L'accord UE-Turquie progresse

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Angela Merkel en Turquie L'accord UE-Turquie progresse

L'accord entre l'UE et la Turquie avance à grands pas : telle est la conclusion tirée par le président du Conseil européen Donald Tusk, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et la chancelière fédérale Angela Merkel à l'issue de leur déplacement en Turquie.

La chancelière fédérale Angela Merkel visite un centre pour réfugiés en Turquie

Angela Merkel, le président du Conseil européen Donald Tusk et le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu ont visité un camp de réfugiés dans le sud de la Turquie

Photo : Bundesregierung/Kugler

Avec le premier ministre Ahmet Davutoğlu, ils ont inauguré un projet européen pour les réfugiés.

« Nous avons eu la possibilité de visualiser nous-mêmes de façon très tangible un volet de l'accord UE-Turquie », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel samedi lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil européen Donald Tusk et le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu. Ils ont visité ensemble un camp de réfugiés aux abords de Gaziantep et inauguré un centre de protection de l'enfance financé par des fonds européens.

« Nous voulons que les réfugiés ne puissent pas emprunter les voies illégales », a déclaré Angela Merkel. Les réfugiés syriens doivent cependant « avoir plus de perspectives dans les environs de leur pays d'origine », a-t-elle souligné. Cela sert aussi la coopération entre l'UE et la Turquie.

L'accord UE-Turquie a également vocation à traiter de l'éducation, selon la chancelière. De nombreux enfants réfugiés syriens reçoivent déjà un enseignement scolaire dans les camps. Beaucoup d'autres vivent également à l'extérieur des camps, et c'est à ce niveau qu'interviennent les projets européens. La chancelière s'est dite heureuse que l'UE ait identifié avec célérité de nouveaux projets d'aide.

Avec trois millions de réfugiés syriens, la Turquie est le pays qui a fourni la plus grande contribution en matière d'accueil. « C'est pourquoi il est d'une importance capitale que l'UE se montre à son tour à la hauteur de ses responsabilités, et l'Allemagne en tant que pays membre de l'Union européenne le fait volontiers », a affirmé Mme Merkel.

Progrès dans la lutte contre la migration irrégulière

De grands progrès ont déjà été accomplis dans la lutte contre la migration irrégulière. « Nous allons rester en dialogue », a ajouté la chancelière. Concernant l'Allemagne, l'on peut dire que « nous allons bien sûr respecter nous aussi nos engagements ».

Lors de la conférence de presse, le sujet de la liberté de la presse et de la liberté d'opinion en Turquie a également été évoqué. La chancelière fédérale a précisé « que les valeurs telles que la liberté de la presse et d'opinion ne sont pas négociables pour nous, comme nous n'avons cessé de le souligner dans nos conclusions ainsi qu'au cours des entretiens avec le premier ministre lors du Conseil européen ». Elle a ajouté : « Le seul fait que nous parlions si souvent ensemble - beaucoup plus souvent qu'auparavant - nous amène naturellement à aborder ces thèmes et à en discuter. »

« Nous avons aujourd'hui visualisé notre travail et vu que beaucoup de choses avaient déjà été accomplies », a déclaré le premier ministre Ahmet Davutoğlu. « Nous avons pu diminuer le nombre de réfugiés. Nous devons cela aux mécanismes européens et à notre coopération avec la Grèce », selon M. Davutoğlu. « Notre principal objectif est de faire en sorte que plus personne ne perde la vie en mer et de créer des possibilités légales d'immigration. »

Le président du Conseil européen Donald Tusk a lui aussi mis en avant les grands progrès déjà réalisés depuis l'adoption de l'accord. Se référant aux projets visités, il a affirmé : « La Turquie est le meilleur exemple de la façon dont l'on devrait traiter les réfugiés ».

Aide concrète sur place

Près de trois millions de réfugiés syriens vivent en Turquie, dont un grand nombre dans des camps proches de la frontière avec la Syrie. L'un de ces camps de réfugiés se trouve près de Gaziantep, à une soixantaine de kilomètres de la frontière syrienne.

Les aides visant à améliorer la situation dans laquelle vivent les réfugiés syriens en Turquie constituent une part essentielle de l'accord UE-Turquie. L'UE finance pour cela des projets qui bénéficient aux réfugiés. C'est pourquoi la Turquie va dans un premier temps recevoir trois milliards d'euros pour des projets concrets destinés aux réfugiés, par exemple pour une meilleure prise en charge médicale ou pour que les enfants puissent aller à l'école.

« En marge de ce que fait l'Union européenne à travers l'accord avec la Turquie, nous voulons aussi répartir les charges », avait précisé Mme Merkel quelques jours auparavant à Eindhoven, aux Pays-Bas. La chancelière a encore insisté sur le fait que la Turquie abritait quelque 2,7 millions de réfugiés syriens pour 75 millions d'habitants. « L'Union européenne et ses 500 millions d'habitants n'en ont, selon toute vraisemblance, pas accueilli un million », a-t-elle ajouté.

Résumé de l'accord de l'UE avec la Turquie conclu le 18 mars 2016 :
- élimination des bases de l'activité économique des passeurs en mer Égée et réduction durable de la migration irrégulière vers l'Europe en provenance de la Turquie ;
- tous les réfugiés arrivés illégalement en Grèce depuis le 20 mars doivent être promptement ramenés en Turquie ;
- en contrepartie, pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, l'Union européenne accueille un réfugié de guerre civile syrien (mécanisme dit « un pour un ») ;
- en coopération avec l'UE, la situation humanitaire des Syriens est améliorée. La Turquie reçoit pour commencer trois milliards d'euros pour des projets concrets d'aide aux réfugiés, afin que des enfants puissent fréquenter l'école, par exemple, ou en vue d'assurer une meilleure prise en charge en matière de santé ;
- soutien logistique et en termes de personnel à la Grèce (interprètes et effectifs pour les contrôles aux frontières, par exemple), mais également en ce qui concerne le ravitaillement des réfugiés à Idomeni, par le biais du programme d'aide d'urgence ;
- l'exemption de visas pour la Turquie devrait entrer en vigueur fin juin 2016, dans la mesure où la Turquie aura rempli d'ici là les conditions requises ;
- les négociations d'adhésion entre l'UE et la Turquie sont accélérées dans le cadre d’un processus évolutif.