Il faut rappeler l’importance de l’état de droit et de la juste mesure des choses, a déclaré le porte-parole du gouvernement M. Seibert à propos de la situation en Turquie. Aux yeux du ministre M. Steinmeier, le putsch manqué laisse des « traces profondes dans la politique et la société turques ».
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Il faut rappeler l’importance de l’état de droit et de la juste mesure des choses, a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert à propos de la situation en Turquie.
Lors de la conférence de presse gouvernementale de vendredi, à Berlin, il a évoqué la vague d’arrestations, de limogeages et de mesures répressives dans l’armée, la fonction publique et les sciences. « Nous avons pris acte que le gouvernement turc a décrété l’état d’urgence pour une durée de trois mois », a-t-il déclaré.
Mercredi soir, le gouvernement turc avait annoncé l’instauration de l’état d’urgence. Jeudi, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, s’est exprimé au sujet de la situation en Turquie. Il a affirmé qu’il était une fois de plus très clair que la tentative de coup d’État laissait des « traces profondes dans la politique et la société turques ».
Cependant, la position de l’Allemagne et les attentes envers la Turquie restent inchangées. « Toutes les mesures qui visent à faire la lumière sur la tentative de coup d’État doivent être menées dans le respect de l’état de droit et de la juste mesure des choses », a-t-il exigé, avant d’ajouter que seule une implication étayée par des preuves dans une activité criminelle, et non une présumée orientation politique, devait pouvoir entraîner des poursuites judiciaires.
Le ministre a déclaré par ailleurs qu’il importait donc « que l’état d’urgence se limite à une durée strictement nécessaire et qu’il soit ensuite levé immédiatement ». Ce point est à son avis essentiel et il est aussi dans l’intérêt de la Turquie elle-même. « Autrement, le pays serait déchiré et la Turquie affaiblie, à l’intérieur comme à l’extérieur », a-t-il précisé.
Avant que la décision actuelle du président turc soit rendue publique, la chancelière allemande avait rappelé en marge de son entretien avec la première ministre britannique le 20 juillet qu’il y avait déjà des « critiques sans aucune ambiguïté » concernant les événements en Turquie. « En particulier tous ceux qui ont affronté les putschistes durant la nuit du coup d’État ont à mes yeux le droit de voir leurs droits maintenant respectés », a-t-elle relevé.
Il y a eu tant de personnes qui se sont opposées au putsch militaire pendant le week-end. « C’est pourquoi nous observerons les prochains développements avec grande inquiétude », a déclaré Mme Merkel. La chancelière a dit avoir exprimé ces préoccupations dès lundi par téléphone vis-à-vis du président turc.
Dans le cadre des négociations d’adhésion avec la Turquie, les questions touchant à l’état de droit jouent un rôle crucial. Jusqu’ici, les négociations ont fait l’objet d’un processus évolutif. Une adhésion ne serait cependant possible que si tous les critères sont remplis, y compris celui de la protection des droits fondamentaux. M. Seibert a précisé pour finir que l’ouverture d’un nouveau chapitre des négociations d’adhésion était à l’heure actuelle inimaginable pour le gouvernement allemand.