« Nous n’abandonnerons pas quelqu’un qui vient chez nous parce qu’il est en détresse », a déclaré le chef de la Chancellerie fédérale Peter Altmaier à propos de la situation actuelle des réfugiés. Mme Merkel parle pour sa part dans une interview des défis, des aides financières et des modifications de la législation que la coalition gouvernementale a déjà engagées.
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Angela Merkel exclut toute augmentation d’impôts pour gérer la crise des réfugiés en Allemagne. Au cours d’une interview accordée au quotidien « Bild » le 12 octobre, elle déclare à propos de son positionnement dans la politique des réfugiés : « Les soucis sont là car les réfugiés arrivent en grand nombre tous les jours. » D’un autre côté, on peut faire beaucoup pour remettre la situation sur les rails.
« J’ai régulièrement des entretiens avec des maires et des conseillers municipaux. Je suis consciente des défis immenses auxquels ils doivent faire face. Je sais que beaucoup de professionnels et de bénévoles font tout ce qu’ils peuvent. Je leur dis comment nous les aidons financièrement à mieux porter leurs charges. Je leur dis quels amendements législatifs nous avons initiés afin d’assurer un traitement plus rapide des demandes et aussi pour renvoyer dans leur pays un plus grand nombre de personnes qui ne relèvent pas du droit d’asile », a expliqué la chancelière.
Et pourtant, l’Allemagne ne pourra résoudre le problème uniquement avec des réglementations nationales. La solidarité européenne est le seul moyen possible. Il faut par ailleurs agir encore au-delà de l’Europe et lutter contre les causes des migrations en fournissant des efforts à l’échelle mondiale.
Peter Altmaier évoque lui aussi l’attitude de l’Allemagne face à la crise des réfugiés dans une interview accordée le 11 octobre à l’hebdomadaire « Bild am Sonntag » : « Nous n’abandonnerons pas quelqu’un qui vient chez nous parce qu’il est en détresse », affirme-t-il, avant de poursuivre : « Le gouvernement soutient les milliers de personnes qui apportent une aide dans toute l’Allemagne en raccourcissant et accélérant les procédures ainsi qu’en éliminant la bureaucratie. »
« Nous devons préparer pour l’hiver les foyers dans lesquels sont hébergés les réfugiés. Ensuite, ils devront pouvoir travailler et apprendre l’allemand. » C’est en ces termes que le chef de la Chancellerie fédérale définit les préoccupations les plus urgentes. « Des zones de transit établies aux frontières nationales et dans lesquelles les réfugiés ne seront pas retenus plus d’une semaine peuvent être un élément raisonnable, mais elles ne peuvent résoudre le problème à elles seules », poursuit-il.
Le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière plaide pour sa part dans une interview (12 octobre) pour que les candidats à l’asile qui n’ont pas la moindre chance de voir leur demande acceptée soient rapidement placés dans des zones de transit spéciales situées aux frontières. « Mon idée est d’appliquer une procédure rapide pour les candidats à l’asile dont la demande est manifestement infondée », conclut-il.
Les zones de transit aux frontières allemandes ne sont évidemment « pas LE moyen qui va permettre de résoudre tous les problèmes » mais elles peuvent éventuellement « contribuer à mettre de l’ordre dans la situation des réfugiés », a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert le lundi 12 octobre. Des entretiens au sein de la grande coalition portant sur l’introduction de zones de transit doivent avoir lieu, selon M. Seibert, « dans les plus brefs délais possibles ».