Le gouvernement fédéral réclame une libération rapide

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Deniz Yücel en détention provisoire Le gouvernement fédéral réclame une libération rapide

L’« affaire Yücel » pèse sur les relations germano-turques, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. « Nous ne voulons pas de ce poids, qui nuit aux deux parties. »

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Le gouvernement fédéral attend des autorités turques qu’elles relâchent dans les meilleurs délais le journaliste, actuellement détenu à Istanbul.

L’arrestation du journaliste Deniz Yücel pèse sur les relations avec la Turquie, qui étaient déjà affectées par les restrictions des libertés démocratiques. C’est ce qu’a déclaré mercredi (1er mars) le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert en conférence de presse gouvernementale.

Lundi soir (27 février), un juge d’instruction à Istanbul a autorisé la détention provisoire du journaliste germano-turc Deniz Yücel. Le correspondant du quotidien « Die Welt » en Turquie a passé 13 jours en garde à vue, après s’être volontairement livré à la justice turque à Istanbul.

Le gouvernement fédéral intervient en faveur de Deniz Yücel

Cette mise en détention est incompréhensible pour la chancelière fédérale, a affirmé M. Seibert. M. Yücel est journaliste. Ce qu’il a fait en Turquie, il l’a fait en tant que journaliste d’un quotidien allemand. « Et ce, dans un pays qui s’est engagé à respecter la liberté de la presse et qui poursuit maintenant ce journaliste ainsi que d’autres », a souligné le porte-parole du gouvernement fédéral.

La chancelière fédérale et l’ensemble du gouvernement fédéral attendent des autorités turques qu’elles remettent M. Yücel en liberté. Le gouvernement fédéral intervient en faveur de Deniz Yücel « par tous les canaux diplomatiques ».

M. Seibert a également évoqué d’autres ressortissants allemands détenus par la Turquie pour des motifs souvent obscurs. Ils doivent aussi recevoir un traitement équitable et conforme aux principes de l’État de droit et bénéficier pleinement d’une assistance consulaire. Chacun des cas doit être clarifié rapidement. « Il n’est pas possible que des gens disparaissent comme cela dans les prisons », s’est indigné M. Seibert.

Mardi (28 février), l’ambassadeur turc à Berlin, Kemal Aydin, avait été convoqué par le ministère fédéral des Affaires étrangères. Par la suite, le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait exigé un accès consulaire complet à M. Yücel, afin que des fonctionnaires consulaires allemands puissent le prendre en charge le mieux possible dans le contexte de sa détention provisoire à Istanbul.

Mesure disproportionnée

La chancelière fédérale Angela Merkel a qualifié d’« amère et décevante » la nouvelle de l’autorisation de la détention provisoire de Deniz Yücel. Il s’agit d’une mesure excessivement dure, d’autant plus que Deniz Yücel s’était volontairement livré à la justice turque et soumis à l’enquête, a-t-elle déclaré lundi (27 février).

« Le gouvernement fédéral s’attend à ce que la justice turque, dans son traitement de l’affaire Yücel, tienne compte de l’importance de la liberté de la presse pour chaque société démocratique », a ajouté Mme Merkel. Le gouvernement fédéral continuera de s’engager expressément en faveur d’un traitement équitable et conforme à l’État de droit de Deniz Yücel et espère qu’il retrouvera bientôt sa liberté.

Période difficile pour les relations germano-turques

« Nous nous engageons avec la plus grande fermeté en faveur d’une libération aussi rapide que possible de Deniz Yücel », avait également déclaré Sigmar Gabriel à l’issue de son entretien avec l’ambassadeur turc mardi. M. Gabriel a critiqué le mandat d’arrêt contre le journaliste comme étant « inutile et inapproprié ». Il existe en Allemagne et en Turquie d’importantes différences dans l’application des principes de l’État de droit et dans l’évaluation de la liberté de la presse et d’opinion. La relation entre l’Allemagne et la Turquie se trouve selon le ministre face à « sa plus grande mise à l’épreuve de notre époque ».

La liberté de la presse et d’opinion ne doit « être utilisée à mauvais escient contre les journalistes dans aucun pays se recommandant de la démocratie et prétendant appliquer les droits de l’homme », a souligné M. Gabriel.

Il doit être clair pour la Turquie que c’est une période difficile pour les relations germano-turques. « L’évolution de l’affaire Deniz Yücel rend extraordinairement difficile le travail de ceux qui s’efforcent, du côté allemand aussi bien que du côté turc, d’établir des relations rationnelles », a relevé le ministre des Affaires étrangères.

Le ministre fédéral de la Justice Heiko Maas a qualifié le traitement infligé à M. Yücel de « totalement disproportionné ». Une information critique est une composante fondamentale de la formation d’une volonté démocratique. « L’enfermement de journalistes indésirables est incompatible avec notre conception de l’État de droit et de la liberté de la presse », selon M. Maas.

Mme Merkel parle avec le premier ministre turc

La chancelière fédérale Angela Merkel avait déjà, en marge de la conférence de Munich sur la sécurité, le 18 février, exhorté le gouvernement turc à traiter équitablement le journaliste. Le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert a expliqué que Mme Merkel avait abordé l’affaire en détail lors de sa rencontre avec le premier ministre turc Binali Yildirim.

Angela Merkel a insisté sur l’importance de permettre à M. Yücel de bénéficier pleinement d’une assistance consulaire de la part de l’ambassade d’Allemagne, d’après M. Seibert : « La chancelière a exprimé l’attente du gouvernement fédéral vis-à-vis d’un traitement équitable et conforme aux principes de l’État de droit de Deniz Yücel. »