Par rapport à l’année passée, « de nets progrès ont été réalisés également en ce qui concerne l’action gouvernementale », a-t-elle déclaré.

Dans son discours prononcé au CeBIT, Angela Merkel a évoqué dans le détail les priorités de l’Agenda numérique. L’Allemagne considère son rôle comme étant celui d’un partenaire innovant qui transforme de bonnes idées en produits commercialisables, tant dans le domaine du numérique que dans l’industrie classique, a-t-elle expliqué. En adoptant l’Agenda numérique, le gouvernement fédéral a selon elle créé le cadre nécessaire à cet effet.

Les dix priorités sont les suivantes :

1. Développement de l’internet à haut débit

   Le gouvernement fédéral entend renforcer systématiquement l’accès à l’Internet à haut débit. « D’ici à 2018, nous voulons atteindre, partout en Allemagne, un débit d’au moins 50 Mbit/s », a souligné la chancelière, avant de préciser : « pour ce faire, nous tablons aussi, dans les zones rurales, sur la large bande mobile sans fil ».
   Des fréquences pourraient être mises aux enchères au plus tard à partir du mois de juin. Les recettes ainsi obtenues inciteront également à investir justement dans les régions rurales, là où le développement de l’internet à haut débit est peu attrayant d’un point de vue économique. « Mais nous le savons, pour qu’il y ait une valeur ajoutée dans ces zones également, il faut mettre en place l’environnement nécessaire », a constaté Mme Merkel.
   
   

2. Renforcement de l’accès wifi dans l'espace public

   L’Allemagne désire également rattraper son retard pour ce qui est de la disponibilité du wifi dans l’espace public, a poursuivi la chancelière. En clarifiant les règles de responsabilité, le gouvernement fédéral a fait un pas important vers un meilleur réseau de spots wifi en Allemagne.
   Le Conseil des ministres a lancé récemment un projet de loi sur les télémédias allant dans ce sens. Il sera donc beaucoup plus facile désormais d’offrir un accès gratuit au réseau wifi dans l’espace public.
   
   

3. Soutien financier aux start-up

   Il est essentiel pour les nouvelles ou jeunes entreprises qu’elles aient accès aux capitaux-risques, a insisté par ailleurs Mme Merkel. C’est pourquoi le gouvernement fédéral a exonéré d’impôt rétroactivement pour 2013 les subventions accordées aux business angels.
   Le ministre fédéral de l’Économie et de l’Énergie, Sigmar Gabriel, se propose de sonder les possibilités d’inciter les jeunes entreprises à s’intéresser également davantage à la Bourse comme source de financement. Il est prévu en outre d’apporter un soutien financier aux jeunes entrepreneurs via le fonds spécial ERP, le Fonds européen d’investissement et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW – Institut de crédit pour la reconstruction). Un autre enjeu consiste à promouvoir la culture entrepreneuriale, de la phase de départ en université jusqu’après la sortie des fonds de capitaux-risques.
   
   

4. Équilibre dans la protection des données

   Des applications comme l’informatique en nuage (Cloud Computing) ou les mégadonnées (Big Data) offrent d’énormes possibilités d’innovations mais exigent en revanche de nouveaux modes de protection. « Nous devons trouver ici le bon équilibre », a déclaré Mme Merkel en faisant allusion aux négociations menées par le ministre fédéral de l’Intérieur sur le règlement européen général sur la protection des données. Une fois adopté, ce dernier sera directement applicable dans toute l’Europe, a-t-elle noté.
   S’agissant de la gestion des mégadonnées, il est important de parvenir, pour l’Europe et pas seulement pour l’Allemagne, à un bon règlement en termes de dynamique et de croissance. « Si nous nous y prenons intelligemment, nous pourrions concilier les besoins de sécurité impératifs et une gestion innovante des mégadonnées, et occuper ainsi l’un des premiers rangs à l’échelle mondiale », a affirmé Mme Merkel.
   
   

5. Marché unique numérique européen

   Angela Merkel a également insisté sur l’importance de créer un marché unique numérique à l’échelon européen. « Nous avons besoin de conditions générales appropriées pour améliorer, dans toute l’Europe, le cadre d’investissement pour les services numériques, quel que soit le prestataire », et cela doit aller vite, a-t-elle rappelé.
   
   

6. Intégration des télécommunications

   Une intégration progressive dans ce domaine est également nécessaire en vue du marché unique numérique. Il convient de mettre en place rapidement des réglementations concernant la neutralité des réseaux et l’itinérance mobile (roaming).
   
   

7. Sécurité des technologies de l’information

   Confiance et fiabilité sont deux éléments essentiels dans les médias numériques. Pour permettre un fonctionnement vraiment fiable des infrastructures critiques telles que l’approvisionnement en énergie ou la santé publique, le gouvernement fédéral a adopté une loi sur la sécurité des technologies de l’information.
   
   

8. Administration publique en ligne 

   Angela Merkel a déclaré par ailleurs : « Il nous faut un accès simple et sûr aux services administratifs de la Fédération, des Länder et des communes. Plus nous agirons de façon uniforme dans ce domaine, plus il sera facile pour tous les citoyens de comprendre ce que nous faisons. »
   
   

9. Recherche et innovation

   Angela Merkel a constaté « le caractère primordial » de la recherche et de l’innovation. « Nous avons la grande opportunité de faire avancer les solutions dans les différents domaines, y compris celui de la sécurité des technologies de l’information. L’enjeu est de trouver de nouvelles solutions pour des matériels informatiques sûrs, des systèmes TIC fiables et la sécurité informatique du secteur industriel. C’est également à cela que sert le nouveau programme-cadre de recherche sur la sécurité des technologies de l’information.
   
   

10. Mobilité connectée

    L’une des potentialités du numérique est la mobilité connectée. L’industrie automobile fournit le meilleur exemple à cet égard avec la conduite automatisée sur autoroute. Angela Merkel a mentionné dans ce contexte le tronçon pilote de l’autoroute 9 en Bavière sur lequel doivent être effectués des tests. D’ici le mois de septembre, le gouvernement fédéral a l’intention de présenter les grandes lignes de son projet pour renforcer la conduite automatisée en Allemagne.