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Crise ukrainienne Donner une chance aux accords de MinskDonner une chance aux accords de Minsk

Le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine n'est toujours pas respecté. Le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert a réitéré l'appel à la Russie pour qu'elle use de son influence sur les séparatistes. Il a également condamné fermement l'attaque meurtrière contre une manifestation à Kharkiv.

Temps de lecture: 4 min.

Des chefs d'État et de gouvernement rendent hommage aux victimes des manifestations de la place Maïdan il y a environ un an

Solidarité avec le mouvement démocratique ukrainien à Kiev

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Des « violations très significatives » du cessez-le-feu conclu à Minsk sont enregistrées dans l'Est ukrainien, a indiqué lundi le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. « C'est cela qui nous préoccupe », a-t-il déclaré. Vendredi, à Paris, aux côtés de François Hollande, la chancelière fédérale a répété que « tous les efforts » méritaient d'être mis en œuvre « afin d'éviter de nouvelles effusions de sang ». « C'est ce que nous allons continuer de faire », a souligné le porte-parole lors de la conférence de presse gouvernementale.

Bilan mitigé

Si l'on considère la situation globale depuis la conclusion des négociations de Minsk le 12 février, on ne peut que constater que « la mise en œuvre de ce qui a été convenu est insatisfaisante », a affirmé M. Seibert. Les développements des derniers jours sont en partie positifs et en partie négatifs, a-t-il poursuivi.

M. Seibert a jugé positif le fait que des accords pour commencer le retrait des armes lourdes aient été conclus et qu'un échange de prisonniers ait eu lieu samedi (21 février). « Il s'agit bien entendu de premiers pas importants pour la mise en œuvre des accords de Minsk », selon le porte-parole. Il est toutefois crucial que l'on parvienne à un cessez-le-feu complet.

Retrait des armes lourdes

Kiev et les séparatistes ont procédé samedi à un échange de prisonniers sur la ligne de front dans l'Est ukrainien en conflit. Ils se sont également mis d'accord pendant le week-end sur le retrait des armes lourdes. Celui-ci devrait commencer dimanche sur le front dans l'Est du pays et s'étendre sur deux semaines.

Le retrait des armes lourdes ne peut commencer que si le cessez-le-feu est respecté, a expliqué M. Seibert. C'est également là la condition de la supervision du processus de retrait des armes lourdes par des observateurs de l'OSCE.

« Dans ce contexte, nous rappelons à la Russie les engagements importants qu'elle a pris la semaine dernière en votant "oui" à la résolution 2202 du Conseil de sécurité de l'ONU, et nous l'exhortons une fois de plus à user de son influence sur les séparatistes », a souligné M. Seibert.

Le 12 février, des représentants de l'Ukraine, de la Russie et des séparatistes prorusses avaient signé dans la capitale bélarussienne de Minsk un paquet de mesures à l'issue de longues négociations. Celui-ci prévoit, outre un cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes, la création d'une zone démilitarisée et un échange de prisonniers.

Le porte-parole du ministère fédéral des Affaires étrangères Martin Schäfer s'est félicité de ce qu'un important échange de prisonniers ait eu lieu et qu'une entente ait été conclue entre les parties au conflit concernant le plan de retrait des armes lourdes. Il s'agit du deuxième point des accords de Minsk du 12 février. À présent, il ne s'agit plus que de « trouver un moment où une confiance suffisante existe des deux côtés ainsi qu'un processus mutuellement vérifiable impliquant l'OSCE permettant de s'assurer que ces armes sont effectivement retirées ».

Les accords de Minsk ont encore une chance

Au sujet des évolutions de ce week-end, le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a déclaré dans une interview accordée à un journal : « Il importe maintenant que les séparatistes cessent leurs activités militaires. La mission de Moscou est de continuer à faire pression sur les séparatistes. » Il a ajouté : « En dépit de toutes les difficultés, Minsk a encore une chance, tant que les parties au conflit ne font pas une croix sur les accords. »

Une rencontre des ministres des Affaires étrangères allemand, français, russe et ukrainien est prévue le 24 février à Paris. Les priorités à l'ordre du jour de ce sommet sont le respect du cessez-le-feu et le retrait des troupes ainsi que le rôle d'observation de l'OSCE.

Attaque contre une marche commémorative

Le gouvernement ukrainien a organisé une « marche de la dignité » dimanche afin de rendre hommage aux victimes de la place Maïdan il y a un an. Des représentants des institutions européennes et de pays amis ont exprimé leur solidarité avec le mouvement démocratique ukrainien en participant à la marche. Le président fédéral Joachim Gauck était également présent.

Alors que la marche commémorative se déroulait paisiblement à Kiev, une explosion a eu lieu dimanche dans la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. Au moins deux personnes sont mortes, et plusieurs autres ont été blessées. Le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert a condamné vigoureusement cette attaque à l'encontre de manifestants pacifiques. Il s'agit d'une tentative de créer de l'agitation dans une ville qui « n'est pas encore sous l'emprise d'une telle atmosphère de trouble et de division ».

Plus de 100 personnes avaient perdu la vie il y a un an lors des manifestations de masse pro-occidentales contre l'ancien chef d'État Viktor Ianoukovitch. Les circonstances précises n'ont toujours pas été élucidées.