis à la chancelière fédérale et au président un rapport commun sur le thème de l'intégration qui avait été commandé lors du dernier Conseil des ministres franco-allemand en 2015. Il contient des propositions de projets bilatéraux pour promouvoir l'intégration au sein de nos sociétés.

Encourager les innovations économiques

En conclusion, la chancelière a fait référence aux grands défis de politique économique de la mondialisation auxquels l'Europe ne peut répondre que de façon unie. Parmi ceux-ci figurent la question de la justice et de la transparence des marchés financiers ainsi que le numérique. « Voulons-nous prendre part aux chaînes de création de valeur du futur, notre industrie automobile définit-elle aussi la mobilité du XXIe siècle, ou sont-ce les autres qui le font : ces questions restent également en suspens. »

Si l'Allemagne et la France ne sont pas un moteur sur ces sujets, « alors il se pourrait que l'Europe se sente plus sûre que nous ne le sommes réellement », a averti Angela Merkel. C'est pourquoi les deux pays intégreront au processus européen des initiatives adéquates en lien avec la sécurisation des emplois.

Le Conseil des ministres franco-allemand (CMFA) se réunit chaque année, alternativement dans un lieu en France ou en Allemagne. Seul un Conseil sur trois environ a lieu en format complet, c'est-à-dire avec la participation de l'ensemble des ministres.