La lutte contre le changement climatique, un objectif désormais fixé

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Accord mondial sur le climat La lutte contre le changement climatique, un objectif désormais fixé

Au moins 150 pays ont signé à New York l’Accord mondial sur le climat. Il s’agit du premier accord sur le climat engageant la responsabilité commune de tous les pays. Il faut maintenant qu’ils soient suffisamment nombreux à le ratifier.

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En Allemagne, un lac avec des fractures du sol dues à la sécheresse

La communauté internationale a signé l’Accord de Paris sur le climat, s’engageant ainsi en faveur de la lutte contre le changement climatique

Photo : picture alliance/G. Czepluch

Selon la ministre fédérale de l’Environnement, Barbara Hendricks, l’Union européenne et l’Allemagne ont l’intention de procéder à la ratification dans les plus brefs délais.

Au moins 150 pays réunis au siège de l’ONU à New York ont signé l’Accord mondial sur le climat. Il s’agit du premier accord sur le climat engageant la responsabilité commune de tous les pays. « Depuis Paris, il est clair que le monde entier s’est mis en marche », a déclaré la ministre fédérale de l’Environnement, Barbara Hendricks, qui a précisé par ailleurs que l’Allemagne entendait rester précurseur dans ce domaine.

Par cet accord, la communauté internationale se fixe pour objectif de contenir le réchauffement de la planète nettement en dessous de 2 °C, voire 1,5 °C. Pendant la seconde moitié du XXIe siècle, les États s’engagent à parvenir à la neutralité carbone et à renforcer leur résilience face aux changements climatiques. La protection du climat est ainsi pour la première fois fixée en droit international.

« Paris n’a été que le premier pas », a également souligné le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avant de poursuivre : « Nous devons de toute urgence accélérer nos efforts afin de pouvoir faire face au changement climatique. »

Grâce à cet accord, les pays particulièrement vulnérables comme les États insulaires seront soutenus dans la lutte contre le changement climatique. De plus, ils bénéficieront de financements et de transferts de technologie afin de pouvoir s’y adapter.

L’Accord de Paris sur le climat entrera en vigueur dès qu’il aura été signé par au moins 55 pays responsables d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Il ne sera contraignant en droit international pour les États qu’à partir du moment où l’étape suivante aura été franchie, c’est-à-dire la ratification. L’Allemagne et l’Union européenne veulent ratifier l’accord le plus tôt possible, a assuré Mme Hendricks.

L’échange de droits d’émission, un outil de la protection du climat

À Washington, le président de la Banque mondiale, Jim Young Kim, et la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, avaient appelé la veille à étendre, d’ici 2020, un prix du carbone (coût de la tonne de carbone émise) à 25 % des émissions au lieu de 12,5 % actuellement. La chancelière fédérale, Angela Merkel, a abondé dans leur sens : « Avec un prix du carbone et un marché mondial du carbone, nous pourrons atteindre notre objectif commun qui est de rester nettement en dessous d’une hausse maximale de la température de 2 degrés Celsius, et ce, en étant ouverts aux technologies, en favorisant les innovations, en nous basant sur le marché et donc en assurant la rentabilité. »

Un marché mondial du carbone est crucial dans ce contexte. C’est en effet le seul moyen de ne pas dépasser les 2 degrés Celsius. « Cela veut dire ni plus ni moins qu’il va nous falloir largement décarboner nos économies au cours du XXIe siècle », avait déjà fait remarquer Mme Merkel dans son discours à Paris à la 21e Conférence des États parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements Climatiques (CCNUCC), dite COP21. Par le passé, les pays industrialisés ont été responsables des émissions. « Nous devons donc contribuer aux développements technologiques qui permettront à l’avenir de réduire les émissions et de veiller à ce que les pays en développement puissent faire de même », a déclaré la chancelière allemande.

L’Allemagne avait présenté à Paris une étude réalisée dans le cadre de sa présidence du G7. Cette étude a débouché sur l’élaboration de critères susceptibles de servir d’orientation aux investisseurs publics et privés pour qu’ils puissent contribuer à limiter le réchauffement de la planète à moins de 2 degrés Celsius.

Plusieurs pays, dont l’Allemagne, la France, le Mexique et le Canada, ont fondé la « Carbon Pricing Leadership Coalition », la coalition de haut niveau pour fixer un prix aux énergies fossiles et au charbon. Cette coalition qui regroupe environ 90 entreprises et ONG a pour but de promouvoir à l’échelle mondiale les systèmes d’échange de droits d’émission ou une taxation des émissions de CO2.

Financer la protection du climat

« Le changement climatique ne décide pas seulement de la paix et de la qualité de vie des générations futures, il engendre dès aujourd’hui des catastrophes humanitaires dans de nombreuses régions du globe », écrit le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, dans un livre consacré à l’Accord mondial sur le climat. Si le réchauffement de la planète n’est pas stoppé au plus vite, les prochains départs massifs de réfugiés de ces régions à destination de l’Europe se préparent, constate-t-il.

« Les pays du Sud souffriront du changement climatique, même si nous parvenons à le limiter à 2 degrés Celsius », a insisté Mme Hendricks. C’est la raison pour laquelle les pays industrialisés se sont engagés à Paris à mobiliser, à partir de 2020, 100 milliards de dollars par an pour lutter contre le changement climatique. L’argent doit venir d’investisseurs publics et privés, a-t-elle précisé.